II - La persistance d'éléments de
rupture.
Si de nombreuses recompositions territoriales se
développent à cheval sur les deux départements retenus
pour notre étude, il n'en demeurent pas moins des éléments
de rupture à l'intérieur même de ces structures et
organismes, éléments de rupture que souvent la limite
politico-administrative cristallise fort bien. Ainsi, peu de
collectivités locales transgressent localement cette limite
régionale, le poids de cette dernière étant relativement
encore important à ce niveau scalaire. Dans nos enquêtes,
nombreuses sont les structures intercommunales qui ne prévoient pas
d'évolution en faveur de futurs rapprochements avec le Béarn.
De même, concernant les entreprises et les organismes
associant les deux départements, il nous a souvent été
fait remarquer le rôle des fortes identités culturelles et des
mentalités différentes entre béarnais et bigourdans, leur
confrontation aboutissant parfois à des difficultés majeures dans
l'élaboration d'un projet commun. Pour les mêmes raisons, à
l'intérieur du centre E.D.F.-G.D.F. services
"Béarn-Bigorre" "il est ainsi parfois difficile de
travailler ensemble".
La limite départementale (et surtout régionale ici)
pose des problèmes importants de coopération entre
l'U.P.P.A. et l'agglomération tarbaise. Comme le font
remarquer les auteurs du rapport T.A.D., "la coupure entre deux
départements, et surtout deux régions distinctes, avec leur
propre recteur et leur propre politique, rend difficile une meilleure
coopération entre le pôle universitaire et le pôle tarbais
(l'I. U. T. de Tarbes dépend de l'Université de Toulouse - Paul
Sabatier) : actuellement les relations sont fondées sur des rapports
humains, qui peuvent être remis en cause à chaque nouveau recteur
ou nouveau Président, entraînant ainsi la réorientation des
politiques menées".
Ainsi, il va de soi que les recompositions territoriales
auxquelles nous assistons sont encore dépendantes en partie des effets
inhérents à la présence de cette limite
politico-administrative majeure, relativement pesante pour les
collectivités locales tels que les S.I.V.O.M., Communautés de
Communes et autres regroupements intercommunaux.
Des éléments de rupture persistent encore,
soulignés par la limite politico-administrative qui cristallise donc des
mentalités et des comportements différents de part et d'autre de
cette dernière. Ils rendent ainsi souvent difficiles des rapprochements
qui pourtant seraient beaucoup plus bénéfiques que les situations
de concurrences auxquelles nous assistons régulièrement. Certes,
il y a bien des rapprochements et des recompositions territoriales entre Pau et
Tarbes, et qui remettent en cause la limite politico-administrative, mais il
demeure encore des éléments de différenciation entre ces
deux départements...
|