2. La
notion de capital investi en matière bancaire
A la différence du secteur industriel et commercial, la
principale contrainte des banques n'est pas de financer leur exploitation mais
de disposer d'un niveau suffisant de fonds propres pour absorber des pertes
potentielles.
En effet, la quasi totalité des actifs et passifs des
banques sont de nature financières et donc porteurs de risque. C'est la
raison pour laquelle les organes de surveillance ont établi des
règles prudentielles de solvabilité en exigeant que soit
établi un lien entre les risques encourus par les banques et le montant
de leur fonds propres. Il est donc nécessaire de reprendre la
distinction établie entre le « capital
historique » qui correspond aux sommes investies dans l'entreprise
dans le passé, et le capital « économique »
qui est un concept « probabiliste » et qui est le capital
minimum nécessaire pour couvrir le montant de la valeur de marché
susceptible d'être perdue en cas d'évènements adverses. Il
convient de noter à cet égard que les ratios établis par
la réglementation prudentielle apprécient le risque de
façon approximative, voire grossière. Les banques ont donc
développé des méthodes d'allocation des fonds propres
beaucoup plus fine parmi lesquelles on peut citer la méthode Raroc ou la
méthode dites des Scénarii. Pour l'utilisation de l'approche FCF,
il convient donc de se baser sur le niveau des fonds propres
déterminés selon ces méthodes pour mesurer à la
fois la rentabilité économique et le coût du capital
économique.
Ainsi le FCF apparaît être, de prime abord un
instrument relativement simple de mesure de la performance des entreprises.
Mais il requiert de nombreux retraitements comptables, tout
particulièrement pour les banques pour deux raisons :
-D'une part, à cause du caractère risqué
inhérent à l'activité bancaire qui aboutit à des
notions de résultat économique et de coût du capital
différentes des entreprises industrielles et commerciales ;
-D'autre part, la comptabilité bancaire ne
répond guère à certaines règles de la
comptabilité générale (notamment en ce qui concerne les
FRBG). Des corrections spécifiques sont donc nécessaires.
Après avoir exposé le contenu de cette méthode et son
application aux banques, il est maintenant possible, de jeter les bases de
l'analyse empirique de notre étude.
DEUXIEME PARTIE : LE TEST EMPIRIQUE DE LA METHODE
FREE CASH FLOW APPLIQUEE A LA FIRME BANCAIRE
Notre étude empirique va cibler les banques
tunisiennes, pour essayer de dresser à travers le FCF leur comportement
relativement à la création de valeur. Pour ce faire, nous allons
successivement préciser la taille de notre échantillon, la
démarche privilégiée pour enfin, parvenir aux
résultats qui seront les nôtres au terme de cette étude.
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