L'optimisation de la création de valeur dans la firme bancaire : approche par les Free Cash Flow( Télécharger le fichier original )par Aubin Martial KENGNE ASSOMO Université de Douala - DESS en Gestion Financière et Bancaire 2001 |
B- Le coût des capitaux investisPour calculer le coût des capitaux investis, il suffit de déterminer ce coût en pourcentage, ainsi que le montant des capitaux investis. 1. Le coût des fonds propres dursEn matière bancaire, le coût des capitaux investis est le coût des fonds propres durs64(*). Deux grands types de fonds propres peuvent êtres distingués : - les fonds propres durs ou fonds propres « Tier1 »65(*) qui comprennent les actions, les primes liées au capital, les fonds pour risques bancaires généraux ... - les fonds propres complémentaires66(*) qui comprennent, entre autres les titres subordonnés à durée indéterminée, les obligations subordonnées convertibles en actions... A la différence des entreprises industrielles et commerciales, le coût du capital investi n'est pas ici le coût moyen pondéré du capital (entre les dettes et les fonds propres), mais uniquement le coût des fonds propres nets. Cette différence notoire s'explique simplement par le fait que le coût de la dette a déjà été comptabilisé dans le résultat économique, et que le coût des fonds propres « Tier 2 »67(*) est compris dans le coût de la dette. Il serait donc injuste de soustraire une seconde fois les frais financiers du résultat économique. Le coût des capitaux propres est, comme cela a été dit dans le chapitre 1er, une exigence de rentabilité des actionnaires. Des doutes peuvent subsister quant à savoir si ces exigences sont arbitraires ou s'appuient sur des données rationnelles. Dans un contexte de compétition intersectorielle, où les investisseurs ont un large éventail de choix entre les différentes branches de l'économie, il serait possible de déterminer le coût des fonds propres bancaires en utilisant le MEDAF, en comparant la volatilité d'une valeur bancaire donnée par rapport à la volatilité du marché en général. Cependant, sans faire de calcul, on s'aperçoit rapidement que sur le marché tunisien, pour l'exercice boursier 1999 par exemple, l'indice de capitalisation TUNINDEX (indice pondéré) a enregistré une hausse d'environ 30% pour clôturer à 1193 contre 917 à la fin de l'exercice 1998.De même, l'indice général BVMT a de son côté progressé de 74% à 810 contre 465 points à la fin de l'année 1998(voir ci-dessous). Figure 2 : Les indices de la bourse en 1999
Par conséquent, l'application d'une telle méthode donnerait des résultats absurdes. L'hypothèse d'un modèle rationnel tel que celui du MEDAF semble à priori à écarter. L'exigence consensuelle de la rentabilité des investisseurs semble donc à retenir pour déterminer le coût des fonds propres. Cette exigence est très élevée puisqu'elle est actuellement de 15% après impôts (mais ce taux n'a pas été toujours aussi élevé).De prime abord, cette exigence peut sembler exorbitante. En effet, si l'OAT à 10 ans est prise comme l'actif sans risque de base, cela établit la prime de risque à 10% aujourd'hui. Il est vrai que ces dernières années on a assisté à une baisse conséquente des taux d'OAT, augmentant par la même la prime de risque. Cependant le niveau de rentabilité requise peut s'expliquer par deux principaux facteurs : - D'une part, les investisseurs sont conscients que si le loyer de l'argent baisse, le coût de la dette augmente, à un niveau de prix des prestations bancaires à peu près constants, la capacité bénéficiaire des banques ; D'autre part, l'activité bancaire est une activité par nature risquée : outre le risque de crédit, une banque est exposée au risque de liquidité, au risque des taux, au risque de change, au risque d'insolvabilité et au risque pays. Ces risques sont d'autant plus difficiles à maîtriser qu'ils sont aggravés ces dernières années du fait de la volatilité des conjonctures nationales ou internationales. Cette notion de risque conduit à s'interroger sur la signification des capitaux investis en matière bancaire. * 64 - Egale aux fonds propres de base dans la littérature bancaire francophone * 65 - Correspond aux fonds propres nets dans la littérature bancaire francophone * 66 - Correspond aux quasi-fonds propres des entreprises industrielles et commerciales * 67 - Egale aux fonds propres complémentaires |
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