2 Pourquoi faire de la recherche sur les modes de
contrôle ?
2.1 Du contrôle
de gestion aux modes de contrôle
Le point de départ fréquemment utilisé
pour justifier l'intérêt des recherches sur les modes de
contrôle réside dans les principales limites attribuées au
contrôle de gestion, vu comme mode de contrôle par les
résultats.
« Le contrôle de gestion n'est pas la
panacée », peut-on lire dans le paragraphe consacré aux
limites du contrôle de gestion dans l'article consacré à ce
domaine dans l'encyclopédie libre Wikipedia.org. Le contrôle par
les résultats et les théories de la motivation individuelle qui
le sous-tendent (exemple : théorie X versus théorie Y dans
les travaux de D. McGregor) ne sont pas toujours suffisants ni adaptés,
et nécessitent le recours à d'autres formes de contrôle
(Löning, 2003).
Ainsi, à la théorie X selon laquelle
l'être humain, naturellement averse au travail, n'y consent que sous la
contrainte, McGregor oppose une théorie Y dans laquelle l'individu,
autonome et responsable, peut éprouver une satisfaction dans son
travail, qui passe par l'atteinte d'objectifs fixés avec sa
hiérarchie. C'est cette deuxième théorie qui est à
l'origine de la Direction (Participative) Par Objectifs, base du contrôle
par les résultats. La principale limite de cette approche est qu'elle
n'est pas adaptée à toutes les situations organisationnelles. En
particulier, la culture de l'organisation (qui est dans certains cas
fondée sur une vision conforme à la théorie X,
héritage de la bureaucratie) ou la culture nationale (la logique de
contrats est moins naturelle dans un pays comme la France qu'aux Etats-Unis par
exemple) n'est pas nécessairement un terrain propice à la mise en
place d'un contrôle exclusif par les résultats (Löning,
2003).
Un point que notent également H. Bouquin et Y.
Pesqueux (1999) : « Face a l'irréductible autonomie des agents
que la chaine taylorienne avait tenté d'asservir, le contrôle de
gestion se pose comme un cadre cohérent de I'orientation des
comportements. Les personnes y sont supposées agir dans un cadre
contractuel, visant des résultats après avoir
négocié des ressources ». Batac et Carassus (2004)
précisent d'après les travaux d'Hofstede que la pertinence des
méthodes classiques de « contrôle
bureaucratique » implique le respect d'hypothèses telles que
« l'absence d'ambiguïté des objectifs, la
possibilité de mesurer les résultats, la connaissance des
conséquences des actions correctrices et le caractère
répétitif des actions. »
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