1. Immunodépression et troubles cognitifs
Il existe des sous-groupes de patients qui,
indépendamment de leur statut immunologique, présentent des
déficits cognitivo-moteurs discrets104, 108, 113, 118, 121, 133,
182, 221. Une relation directe entre le nombre de CD4 et l'existence de
troubles cognitifs ou moteurs est peu probable. En revanche, l'apparition des
troubles cognitifs est plus fréquente chez les patients plus
immunodéprimés222 et l'évolution vers les
stades plus avancés de la maladie est souvent associée à
une détérioration progressive des résultats aux tests
neuropsychologiques110, 112, 133. Ainsi, il y a plus de
différence dans les résultats de tests neuropsychologiques de
patients SIDA déclarés, comparés à des
témoins séronégatifs, qu'entre des patients
séropositifs asymptomatiques et des témoins
séronégatifs133. Cependant, ces données sont
à réévaluer en fonction de l'apparition des combinaisons
thérapeutiques antirétrovirales.
2. Articles II et
III : La charge virale et les troubles cognitifs
La
charge virale plasmatique est un marqueur prédictif de
l'évolution de la maladie. En revanche, la relation entre cette charge
virale et la survenue de troubles cognitifs est controversée222,
223. Seule une relation entre la charge virale (du plasma et du liquide
céphalo-rachidien) et le ralentissement psychomoteur
(évalué par le test de Purdue Pegboard) a été
trouvée224. La relation entre les paramètres
biologiques et les troubles cognitifs est donc peu claire. Cette absence de
corrélation entre les paramètres biologiques et les troubles
cognitifs pose la question de l'origine des troubles cognitifs associés
au VIH.
2.1.
Introduction : Définition et techniques de mesure de la charge
virale
La charge virale permet de mesurer l'évolutivité
de la maladie VIH en complément de la mesure des CD4 et de
l'appréciation des signes cliniques. L'expression des résultats
se fait en nombre de copies d'ARN/ml (100 à 10 Millions) ou en
logarithme du nombre de copies (2 à 7), dans un millimètre de
sang.
Depuis quelques années, la détection et la
quantification de l'ADN et de l'ARN viraux, dans le plasma et le liquide
céphalo-rachidien (LCR), est devenue plus précise, grâce
à l'amélioration des techniques de biologie
moléculaire.
Trois principaux « kits » commerciaux
permettant de détecter l'ARN plasmatiques sont utilisés
actuellement :
La technique « Quantiplex HIV RNA
(Chiron) », qui utilise une amplification du signal d'hybridation
moléculaire; la technique Amplicor HIV-1 monitor (Roche), basée
sur la technique de RT-PCR (polymerase chain reaction) et la technique NASBA QR
System (nucleic acid sequence-based amplification) (Organon Teknica), qui
utilise une amplification isotherme de l'ARN.
L'ADN proviral représente le génome du VIH
intégré dans la cellule infectée, alors que la charge
virale de l'ARN rétroviral évalue la réplication
virale.
Actuellement, la charge virale plasmatique est
régulièrement suivie chez les patients, ce qui permet de mieux
prendre en charge l'évolution de la maladie, les résistances
infectieuses qui pourraient apparaître et donc l'efficacité des
traitements.
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