L'optimisation de la création de valeur dans la firme bancaire : approche par les Free Cash Flow( Télécharger le fichier original )par Aubin Martial KENGNE ASSOMO Université de Douala - DESS en Gestion Financière et Bancaire 2001 |
2. La genèse et l'enrichissement du concept de valeurLa notion de valeur est issue, historiquement, des théories économiques. Celles-ci se sont d'abord appuyées sur une approche « objective », en comparant la valeur aux coûts (Smith, Ricardo, Mill).Les marginalistes (Walras, Mayer, ...) ont ensuite développé une approche « subjective », marginaliste fondée sur l'utilité du bien. Aujourd'hui, dans les sciences de gestion, il existe différentes notions de « valeur » :
Elle se rapproche de la valeur d'utilité ; elle est, selon les analyses stratégiques de Porter19(*), « ce que les clients sont prêts à payer : la valeur s'obtient en pratiquant des prix inférieurs à ceux des concurrents (stratégie de domination par les coûts) ou en fournissant des avantages uniques qui font plus que compenser un prix plus élevé (stratégie de différenciation)».
Elle représente la valeur créée par l'entreprise dans le cadre de son activité de transformation des matières premières et produits semi finis de production en biens ou services économiques ; le Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts-comptables définit la valeur ajoutée comme étant la « différence entre le prix de vente et la somme des ressources externes à l'entreprise mises en oeuvre pour réaliser la vente ».
Elle représente la valorisation de l'entreprise (immobilisations, capital, ...), après retraitement du bilan et du compte de résultat ; de nombreuse méthodes existent pour valoriser une entreprise (méthodes patrimoniales, méthodes de rendement, etc.)20(*).
Elle est observée sur le marché boursier et est supposée refléter à tout moment toute l'information pertinente disponible sur le titre. La valeur boursière est enrichie en intégrant la notion de risque : le modèle de Modigliani et Miller21(*) valorise un bénéfice espéré au taux reflétant ce risque encouru sur les flux financiers attendus. De ce fait, il faut que les capitaux (et donc leur contrepartie, les actifs), obtiennent un rendement supérieur au taux minimal requis pour couvrir le risque. La détermination de la valeur de l'entreprise et l'appréciation des facteurs qui contribuent à son accroissement est au coeur de la question. Les théories sur la valeur sont nombreuses; elles ont évolué dans le temps, passant d'approches fondées sur les constats du passé à des approches visant à privilégier les résultats futurs et à reposer, en conséquence, sur des données prévisionnelles. Rarement abordée dans le passé par les entreprises, la «création de valeur» est devenue un thème plus largement évoqué dans les rapports annuels et surtout un axe privilégié de la communication financière des sociétés22(*). Les méthodes d'analyse financière de la valeur créée dans les entreprises se sont développées dans les cabinets de conseil, les banques et chez les émetteurs eux-mêmes. Elles tentent de répondre aux questions posées par un environnement économique et social en évolution perpétuelle. « Elles ne peuvent faire l'objet d'une normalisation et il n'est pas souhaitable de s'orienter dans cette voie, sauf à brider l'innovation financière et comptable »23(*) Que recouvre précisément cette notion ? Quelle différence présente-t-elle avec les concepts plus traditionnels de rentabilité et de performance ? Comment se mesure-t-elle ? * 19 -M. Porter, Competitive Strategy : Techniques for Analysing Industries and Competition, The Free Press, 1980, p13 * 20-M. Lebas, Glossaire de comptabilité de gestion, Paris, Expert-Compta Média, 1999, p. 226 * 21 -F.Modigliani , M.H.Miller : « The Cost of Capital, Corporate Finance and Theory of Investment», American Economic Review, vol.68, n°3, p.261-297 * 22 Bulletin COB N° 346, mai 2000, page 1 * 23 Bulletin COB N° 346, mai 2000, page 48 |
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