B) - De la proximité géographique aux
proximités fonctionnelles : exemples de recompositions territoriales
entre Pau et Tarbes.
Dans le cadre d'une enquête effectuée cette
année, nous nous sommes intéressés aux recompositions
territoriales qui s'opérent actuellement, ou qui se sont
déjà opérées, entre Pau et Tarbes. Nous avons ainsi
procédé à quelques entretiens avec les personnes
responsables des services de communication des entreprises et des organismes
retenus, en leur posant des questions sur différents points concernant
la structure de l'entreprise ou l'organisme auquel ils appartiennent.
Cependant, notre enquête est loin d'être
exhaustive : en tout, 26 structures (ou organismes) ont été
enquêtées et étudiées. Ces quelques recompositions
territoriales, que nous estimons pour autant représentatives d'un plus
large phénomène se développant à différentes
échelles géographiques entre les principaux pôles urbains
français, nous permet ainsi d'étudier et de comprendre de plus
près les logiques d'organisation et de structuration de l'espace socio-
économique entre deux préfectures de département,
très proches spatialement, mais qui sont séparées par une
limite politico-administrative majeure.
I - Exemples de recompositions territoriales entre Pau et
Tarbes.
Les recompositions territoriales de développant entre Pau
et Tarbes que nous allons étudier ici, constituent un exemple
supplémentaire de mise en évidence de l'évolution des
rapports de l'homme à l'espace, soulignant une fois de plus que l'espace
socio-économique s'organise aussi (et souvent) indépendamment du
maillage politico-administratif français. Ces entreprises et ces
organismes, par leur structure et par leurs pratiques quotidiennes, confortent
leur constat de l'I.N.S.E.E. selon lequel entre Pau et Tarbes s'opère un
phénomène d'intégration (de rapprochement), tendant
à créer (ou créant déjà) un "espace
urbain". Les transgressions nombreuses de la limite départementale
et régionale posent directement le problème de la coordination
des différentes forces en présence, tant la frontière
politicoadministrative entre les deux pôles urbains peu parfois
inférer lourdement sur les structures en place (surtout pour les
entreprises et les services publics). Il s'agit ainsi de vérifier ici en
partie notre hypothèse de départ, selon laquelle le maillage
politico-administratif français est inadapté à une gestion
et un contrôle performant et objectif de l'espace
socio-économique.
Ce faisant, trois échelles géographiques de
recompositions territoriales émergent de cette enquête, mais
souvent, bien que transgressée facilement, la limite
politico-administrative constitue parfois et encore un élément de
rupture. Ces trois échelles d'analyse soulignent des logiques
différentes dans le développement des recompositions
territoriales, mais qui toutes s'inscrivent dans une remise en cause plus
générale des limites politico-administratives.
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
A) - Les recompositions territoriales qui transgressent
localement la limite politicoadministrative.
Entre le Béarn et la Bigorre (donc entre les
Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées), il y
a peu de collectivités locales dont les limites transgressent la limite
politico-administrative. Voici celles qui nous ont été
communiquées par la "Direction des collectivités locales"
de la Préfecture de Pau (avec une confirmation au siège des
collectivités locales concernées) :
* la communauté de communes du "pays de Vic-Bigorre -
Montaner" (1993), * le S.I.Vo.S. du "C.E.G. de Maubourguet" (date de
création inconnue),
* le syndicat d'adduction en eau potable (S.A.E.P.) "des
enclaves" (1975),
* le syndicat intercommunal des transports scolaires de
l'ensemble "Vic-Bigorre" (1984).
Toutes ces collectivités locales sont d'essence
bigourdane et relativement récentes (maximum 20 ans
d'ancienneté), quelques communes béarnaises rejoignant par la
suite le groupe ainsi formé (quand elles n'en font pas partie dés
le début). Ce faisant, les transgressions locales auxquelles nous
assistons sont récentes, les maires des communes béarnaises
souhaitant adhérer à une structure intercommunale leur
permettant, via le regroupement de communes qu'elle implique, de faciliter la
gestion de telles ou telles compétences que seuls ils ne pourraient
assumer.
L'explication la plus simple de ces rapprochements est
incontestablement la proximité géographique. Mais la limite
départementale et régionale constitue encore une barrière
à la mise en place de telles structures intercommunales, car les
communes concernées appartiennent à des régions
différentes, et qu'il est plus facile (institutionnellement) de se
rattacher à un structure intercommunale mais d'inscription
intra-départementale.
