II.1.3. La magie de l'interaction
Le lien créé entre le coach et le coaché
n'est-il finalement pas également une question d'attraction? Coach et
coaché se choisissant mutuellement, ayant chacun des choses à
s'apporter l'un et l'autre, les premiers contacts entre l'un et l'autre
étant alors déterminants pour décider si le chemin va
être poursuivi ensemble. Alors, peut se produire cette magie de
l'interaction, se passant à un niveau subtil et touchant
l'intimité de l'être dans une compréhension subtile (G.
Odier, 2012, p.50), où conscients et inconscients se mêlent
intimement dans cet espace fécond, où le souffle de l'esprit est
appelé, provoquant une étincelle à l'origine des processus
créatifs (p.119-120). Dans cette confiance mutuelle, coach et
coaché vont entamer une danse où le coach va suivre son
coaché, aller à son rythme, dans une valse de
questions-réponses, d'explorations-découvertes, de reflets-prise
de conscience en alternant position haute et position basse (J. Landry, 2017).
Une fenêtre peut alors s'ouvrir pendant les séances et entre les
séances sous la forme d'une réflexivité formatrice
permettant au penser « libre » de s'immiscer dans le quotidien (A.
Fourard, 2006) pour le coaché mais également
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pour le coach. Pour lui, il est nécessaire
d'auto-observer ses réactions aux paroles du coaché de part
notamment une capacité d'autoréflexion. (D. Goleman, 2003).
II.1.4. Processus de transfert et contre-transfert
En thérapie, il est fréquent de parler de
transfert et de contre-transfert. Ce processus s'applique également au
coaching au travers de la relation interpersonnelle entre le coach et le
coaché et ce qui se joue entre eux. Dans le Dictionnaire international
de la psychanalyse (2005), le terme « transfert » désigne
« la transposition, le report sur une autre personne (...) de sentiments,
désirs, modalités relationnelles jadis organisés ou
éprouvés par rapport à des personnages très
investis dans l'histoire du sujet ». La personnalité du coach va
alors être fantasmée et cela se produit lorsque le coaché
investit le coach et leur relation interpersonnelle, d'évènements
non résolus du passé. (E. Pezet, 2005 citant V. Lenhardt, 1992).
Selon S. Persson (2007), ce transfert peut se révéler positif
parce que moteur (E. Stacke, 2000) puis révélateur (T. Chavel,
2001). Le coach peut également éprouver un contre-transfert
envers le coaché le mettant alors dans une position délicate
où la vigilance est de mise, pouvant nécessiter d'être
revue en supervision. Un des contre-transferts classiques pour le coach est
liée notamment à la peur d'échec de sa mission. (T.
Chavel, 2001).
Ainsi, suite à cette revue, les hypothèses
suivantes ont été déterminées :
- H2 : Le chemin vers Soi se fait pour le coaché en
premier lieu au travers de la relation interpersonnelle avec le coach ;
- C3 : La relation interpersonnelle entre le coach et le
coaché contribue également au cheminement vers Soi pour le
coach
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