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L'union africaine et l'accompagnement du développement politique en Afrique


par Fabrice Parfait OWONO
Université de Yaoundé 2 - Master 2013
  

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A-Liberté d'expression, action des partis politiques et de la société civile

La liberté d'expression constitue à la fois une liberté, un droit et un fondement de la démocratie. Non seulement elle est importante en soi, mais elle est aussi une condition essentielle de l'exercice de tous les autres droits. C'est ce qu'a reconnu la première Assemblée Générale de l'ONU de par la résolution N°59, adoptée en 1946 : « la liberté de l'information est un droit fondamental de l'homme et la pierre angulaire de toutes les libertés à la défense desquelles se consacrent les Nations Unies. »108(*)La Liberté d'expression est importante en soi, du fait de sa relation étroite avec la dignité humaine. Le désir inhérent aux êtres humains de pouvoir communiquer librement peut être constaté dans la manière d'agir des membres les plus jeunes de la société, nouveau-nés y compris comme peut l'être dans pratiquement toutes les activités sociales qu'entreprennent les êtres humains109(*). Ainsi dans les États membres du MAEP, la liberté d'expression est de plus en plus effective dans ses différents pays ; le Cameroun comme la plupart des autres États a plus d' une dizaine de presse écrite qui publie quotidiennement sans toutefois ménager le système politique en place, parce que les journaux camerounais relèvent quotidiennement des actes indécents des membres du gouvernement. En dehors de la presse écrite, les chaînes de Télévision et de Radio privées se comptent également en dizaine et ont une liberté éditoriale frôlant parfois l'outrage à un membre du gouvernement si ce n'est cela. Par exemple dans l'un des émissions « Décryptage » du mois de mai 2015 sur la chaîne de Télévision VISION 4 dans laquelle l'invité estimait qu'un haut responsable du gouvernement s'acharnerait contre lui parce qu'il aurait pour maîtresse son ex- femme ; ce qui expliquerait la mauvaise marche du droit d'auteur au Cameroun.

La plupart des États membres du MAEP ont adopté le multipartisme, et se retrouvent pour beaucoup avec une centaine de partis politiques. Les partis agréés exercent leurs activités dans les conditions relativement satisfaisantes et ont accès aux médias. Cet accès demeure très encadré pour ce qui est de la télévision nationale et se résume en quelques points : couverture des activités importantes, expression directe des partis représentés aux Assemblées, répartition relativement équitable du temps d'antenne durant les campagnes électorales. Le financement public des partis politiques est, pour l'essentiel limité au financement public des campagnes électorales ; Au Cameroun, les partis politiques se plaignent du fait l'argent réservé à la campagne électorale arrive tardivement et très insuffisante110(*).

La société civile peut vouloir dire l'ensemble des citoyens d'un État, qui, pétri de patriotisme, conscients de leur identité propre, s'unissent, s'organisent sur la base des lois définies, et s'emploient à édifier une nation développée, libre et prospère où chacun s'épanouit et se réalise sans barbarie militaire, sans chauvinisme partisan ni dogmatisme religieux. Autrement dit, la société civile, compte tenu de l'immensité des taches qu'elle doit accomplir, n'est concevable que comme : « un rassemblement volontaire de tous les citoyens conscients, véritables forces patriotiques méthodiquement organisées en groupe de pression111(*). » Ceux-ci agissant comme porte-voix des sans voix, se détermineront à contenir les dérapages politico-administratifs, à contrer les excentricités idéologiques et dogmatiques à combattre les exactions militaires, à s'opposer enfin à toutes sortes d'excès insensés, susceptibles de menacer l'ordre, la paix et la cohésion sociales. La société civile dans la plupart des pays est active : c'est le cas en République Démocratique du Congo où elle s'oppose via les marches de contestation à la modification constitutionnelle sur la limitation des mandats, Burundi où la situation est inquiétante, la société civile s'oppose contre un nouveau mandant (3ème ) de Pierre Nkurunziza et oblige la communauté internationale à demander le renvoi des élections présidentielles et législatives, et la religion catholique s'est retirée du processus électorale en mai 2015.

B- La modernisation de la justice, l'égalité entre genre, santé et éducation

La modernisation de la justice est une très bonne initiative ; il est à espérer que les pratiques qu'elle engendrera contribueront efficacement à la consolidation définitive de l'État de droit en Afrique. Au Cameroun le code pénal et le code de procédure pénal consacrent pleinement la modernisation de la justice camerounaise. En Algérie les citoyens n'ont plus à s'en point douter de mesures susceptibles d'améliorer la perception du poids des dispositions établissant l'État de droit et la primauté de la constitution, du moins si l'on s'en tient aux résultats de l'enquête d'opinion de février 2007, aux termes desquels 44,9% d'enquêtés jugent ce poids moyens contre 27,7% pour insuffisant, 16,6% pour fort et 7,1% pour très fort112(*).

L'Afrique est en train de faire des avancées considérables dans le domaine de l'égalité entre genre notamment en matière d'éducation où l'on constate de grands progrès ; En Algérie, le taux de scolarisation chez les filles dans le primaire est de 88 à 89 filles pour cent garçons en 2003/2004. Au niveau de l'enseignement secondaire, la parité filles/ garçons a atteint 136 filles pour cent garçons en 2004/2005, et à l'Université, les filles représentaient en 2004 plus de 61% de diplômés. Ces progrès enregistrés dans le domaine de l'éducation et de la formation, ont introduit de notables changements dans certaines professions où les femmes représentent 37% de magistrats, 50% des enseignants, 53% des médecins et 32% des cadres supérieurs113(*).

L'éducation est le cheval de bataille de tous les États membres du MAEP, c'est ainsi qu'au Cameroun comme partout ailleurs presque chaque région du pays a vu la naissance d'une Université, au Cameroun on en est déjà à 8 Universités d'État, les lycées et collèges dans la plupart des arrondissements du pays, le Président de la République a décrété la gratuité de l'école primaire ; en Algérie l'éducation est gratuite et obligatoire pour les enfants algériens et obligatoire de 6 à 16 ans114(*).

Sur le plan sanitaire, les États africains font des normes efforts en créant des hôpitaux et des centres de santé, multiplient la formation des personnels de santé ; avec des équipements de pointe pour le meilleur suivi sanitaire des populations. Au Cameroun par exemple, l'État vient de mettre sur pied les hôpitaux de référence dont le dernier en date est l'hôpital de référence de Sangmélima, le quel, selon les spécialistes de santé est équipé d'un plateau technique de haute qualité.

* 108 Manuel pédagogique, Maintien de l'ordre et respect de la Liberté d'expression, publié en France par l'UNESCO, Paris, 2014. P.15.

* 109 Ibid., p. 15.

* 110 Déclaration d'un Conseiller municipal du SDF sur les antennes de télévision nationale en mars 2014.

* 111 Elias (J B), Démocratie, Société Civile et Gouvernance en Afrique Expérience de la République du Bénin, 1998.

* 112 Rapport d'Évaluation de la République Algérienne Démocratique et Populaire, juillet, Alger 2007. P.79.

* 113 Ibid. P. 78.

* 114 Ibid. P. 79.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon