2.3.4. Conclusions
Le petit nombre de patients ne permet pas de rejeter
l'hypothèse d'un lien entre les troubles cognitifs et la charge virale
du tissu nerveux dans certains cas, ce travail renforce l'hypothèse
selon laquelle la démence n'est pas la conséquence directe de la
réplication du virus dans le cerveau. Des mécanismes secondaires,
comme des facteurs immunologique et une production de cytokines pourraient
intervenir.
Article 3 : Plasma
and cerebrospinal fluid human immunodeficiency virus type-1 (HIV-1) RNA levels
in HIV-1-related cognitive impairment.
2.3.5. Objectifs de l'étude
Etudier les relations existantes entre la quantification de la
charge virale (ARN rétroviral) dans le sang et le LCR d'une part et les
troubles cognitifs sous-corticaux-frontaux caractéristiques de
l'encéphalite du VIH d'autre part.
2.3.6. Patients et méthodes
Entre avril 1996 et Mars 1998, 30 patients séropositifs
pour le VIH depuis 3 à 14 ans, âgés de 30 à 66 ans,
sans pathologie opportuniste du système nerveux central et sans tumeur
cérébral ont été inclus de manière
prospective. Tous les patients ont eu un examen neurologique, psychiatrique et
neuropsychologique. La batterie neuropsychologique utilisée comprenait
le MMSE, la Mattis-DRS, le Trail A et B, le Purdue Pegboard test, le Grober et
Buschke et un examen de la dépression avec la MADRS. Cette batterie vise
à mettre en évidence les troubles cognitifs
caractéristiques de l'infection par le VIH-1. Elle est décrite
dans l'article 1. Les ponctions lombaires ont été
réalisées sur indication médicale,
généralement pour l'évaluation d'une fièvre ou d'un
trouble des fonctions supérieures. L'écart entre le
prélèvement sanguin et du LCR et l'évaluation des troubles
cognitifs n'excédait pas un mois. Les charges virales dans le sang et le
LCR ont été évaluées par la technique de RT-PCR
(Roche amplicor) avec une limite de détection de 200 copies par ml.
2.3.7. Résultats
Cette étude a montré une forte relations entre
la charge virale dans le sang et celle du LCR (p<0.0001). Il n'y avait pas
de corrélation, en revanche, entre la charge virale dans le sang ou du
LCR et le statut cognitif global (mesuré par la Mattis DRS). Cependant,
quand les patients ont été catégorisés en trois
groupes selon leurs troubles cognitifs (pas de troubles, troubles
modérés ou dément), les déments avaient une charge
virale dans le LCR plus élevée, en moyenne, que les autres
groupes. Chez le sous-groupe de patients ayant un SIDA déclaré,
cette différence était significative entre les déments et
les patients sans troubles cognitifs (p=0.036). Enfin, il existait une
corrélation entre les résultats au Purdue Pegboard Test et la
charge virale dans le sang (p=0.041) et dans le LCR (p=0.039).
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