2.2.6.1.c. Sylviculture
On dénombre un sylviculteur au sein de
l'arrondissement. Ce dernier est aussi propriétaire de quelques vergers.
Il se trouve à l'entrée de Guirvidig et crée des
pépinières d'arbres dont il met les plants à la
disposition de la population pour le reboisement. Malheureusement, le site
n'est pas en bon état de fonctionnement.
La SEMRY de Maga intervient aussi dans la sylviculture
enapportant des plants d'arbres aux populations pour le reboisement de
l'espace. Le reboisement est observé au sein de nombreuxvillages
à travers la plantation des arbres notamment les Nimier et eucalyptus.
Ces arbres permettent d'avoir des zones d'ombre.
2.2.6.1.d.Exploitation forestière
Dans les villages, malgré le texte réglementaire
pris par le Gouverneur de la Région de l'Extrême-Nord interdisant
la commercialisation du bois de chauffe, les habitants se livrent à une
coupe régulière du bois. Toutefois, l'importance des arbres est
bien cernée : les forêts artificielles existant au sein de
l'arrondissement sont conservées par les populations et aucune coupe n'y
est faite.
2.2.6.2. Le secteur secondaire
Le secteur secondaire est un secteur encore embryonnaire dans
la zone de Maga. Il est caractérisé par la présence de la
SEMRY. Elle a pour mission de moderniser la riziculture dans le Mayo Danay en
facilitant des techniques culturales et un appui technique aux populations
bénéficiaires. Présente dans la Commune depuis 1979,
elleest à la base de l'urbanisation de la ville de Maga. Elle emploie
aujourd'hui plus de 200 ouvriers.
2.3.
Pratique de la riziculture par les exploitations familiale dans la
région de l'Extrême-Nord
Dans cette dernière section du chapitre nous
évoquerons comment les techniques développées par les EFA
dans la pratique de la riziculture ainsi que les moyens utilisés.Dans la
région de l'Extrême-Nord la riziculture est une activité
agricole d'une grande importance
2.3.1. Historique de la filière rizicole dans
l'Extrême-Nord
L'un des projets le plus important dans le secteur rizicole
fût celui du projet d'intensification rizicole au Cameroun qui date de la
période coloniale. En 1950, les colons français entreprennent
d'intensifier la culture du riz et celle du coton pour approvisionner les
centres urbains en produits vivriers et les industries textiles en
matières premières. L'entreprise est cependant peu fructueuse
dans l'ensemble.
Dans les années 60, les autorités du Cameroun
indépendant, avec l'aide de bailleurs de fonds internationaux
décident de prendre les choses en main. Un projet rizicole de plusieurs
milliers d'hectares est mis en oeuvre en pays Massa.
Le potentiel de production rizicole du Cameroun se situait
alors principalement dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord,
de l'Ouest et du Nord-Ouest qui représentent 94% de la production et 95%
des superficies. La production nationale est estimée à
près de 84 000 tonnes /an répartie sur environ 40 000 ha, dont
une bonne partie estimée à 15 000 tonnes est assurée en
dehors des grands périmètres rizicoles par des petits producteurs
villageois dans les bas-fonds, le long des berges de rivières et en
culture pluviale (Félix, s.d.).
La SEMRY voit le jour à la fin des années 60.
C'est une structure gouvernementale dont les stratégies ne sont pas
très claires. Les interventions de toute nature (jumelage,
péréquation) qui ont caractérisé les actions
successives de l'État pour tenter de protéger la filière
riz n'ont pas davantage été couronnées de succès et
c'est surtout par des subventions périodiques importantes que la SEMRY a
pu survivre.
Toutefois, les transformations socio-économiques, qui
ont eu pour théâtre les aménagements hydro-agricoles de la
SEMRY sont, sans aucun doute, les plus importantes qu'aient connu la
localité. L'activité rizicole s'est peu à peu
intégrée au système de production des Massa (agriculture,
élevage, et pêche). Les techniques intensives (principalement le
repiquage) ont été assimilées rapidement et ont permis
d'obtenir des rendements moyens élevés estimés à 5
t/ha et des revenus monétaires importants.
A la suite de la SEMRY, d'autres structures d'encadrement
virent le jour (SODERIM, UNDVA, LAGDO). Elles encadraient les riziculteurs
privés, produisaient et commercialisaient le riz. Mais l'irrigation est
frappée par la crise, à la fin des années 70, ce qui a
notamment affecté les grandes sociétés d'État de ce
secteur.
Les réformes engagées par l'État
après son retrait du secteur productif ont abouti à la
dissolution de certaines sociétés et à la restructuration
de certaines d'entre elles (SEMRY, UNVDA). Une évaluation de la
situation du désengagement de l'État montre que sur les 17 000 ha
aménagés dans les années 70, une superficie importante de
ces périmètres n'est plus en production par manque d'entretien et
d'équipement lié à la privatisation des entreprises
publiques qui géraient ces périmètres.
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