B) - Les recompositions territoriales associant les
Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-
Pyrénées.
Quatre entreprises et organismes ont été retenus
dans ce cadre, les deux premiers sont des services publics nationaux
(Le centre E.D.F. - G.D.F. services
"Béarn-Bigorre" et les ASSEDIC des "Pays de
l'Adour"), les derniers étant des mutuelles (s'inscrivant
dans le domaine privé). Ces quatres ensembles associent dans leur
structure les deux départements qui nous intéressent
(Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées), soit
depuis quelques décennies, soit de manière plus récente.
Ils traduisent ainsi, par leur fonctionnement, la nécessité de
dépasser le cadre politico-administratif actuel afin d'optimiser les
moyens disponibles et de procéder à une meilleure gestion des
forces en présence.
- Le centre E.D.F. - G.D.F. services
"Béarn-Bigorre".
L'appellation services
"Béarn-Bigorre" est récente (1992), mais le
fonctionnement est plus ancien (1946) ; il s'agit ici des entités
historiques que constituent le Béarn et la Bigorre). Le fait
exceptionnel ici est que généralement il y a un centre par
département, ce qui ne
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
correspond pas avec ce que nous observons actuellement entre les
2B (2B = Béarn + Bigorre). Pau gère ainsi le Béarn et
Tarbes la Bigorre.
La proximité géographique entre Pau et Tarbes,
d'une part, les proximités fonctionnelles entre les deux
préfectures départementales, d'autre part, et enfin la
volonté de rapprochement entre le Béarn et la Bigorre sont
à l'origine de cette association ancienne entre les 2B.
C'est ainsi que le centre de Billère (avant il s'agissait
de celui de Pau) gère l'ensemble Béarn- Bigorre, Tarbes
étant donc sous la tutelle de ce dernier. Cependant, les communes de Ger
et de Pontacq sont dépendantes de Tarbes en raison de leur
proximité avec cette dernière ville moyenne, alors qu'en
réalité elles appartiennent au département des
Pyrénées-Atlantiques. Le rôle de la distance est donc ici
important (effet de seuil).
Depuis juin 1998, la gestion des services aux particuliers est
dissociée de celle des services aux gros consommateurs (entreprises,
industries par exemple). La direction régionale est ainsi
localisée à Toulouse (effet d'échelle), ce qui ne change
rien pour les petits consommateurs comme nous : nous dépendons en effet
toujours du centre E.D.F. - G.D.F. services "Béarn-
Bigorre".
- Les ASSEDIC des "Pays de l'Adour".
Les ASSEDIC des "Pays de l'Adour"
associent le département des Pyrénées-Atlantiques à
celui des Hautes-Pyrénées depuis le 1er janvier 1959, date de
leur création. Cette structure traduit ainsi "le refus commun des
organisations syndicales et patronales de se placer dans la dépendance
des métropoles régionales. Il est vrai que leur création,
en 1959, coïncidait avec la période d'incertitude d'une
région "Adour"".
La faible distance et les proximités fonctionnelles entre
Pau et Tarbes sont aussi et toujours à l'origine de cette union
décidée au niveau national, et qui cristallise en 1959 des
complémentarités déjà nombreuses entre les deux
départements.
Le siège principal de l'ensemble ainsi formé est
à Pau (qui s'occupe des Pyrénées- Atlantiques), Tarbes
constituant donc une sous-direction (s'occupant ainsi des Hautes-
Pyrénées). De même, cette union entre les deux
départements appartenant actuellement à deux régions
différentes, ne représente pas en France un cas particulier. En
effet, il existe d'autres associations (ou unions) comparables dans le
territoire national (toujours au niveau des ASSEDIC) qui
résultent des mêmes logiques évoquées auparavant.
Ces deux exemples de services publics nationaux traduisent, par
leur inscription spatiale, la nécessité et la volonté de
s'émanciper des cadres territoriaux établis par le pouvoir, afin
d'optimiser les moyens mis à leur disposition, cela en tenant compte des
réalités (démographique, par exemple) de l'espace
socio-économique. La complémentarité entre Pau et Tarbes
et plus largement entre les deux départements, permet ainsi un meilleur
fonctionnement des services fournis à la population.
