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Le contrôle de l'exécution du budget des collectivités territoriales décentralisées au cameroun


par Fabien Félicien Prosper NOAH AWONO
Université de Yaoundé II - Master en Théorie et Pluralismes Juridiques 2023
  

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B- La conformité matérielle

Les bonnes pratiques imposent la conformité de la pratique budgétaire aux principes, règles et procédures consacrées par la loi et règlement. Autrement dit, dans un État de droit, l'ensemble des activités politiques, sociales et financière est régi par des règles et principes juridiques254. C'est bien - sûr pour répondre à cette exigence d'État de droit que le système de contrôle de conformité est instauré. Ce contrôle a pour objectif de vérifier l'exacte application des règles et principes dans un but préventif et répressif. Pour le faire, les organes ou institutions de ce contrôle doivent s'appuyer sur des règles et principes budgétaires255.

253 HASSANA (Barnabas), « L'évolution des finalités du contrôle de la dépense publique au regard des nouvelles

réformes de finances publiques camerounaises », op.cit., p. 1229.

254 Ibid.

255 Idem.

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Le droit financier est innervé par un ensemble des règles et principes. L'exercice du contrôle de conformité doit reposer avant tout sur l'exploitation des données contenues dans la loi de finances de l'année et dans les documents comptables des administrations financières. Son efficacité suppose une véritable implication des organes et le souci d'un examen scrupuleux des règles et principes qui peuvent être comme des véritables boussoles pour ces derniers256. Autrement dit, les principaux acteurs intervenant dans les différentes étapes ou qui interviennent lors de la collecte des recettes et d'engagement des dépenses publiques doivent respecter les règles et principes qui encadrent ces processus. C'est d'ailleurs l'occasion pour les contrôleurs de s'assurer le respect par les principaux intervenant dans les processus de l'autorisation accordée par le paiement, même si celle - ci n'a qu'une valeur habilitative257 et non impérative par rapport à l'ordonnateur de crédit qui est, aucunement obligé d'effectuer la dépense autorisée telle quelle258.

Ainsi, l'appréciation de l'opportunité de la dépense par exemple revient à l'ordonnateur, seulement celui - ci n'a pas la faculté de franchir la barre de crédit autorisée par la loi de finances. La dépense autorisée n'est pas potentielle, elle n'est pas encore réelle encore faut - il engager. Et bien plus, la conformité matérielle en dépit de dysfonctionnement pratique propre à la procédure camerounaise de contrôle de la dépense publique qui, pour les différents organes de contrôle d'insister sur les formalités259, la régularité matérielle porte tout de même sur le fond des règles elles - mêmes. En principe il s'agit de vérifier l'exacte application des différents instruments juridiques qui gouvernent les finances publiques. Ces instruments juridiques sont entre autres les lois et règlements et éventuellement la constitution voire les conventions intégrées dans l'ordre juridique financier interne260. Ces acteurs doivent également vérifier la conformité des opérations aux principes telles que le principe d'annualité, le principe d'équité, le principe de la spécialité, le principe d'unité, le principe de l'universalité.

Les contraintes relatives à la bonne exécution des budgets des CTD imposent le respect des règles, principes et procédures par tous les intervenants dans la chaîne de l'exécution budgétaire. Il en est de même des projections effectuées en amont de l'exécution

256 Idem.

257 BIDIAS (Benjamin), Les finances publiques et l'Économie financière de la République fédérale du Cameroun, 1ere éd., 1971, p. 69.

258 BILOUNGA (Steve - Thiery), La réforme du contrôle de la dépense publique au Cameroun, op.cit., p. 324.

259 Ibid.

260 CONAN (Mathieu), La non obligation de dépenser, Thèse de doctorat en Droit Public, Paris II, 2004, pp. 48 et suivantes.

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afin de satisfaire aux exigences de crédibilité et de sincérité des budgets et des comptables publics. Autrement dit, les bonnes pratiques imposent la conformité budgétaire aux principes, règles et procédures consacrées par la loi et règlements.

Nous pouvons ainsi dire non sans quelques raisons, que l'un des soucis majeurs du contrôle de conformité réside dans l'optique de préserver cette égalité financière qui est d'ailleurs gage de l'État de droit financier. En réalité, la conformité dont il est question c'est la conformité de ce qui est prévu par les textes et ce qui est finalement, ou entrain d'être réalisé. À titre illustratif, il s'agit entre autres :

- Le strict respect de la séparation des fonctions d'ordonnateur et de comptable afin de garantir la sécurité des fonds publics et assurer une division rationnelle du travail ;

- Le respect du calendrier budgétaire par divers intervenants261 ;

- Le respect de la règlementation en matière de commande publique ;

- Le respect par des divers acteurs budgétaires de leurs rôles respectifs ; - Le respect des différentes étapes de la dépense publique262.

La préservation de la légalité financière a pour conséquence l'usage normal des derniers des CTD toute chose qui concourt à l'amélioration des conditions de vie des CTD, ou mieux de sa population. En matière financière, le principe de légalité suppose que toutes les opérations financières réalisées par les personnes publiques doivent être encadrées et contenues dans les textes juridiques en emportant toutes les conséquences possibles à tout acte juridique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la conformité est un moyen de concrétisation du principe de la légalité financière. Que ce soit une vérification des règles de fond ou un contrôle des règles de forme, l'objectif final est d'assurer une opération légale des recettes ou des dépenses263.

Par contrôle de conformité, la sécurité et même l'intégrité des opérations escomptées en fin de compte par le principe de la légalité sont garanties, au bénéfice de l'intérêt général. C'est ce qui justifie le besoin de renforcer ces contrôles dans le circuit de réalisation de la dépense au Cameroun et ceci dans l'optique de parvenir à une bonne maîtrise de cette opération financière que le principe de la légalité financière recherche264. La conformité est

261 BILOUNGA (Steve - Thiery), op.cit., p. 326.

262 BOUVIER (Michel) et autres, Finances Publiques, Paris, LGDJ, 1993, p. 289.

263 HASSANA (Barnabas), « L'évolution des finalités du contrôle de la dépense publique au regard des nouvelles réformes de finances publiques camerounaises », op.cit., p. 1229.

264 Les étapes dont il est question sont : engagement, liquidation, ordonnancement et paiement.

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l'une des exigences de la régularité, mais il ne faut pas perdre de vue que la règle du service fait également partie intégrante des dimensions de la régularité.

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