2.2.6.1.b. Élevage et pêche
La pêche constitue avec la riziculture la principale
activité économique locale. Elle est pratiquée par la
grande majorité des habitants. Les femmes et les jeunes font la
pêche dans les petits cours d'eau, notamment les canalisations
d'irrigation de la SEMRY et les mayos. Cette activité sert beaucoup plus
à la consommation familiale. Par contre la pêche pratiquée
de façon plus professionnelle par des pêcheurs reconnus comme tels
au-delà de la Commune est une activité économique à
part entière.
On décompte plus de 1500 pécheurs (Camerounais
et étrangers). La production annuelle est estimée à au
moins 2 000 tonnes. La pêche est pratiquée neuf mois sur douze
avec une trêve qui va du mois de juillet au mois de septembre.
En effet, les vendeurs de poissons venant
généralement de Maroua prennent d'assaut les rivages du Lac et du
Logone pour acheter. Ils traitent même en amont avec les pêcheurs :
ils leur fournissent des pirogues et des filets et garantissent ainsi les
prises faites par les pêcheurs. L'activité est donc rentable ; de
nombreuses familles en vivent. Toutefois, l'accès au poisson est souvent
difficile pour les habitants de la Commune : les commerçants venus de
Maroua, grâce à leurs ententes léonines avec
lespêcheurs, en viennent à dicter leur loi dans la fixation du
prix du poisson.
On distingue deux types d'élevage au sein de la Commune
: l'élevage du type traditionnel et l'élevage semi intensif.
L'élevage traditionnel sert à la consommation familiale en
général ; chaque ménage élève des moutons,
chèvres, ânes et de la volaille autour l'habitation. Prisée
par les Arabes Shoas, l'élevage bovin semi intensif estune
activité économique caractéristique de l'espace physique
communal.
Le corps des éleveurs est fortement
représenté dans le paysage socioéconomique. Ce sont en
général des personnes nanties à la tête d'un fort
cheptel qu'ils mettent à la disposition des pasteurs (d'origine peuhle
en général). Ces derniers sont chargés de les emmener
paître dans les zones de pâturage situées bien en dehors de
la ville
2.2.6.1.c. L'artisanat
Les activités artisanales sont peu
développées dans la zone. Elles se résument à
quelques architectures de décoration de l'habitat, la fabrication des
calebasses, statuettes et pilons. De nombreux habitants sèchent les
peaux d'animaux qu'ils vendent aux fabricants de chaussures (samaras) et de
poufs du côté de Maroua. On dénombre quelques cordonniers
dans les villages, plusieurs couturiers et coiffeurs dans les marchés.
Des vanniers très rares fabriquent des nattes qui sont très
prisées. Les décoratrices de maison sont très
recherchées ; elles assurent la finition des maisons et leur donnent un
côté artistique.
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