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
- Adour Mutualité.
L'appellation date de 1987, avant il s'agissait de la
"Caisse Chirurgicale du Bassin de l'Adour", datant de 1933.
Cette "Caisse Chirurgicale du Bassin de l'Adour" s'inscrivait
à la fois dans les départements 64 et 65, car les
personnalités politiques, les initiateurs de cette caisse étaient
originaires des deux départements. Cependant l'implantation est plus
forte en Béarn (Pyrénées-Atlantiques) qu'en Bigorre
(Hautes-Pyrénées), du fait même que les adhérents
étaient (et sont encore pour certains) plus souvent implantés
dans les Pyrénées- Atlantiques que dans les Hautes-
Pyrénées.
Cependant, l'aire d'influence d'Adour
Mutualité ne se limite pas qu'aux deux départements
précédemment cités. En effet, Adour
Mutualité gère aussi des porte-feuilles de clients
situés dans les autres départements limitrophes. Malgré
cela, l'implantation de cette dernière est surtout béarnaise
(corrélativement au nombre de clients concernés), P.A.M.
(Pyrénées- Atlantiques Mutualité) s'occupant
plutôt de la partie ouest (Pays Basque) du département.
Le siège central est ainsi à Pau. Le
développement récent (et son renforcement) en Bigorre, par
l'implantation à Tarbes en 1992 d'une agence, puis à Lourdes en
1997 d'une autre agence, a pour but de répondre aux besoins des
adhérents, de mieux satisfaire leurs demandes, d'être plus proches
d'eux. De ce fait, la proximité géographique entre Pau et Tarbes
et leurs proximités fonctionnelles, constituent un plus et l'une des
raisons à ce rapprochement renforcé récemment entre les
deux départements. Il se crée ainsi une "synergie" entre
les différents ensembles.
- Sud-Ouest Mutualité.
A l'origine, le groupe est implanté à Tarbes depuis
1948 sous le nom de "Pyrénées- Bigorre".
L'implantation d'un autre siège à Pau (le seul ici) remonte
à 1994. En effet, le développement récent sur les deux
départements de leur concurrent direct Adour
Mutualité, a incité les dirigeants de Sud-Ouest
Mutualité a créer sur Pau un nouveau siège. De
plus il faut souligner aussi "la volonté d'apprendre à vendre
en dehors de son département d'action". Les proximités
géographiques et fonctionnelles entre Pau et Tarbes jouent elles aussi
encore une fois un rôle très important, associées au
phénomène de concurrence qui se développe dans le cadre
des mutualités.
Le siège central est à Tarbes, et actuellement, il
y a quelques accords de partenariat et de principe avec les Landes. Cependant,
malgré un rapprochement favorable avec ce département, rien de
très important n'a été réalisé à ce
moment.
Les deux derniers exemples que nous venons de développer
mettent en avant le rôle primordial de la faible distance entre Pau et
Tarbes, la nécessité d'agréger des ensembles de grande
taille (en l'occurrence des départements) pour permettre un
développement plus large de l'organisme ou de l'entreprise
concernés, et surtout les effets de la concurrence qui poussent ici les
mutualités à s'implanter de l'autre côté de la
limite régionale, afin que le concurrent direct ne prennent pas une
avance trop importante.
Ainsi, la proximité géographique entre Pau et
Tarbes favorise les rapprochements fonctionnels, que les
nécessités économiques, sociales encouragent de plus en
plus. L'association Béarn-Bigorre dans le cadre du centre
E.D.F.-G.D.F. services "Béarn-
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
Bigorre" et
Pyrénées-Atlantiques - Hautes-Pyrénées dans celui
des ASSEDIC des "Pays de l'Adour" (rôle de
services publics nationaux), traduit donc une intégration Pau-Tarbes
relativement ancienne. Il s'agit donc d'un héritage historique dû
à des rapprochements plus anciens, de quelques décennies.
Concernant Adour Mutualité et Sud-Ouest
Mutualité, c'est la nécessité économique
qui fait loi, la concurrence (et toujours la proximité
géographique) obligeant des implantations en dehors de son
département d'appartenance (cf le rôle aussi des économies
d'échelles).
