2. Evaluation des troubles cognitifs
modérés
2.1.
Classification et critères du DSM-IV: Troubles cognitifs
modérés
Addendum du DSM-IV114.
Le désordre neurocognitif modéré est
défini comme correspondant à des perturbations cognitives
insuffisamment sévères pour entraîner un diagnostic de
démence, mais suffisantes pour avoir des implications dans la vie
courante. On note que les diagnostiques de "démence" et de
"désordre neurocognitif modéré" pourraient avoir des
pronostics différents et que la relation existant entre ces deux
désordres reste encore obscure, notamment en ce qui concerne
l'évolution des troubles dans le temps (Becker et al., 1994). Ce
désordre neurocognitif doit présenter au moins deux des
perturbations des fonctions cognitives suivantes, évoluant depuis au
moins deux semaines : 1- mémoire (apprentissage ou rappel) 2- fonctions
exécutives (planification, abstraction, etc.) 3- capacités de
concentration 4- capacités motrices 5- langage (compréhension,
production...). On doit pouvoir mettre en évidence une étiologie
d'une perturbation cognitive liée à un dysfonctionnement du SNC
grâce à un examen physique ou une technique de laboratoire (y
compris l'imagerie cérébrale). Un déclin ou une
anormalité aux tests neuropsychologiques doit être observable. Le
déficit cognitif doit être la cause d'une perturbation moyenne
dans les activités socioprofessionnelles et représenter un
déclin par rapport à un niveau antérieur. Enfin, la
perturbation cognitive ne doit pas correspondre à un désordre
cognitif ou psychiatrique connu.
2.2.
Classification et critères de l'American Association of Neurology:
Formes légères
l'AAN a proposé des critères de
définition d'un trouble cognitivo-moteur mineur du VIH-131
(annexe 5). Les déficits observés, contrairement au syndrome
démentiel, sont insuffisants pour poser un diagnostic de SIDA
déclaré. La continuité entre les troubles mineurs et la
démence n'a pas été prouvée. La différence
majeure entre le syndrome démentiel et les troubles cognitivo-moteurs
associés au VIH-1, tient au degré de handicap dans la vie de tous
les jours31. Ce degré de handicapé est
évalué cliniquement par des échelles de vie quotidienne et
doit être objectivement vérifiable par l'interrogation d'un
informateur clef. Les patients présentant des troubles cognitivo-moteurs
mineurs sont capables de réaliser la plupart des activités de la
vie quotidienne. Bien que la majorité des patients soient capables de
maintenir un travail usuel, les performances au travail, comme les
activités sociales, peuvent être moyennement perturbées.
Cependant, les patients ne sont pas dépendants d'autres personnes. Ils
peuvent se nourrir, maintenir leur hygiène personnelle, manipuler de
l'argent, faire des achats, utiliser des transports publiques ou conduire une
voiture. Les activités plus complexes de la vie quotidienne, comme le
souvenir d'un rendez-vous ou la prise des médicaments, peuvent
être occasionnellement perturbées.
En 1996, Marder et coll.35 ont rendu
opérationnelles les définitions de l'article de Janssen de
199131. Suivant ces nouveaux critères, les patients ont des
troubles cognitifs si leur score à l'un des tests proposés
dévie de 2 écart-types (ET), par rapport à la moyenne des
sujets témoins, ou bien de 1 ET si ce score est calculé sur deux
tests. Les tests proposés incluent six domaines cognitifs:
mémoire verbale, mémoire visuelle, construction, habiletés
psychomotrices, construction, habiletés motrices et fonctions frontales.
L'importance de la gène dans la vie de tous les jours est d'autre part
mesuré par des échelles de vie quotidienne.
La principale différence entre les troubles cognitifs
mineurs et majeurs (démence) concerne, comme il était possible de
le prévoir à la lecture de l'ensemble des critères actuels
de démence, le degré de détérioration des
activités de la vie quotidienne. Dans le cas du syndrome
démentiel associé au VIH-1, l'altération des
capacités de travail, professionnelles et privées, est
évidente alors que dans le cas du trouble cognitivo-moteur mineur,
seules les activités les plus exigeantes sont affectées. On
connaît mal les liens existant entre ces deux formes. En particulier, on
ne sait ni si elles correspondent à la même entité ni si
les patients qui ont une forme mineure évolueront vers une forme
sévère.
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