3.
Conclusion
L'estimation du modèle de frontière de
production a suscité ces dernières années un
regaind'intérêt parmi les économètres. Dans ce sens,
depuis longtemps, la recherche a tentéd'analyser la performance des
exploitations agricoles, notamment rizicole. Dans ce cadre,compte tenu de
l'importance du rôle joué par les exploitations familiales
agricoles dans ledéveloppement socio-économique au Cameroun, et
les traits problématiques auxquels fait facele secteur
rizicoleCamerounais, l'amélioration de l'efficacité doit
constituer un pilier despolitiques de développement.
Au terme de cette analyse, l'objectif principal de ce
mémoire qui guide notre démarchepropose, d'une part, de mesurer
l'efficacité technique des riziculteurs dans le bassin de production de
Maga, d'autre part, de déceler quelles sont les sources
d'inefficacitéexistantes. La connaissance de ces facteurs permet
d'améliorer la productivité globale de ces exploitations. Pour
atteindre cet objectif, les données utilisées ont
été collectées dans le cadre d'une enquête
menée auprès d'un échantillon de 253 EFR dans le bassin de
production de Maga pendant la saison 2018. Dans une première
étape, les scores d'efficacité ont été
estimés par la méthode non paramétrique grâce au
modèle DEA suivant les approches BCC et CCR. Dans une deuxième
étape, les principaux déterminants de cesscores ont
été identifiés, discutés et
interprétés. Le logiciel Stata a été utilisé
pour estimer un modèle Tobit.
L'idée était de pouvoir caractériser et
comparer les exploitations familiales rizicoles entre elles afin defournir aux
décideurs des conseils d'intervention de développement agricole.
Pour ce qui estde l'atteinte du premier objectif de recherche, il ressort des
résultats empiriques que lesexploitations familiales rizicoles se
caractérisent par une inefficacité technique. Les scores
d'efficacitétechnique des exploitations varient entre 20 % et 73% avec
une moyenne de 40.5 %.
Cette moyenne traduit que la production pourrait être
nettement améliorée avec les mêmesquantités de
ressources productives que celles utilisées actuellement. En d'autres
termes,le gaspillage global des facteurs de production est de l'ordre de 18 %.
Tel est le second objectif de ce travail : plusieurs facteurs
sont à l'origine de cet écart d'efficacité technique. Les
résultats empiriques obtenus à partir de l'estimation du
modèle Tobit et de l'étude des déterminants de
l'efficacité technique pour l'échantillon total permettent de
conclure que 5 variables explicatives sont statistiquement significatives
auseuil de 1 %. Celles-ci sont notamment l'âge, le niveau d'instruction,
l'accès aux créditsagricoles, le recours au revenu
extra-agricole, le statut foncier des exploitations agricoles.
Les résultats de l'estimation montrent que l'âge
des chefs d'exploitation, le niveaud'instruction, l'accès au
crédit et la proportion des arbres productifs sont significatifset
influencent positivement le niveau d'efficacité technique des
exploitations rizicoles à Maga. En revanche, le revenu non agricole et
l'accès à la terre l'influencent négativement.
Comme nous venons de le voir, nous en arrivons à la
conclusion que nos deux objectifs derecherche ont été atteints.
En effet, nos analyses corroborent la plupart des hypothèses derecherche
émises dès le départ. Dès lors, sur la base de ces
résultats, nous esquissons en conclusion un ensemble de
préconisations en termes d'actions publiques dans le bassin d'etude, en
matièred'amélioration de l'efficacité, visant notamment
les exploitations rizicoles.
En effet, des efforts particuliers seraient fournis dans
diverses orientations. Comme nousl'avons souligné un peu plus haut, les
interventions peuvent être concentrées en grande partiesur les
formulations de stratégies et politiques, à savoir la fourniture
des assistances techniques agricoles, la sensibilisation et la vulgarisation
des exploitants à travers les formations agricoles, l'encouragement de
la recherche appliquée, l'amélioration de l'accèsaux
facteurs de production, l'octroi de crédits aux agriculteurs,
l'amélioration du cadreinstitutionnel, le rajeunissement des sols
plantations.
Ces plans d'actions doivent être appuyés
financièrement et techniquement par les institutions responsables afin
qu'ils puissent améliorer le degré actuel de la performance des
exploitations rizicoles dans le but de les rendre plus compétitives.
Toutefois, il est important de se questionner sur les
réelles possibilités de les atteindre en regard du contexte du
pays et des contraintes dans lequel fait face aujourd'hui le secteur
agricole.
Malheureusement, dans le contexte actuel, la conception et la
mise en oeuvre de ces actions de développement agricole manquent souvent
d'opérationnalité à cause de l'absence d'un instrument de
contrôle efficace fait encore défaut. En bout de ligne, rappelons
que le présent projet de recherche n'est rendu qu'à mi-chemin et,
malgré les résultats prometteurs obtenus lors de la discussion,
il est encore trop tôt pour confirmer le véritable impact des
stratégies et les actions qui seront mises en place pour
améliorer le secteur oléicole.
Par conséquent, ce travail ne vise pas
réellement à fournir des solutions toutes faites aux
décideurs et aux institutions responsables, mais leur offre plutôt
des outils de réflexion afind'apporter des solutions efficaces et
pérennes ancrées dans les problématiques techniques,
institutionnelles et socioéconomique de l'ensemble des exploitations
rizicole de la région et donc chercher à promouvoir le secteur
rizicole et améliorer les conditions des producteurs de ri au
Cameroun.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le104.png)
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le105.png)
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