Dans ces deux derniers cas, ce sont donc à des
recompositions territoriales que nous assistons, mais qui ne traduisent pas ici
de véritables rapprochements entre Pau et Tarbes. Il s'agit plus d'une
logique de marché (perspective économique) que d'une logique
d'intégration des deux villes moyennes, qui traduirait ainsi une
véritable remise en cause de la limite politicoadministrative.
Ces recompositions territoriales, qui remettent en cause
indirectement la pertinence et la validité de la limite
politico-administrative, en l'occurrence départementale et
régionale, soulignent aussi l'importance de la métropolisation et
de la polarisation de Pau sur Tarbes, les sièges de direction
étant le plus souvent implantés à Pau. De même, ces
rapprochements, en rapport avec les structures des entreprises et des
organismes concernés, ont des origines très diverses et une
ancienneté plus ou moins accentuée.
Ainsi, le centre E.D.F.-G.D.F. services
"Béarn-Bigorre" et les ASSEDIC des "Pays de
l'Adour" témoignent d'une articulation
inter-départementale et inter-régionale relativement ancienne
(respectivement 1946 et 1959), et traduisent par conséquent une
intégration Pau- Tarbes beaucoup plus affirmée que pour les
autres ensembles d'essence plus récente. Le fait est cependant
qu'à l'époque, les régions de programmes n'étaient
pas encore mises en place, la limite politico-administrative à franchir
n'étant alors que départementale. Pour les mutuelles, il s'agit
d'une intégration plus récente mais qui s'appuie des bases plus
anciennes.
C) - Les entreprises et les organismes engendrant des
aires d'influences.
Quatre autres exemples sont développés ici, ils
vont nous permettre de montrer que la polarisation et la métropolisation
des villes (des pôles urbains) remet en cause fortement la taille et la
pertinence des mailles départementales (et régionales, dans une
moindre mesure). Les aires d'influences qui se dégagent, se
développent souvent (eu égard à l'entreprise où
à l'organisme pris en compte) très largement en dehors du
département où s'inscrit le centre à partir duquel la
polarisation s'amorce.
- Le Parvis d'Ibos : "Scène National
Tarbes-Pyrénées".
La mission du Parvis d'Ibos est double :
diffusion de spectacles et animation culturelle. Depuis 1993 (date du 20°
anniversaire du Parvis), le taux de fréquentation et la qualité
des spectacles sont constants, sachant que l'année 1993 a
constitué une forte et bonne saison, en raison même de
l'anniversaire. De plus, depuis 1996, il n'y a plus de concurrence avec le
théâtre de Tarbes, le Parvis d'Ibos assurant
aussi depuis cette date les représentations à Tarbes. 50 à
60 spectacles sont ainsi proposés chaque année, ce qui
représente environ plus de 70 représentations par an.
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
Sur les 2000 abonnés du Parvis d'Ibos
(1996-1997), 25% viennent de Tarbes (la ville- centre), 25% du bassin de
population de Tarbes, 25% du reste du département des Hautes-
Pyrénées, 20% des Pyrénées-Atlantiques (à
l'est d'une ligne passant par Orthez-Oloron). Quant au pourcentage restant
(5%), il correspond aux individus venant du sud du Gers et de l'ouest de la
Haute-Garonne.
- Le Parvis de Pau.
Le Parvis de Pau étant géré
par celui de Tarbes, il entre par conséquent dans l'aire d'influence de
ce dernier. Entre ce dernier et celui d'Ibos, il s'agit donc plus d'une
"situation de complémentarité que de concurrence".
- l'Élan Béarnais Pau-Orthez
(E.B.P.O.).
Ayant déménagé d'Orthez pour s'installer
à Pau le 12 janvier 1991, le club de Basket-Ball de Pau-Orthez
évolue en Pro. A, nom du championnat de première division
nationale. Chaque année (en 1995 ici) le club attire environ 6500
spectateurs en moyenne par match, dans l'enceinte du Palais des Sports de Pau,
construit à cet effet. "La zone de chalandise du club (selon les
dirigeants) recouvre les Pyrénées-Atlantiques, la moitié
ouest des Hautes-Pyrénées et la moitié sud des Landes,
auquel on peut ajouter un potentiel ponctuel dans les agglomérations de
Bordeaux et de Toulouse". De même, "la portée de l 'E.B.
