3.1.3 La typologie de Hofstede (1981) : modèle
cybernétique versus non cybernétique
Alors que la plupart des travaux s'inscrivent dans un
modèle cybernétique du contrôle (Chiapello, 1996 ;
Bouquin et Pesqueux, 1999), la typologie de G. Hofstede distingue les processus
cybernétiques de contrôle (routine, expert, essais-erreurs) des
processus non cybernétiques (intuitif, jugement, politique). A la
rationalité d'un pilotage basé sur une information disponible
dans le modèle cybernétique du contrôle, Hofstede oppose
des situations où l'incertitude règne soit uniquement sur les
actions à entreprendre (contrôle intuitif), soit également
sur la mesure des objectifs (contrôle par jugement), soit à la
fois sur le choix des actions, la mesure des objectifs, et même sur les
objectifs eux-mêmes.
3.1.4 La typologies de Mintzberg (1982) : les
mécanismes de coordination
Mintzberg distingue dans ses différents travaux six
mécanismes de coordination :
- L' « ajustement mutuel » : la
coordination se fait au moyen d'une communication informelle et
spontanée entre les acteurs.
- La « supervision directe » : une
personne donne à un ou plusieurs opérateurs les instructions sur
le travail à effectuer, et réalise elle-même le
contrôle d'exécution du travail
- La « standardisation des
procédés » : chaque poste de travail est défini
en précisant les tâches à effectuer, la manière de
les effectuer ainsi que les rythmes de travail. L'autonomie, source
d'incertitude, est étouffée (par exemple : le travail
à la chaîne).
- La « standardisation des
résultats » : le résultat attendu de l'opérateur
est défini avant l'action en fonction d'objectifs explicites et
mesurables
- La « standardisation des
qualifications » : les compétences nécessaires à
l'exécution du travail, définies ex-ante
déterminent choix de l'opérateur, supposé effectuer
le travail dans le sens attendu par l'organisation en contrepartie de la
confiance et de l'autonomie qui lui sont accordées
- La « standardisation des normes » : ce
sont des normes, des valeurs établies pour l'organisation dans sa
globalité, auxquelles les membres adhérent, qui encadrent le
travail
En premier lieu, il convient de rappeler que l'absence du
terme « contrôle » dans cette typologie ne doit pas
occulter la proximité des deux problématiques
« contrôle » et
« coordination » : les mécanismes de
coordination recensés par H. Mintzberg sont bel et bien des modes de
contrôle (Barel, 2001). Ensuite, comme le note E. Chiapello, cette
typologie mélange la façon de contrôler (ce que
décrivent les deux premiers mécanismes) et l'objet du
contrôle (les quatre mécanismes suivants) (Chiapello, 1996).
Enfin, Y. Barel relève un paradoxe concernant le dernier
mécanisme, puisque les normes sont tour à tour décrites
comme productions d'« analystes des normes » (elles sont
alors intentionnelles) et comme résultantes de la culture de
l'organisation (elles sont alors spontanées dès lors que la
culture n'est pas volontairement instrumentalisée à des fins de
contrôle).
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