les soutiens nationaux et locaux pour les initiatives
entrepreneuriales
Dans le but de soutenir l'innovation permise par les
startups, la France a entrepris ces dernières années des
chantiers ayant pour but de démultiplier les soutiens possibles afin
d'inciter à leur création et de faciliter leur subsistance dans
le temps. Cette démarche a notamment vu le jour en 2004 avec la
création des pôles de compétitivité à la
suite du rapport de Christian BLANC17. Il y affirme alors que
«la compétitivité française repose aujourd'hui
sur l'innovation» et que c'est donc pour cela qu'il est indispensable
de la soutenir.
A l'issue de ce travail, l'objectif devient d'identifier les
acteurs majeurs de l'innovation pour les regrouper et les accompagner dans leur
développement. Arrivent donc rapidement les universités et
écoles, sources de connaissances, mais également bon nombre
d'entreprises. Alors que le concept de startup est encore peu utilisé,
elles prennent une place de plus en plus importante, comme vivier
d'initiatives. Cette réunion de parties prenantes permet de créer
des synergies afin de faciliter la mise en commun et d'accélérer
l'innovation.
Ce concept a notamment vu son apogée arriver avec la
naissance de Station F en 2017 : il s'agit du plus grand campus de startups au
monde, créé par Xavier NIEL et Roxane VARZA, et ayant pour but
d'encourager au dynamisme de chacun. Après un chantier de 3 ans
entamé avec le soutien du président François HOLLANDE, son
inauguration en présence d'Emmanuel MACRON a marqué
l'arrivée de centaines de startups et d'investisseurs du monde entier
dans le but de symboliser la stratégie de startup Nation,
voulue pour soutenir le dynamisme économique et l'innovation.
Aujourd'hui, sa place reste inchangée, ce lieu toujours iconique et
incontournable est un pilier du développement des startups de tout
horizon.
En parallèle de ce type de projets sont
également arrivés des accompagnements financiers nationaux
multiples parmi lesquels on peut citer:
l Le crédit d'impôt innovation en 2013
destiné uniquement aux petites entreprises, s'ajoutant au crédit
d'impôt recherche existant depuis 1986 ;
l La bourse French Tech en 2014, subventionnant la
création de startups;
l Le Prix Pépite initié en 2014, offrant un
soutien financier et administratif pour les entreprises innovantes
créées par des étudiants ;
l Le statut de Jeune Entreprise Innovante de 2004,
prévu pour s'arrêter en 2016 mais finalement
pérennisé, pour permettre des exonérations fiscales et
sociales aux entreprises récentes effectuant des travaux de R&D.
En complément de ces soutiens nationaux, autant de
dispositifs sont apparus à l'échelle locale, notamment
régionale. La multiplication de subventions, de programmes
d'accompagnement et d'incubateurs a donc favorisé le
développement et la rencontre d'acteurs
17 BLANC Christian. Pour un
écosystème de la croissance. Rapport au Premier Ministre.
2004.
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de l'innovation. L'ensemble de ces mesures a eu comme effet
direct une augmentation du nombre de création d'entreprise, puisque le
contexte est alors devenu plus favorable au développement d'un projet
nouveau comme en témoigne le graphique de l'INSEE ci-dessous.
Figure 3 : Nombre de créations d'entreprises en France
depuis 2010 [Source : INSEE, 2021]
Plus récemment, de plus en plus d'aides se voient
orientées vers des secteurs d'activités estimés comme
«porteurs d'avenir». L'objectif est ainsi d'inciter à la mise
en place de projets dans certains domaines, avec en tête de liste
l'écologie. Ils sont souvent divisés en deux catégories,
selon si les solutions proposées s'appuient sur la technologie ou non.
Les startups de la greentech se fait donc de plus en plus nombreuses,
et son développement s'appuie sur des soutiens à toutes les
échelles:
l A l'échelle européenne, des programmes de
financement comme LIFE dans le domaine de l'environnement et du climat;
l A l'échelle nationale avec le programme GreenTech
Innovation, proposant un ensemble de dispositifs de soutien et d'accompagnement
pour 273 startups (2023) ;
l A l'échelle régionale, des pôles de
compétitivités locaux comme ENTER en Nouvelle Aquitaine soutenant
et mettant en lien des acteurs du numérique durable.
Ces incitations publiques multiples au développement
de projets pour l'écologie poussent donc les entrepreneurs à la
mise en place d'initiatives alliant le côté novateur des
technologies numériques et les enjeux actuels environnementaux et
climatiques. C'est donc pour cela que plus récemment, avec le
développement de l'intelligence artificielle, cet outil est
exploité pour se mettre au service de l'écologie par un grand
nombre de nouvelles entreprises.
Les startups se retrouvent donc au coeur des mutations
actuelles, multipliant l'utilisation des nouvelles technologies comme
l'intelligence artificielle pour les mettre au service des besoins actuels de
nos sociétés. Quand ces moyens sont mis au service de
l'écologie, la combinaison est inédite et nous pousse donc
à nous interroger sur la pertinence de leur usage conjoint.