P. O. pour les abonnements, va du gave d'Oloron et de l'Adour à l'ouest,
à la limite est du département à l'est, Bordeaux, Toulouse
et la Côte Basque ne sont que des points détachés. Dans la
mesure où un match est important, l'aire d'attraction du public se
développe surtout en direction de la Côte Basque, vers le sud des
landes et englobe, dans une moindre mesure, Bordeaux et Toulouse".
- l'Aéroport
"Pau-Pyrénées".
L'aire d'influence (ou la zone de chalandise) de
l'Aéroport "Pau-Pyrénées"
(anciennement Pau-Uzein) correspond, grosso-modo, à un
cercle dont le rayon est constitué des espaces situés à
moins d' 1 heure 30 minutes de l'aéroport (il s'agit ici du temps de
trajet maximum pour accéder à l'aéroport). A
l'intérieur de cercle, 75% des gens concernées sont à
moins de 45 minutes de l'aéroport, les 25% restants à plus de 45
minutes et moins d' 1 heure 30 minutes.
600000 personnes par an (590000 exactement pour 1997) prennent
l'avion à l'Aéroport
"Pau-Pyrénées". D'années en années,
nous observons une progression des effectifs, qui se décomposent ainsi
:
* 76% sont des Pyrénées-Atlantiques, * 17% sont des
Hautes-Pyrénées,
* 5% sont du Gers,
* 2% sont des Landes.
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
Entre l'aéroport de Pau et celui de
Tarbes-Ossun-Lourdes, il s'agit plus actuellement d'un rapport
de complémentarité que de concurrence. Cependant il est difficile
de prévoir les rapports futurs... Le fait est que la clientèle
n'est pas la même entre les deux aéroports (elle est à 80%
internationale et à 20% nationale à
Tarbes-Ossun-Lourdes, du fait de la proximité de
Lourdes).
Ce qu'il est intéressant de remarquer aussi, c'est que
l'aire d'influence de l'aéroport de PauUzein retrouve presque
parfaitement le cadre des Pays de l'Adour. En effet, elle s'étend
jusqu'à Tarbes (même un peu plus loin), dans les Landes,
jusqu'à Dax, Mont-de-Marsan et Aire-sur-l'Adour, dans le Gers,
jusqu'à Eauze. Enfin, les Pyrénées-Atlantiques
appartiennent complètement à l'aire d'influence ainsi
dégagée.
- l'Université de Pau et des Pays de
l'Adour.
L'aire de recrutement de l'Université de Pau et
des Pays de l'Adour (U.P.P.A.) témoigne de
l'articulation aturienne de ce service public national. En effet, il
apparaît clairement que l'U.P.P.A. développe son aire d'influence
dans les Pays de l'Adour, ce qui justifie d'autant plus son appellation. De
même, elle entretient des relations avec Tarbes, qui, bien que
dépendant d'une autre académie (celle de la région
Midi-Pyrénées) constitue une extension de cette dernière
(antennes paloises à Tarbes).
En 1996-1997, le recrutement de l'Université est ainsi le
suivant :
* 59,2% des étudiants inscrits viennent des
Pyrénées-Atlantiques (8646), * 14,9% des Landes (2172),
* 10% des Hautes-Pyrénées (1475),
* 2% du Gers (292),
* 2% de la Gironde (287).
L'aire de recrutement de l'Université de Pau et
des Pays de l'Adour s'inscrit donc parfaitement dans le cadre
territorial des Pays de l'Adour, tout comme l'aire d'influence de
l'Aéroport "Pau-Pyrénées" ou
encore celle de E.B.P.O. Notre but ici n'est pas de montrer
une régionalisation du type "Pays de l'Adour", mais plutôt
d'insister le rôle de la polarisation des pôles urbains (et de la
métropolisation dans le cadre de Pau qui, a priori, concentre
beaucoup plus de services polarisant que Tarbes) dans la mise en
évidence du manque de pertinence des mailles départementales et
régionales.
La domination de Pau sur Tarbes (le noyau urbain le plus proche)
s'accentue donc encore plus avec ces trois derniers exemples : Pau polarise et
métropolise donc un ensemble régional qui s'apparente très
fortement aux Pays de l'Adour. Cette logique de polarisation et de
métropolisation observe cependant quelques éléments de
rupture, liés notamment (et encore) à la limite
politico-administrative majeure.
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
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