II.2. Le coach en tant qu'accoucheur et instrument
II.2.1. Le coach, un accoucheur
Comme mentionné dans la première partie
consacrée à la formule de Socrate « Connais-toi
toi-même (...) », il est question de maïeutique, le coaching
s'inscrivant dans cette tradition. La
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maïeutique consiste à faire accoucher les esprits
de leurs connaissances au travers de questionnements, afin d'exprimer la
vérité et le savoir caché en Soi. Le coach jouant alors le
rôle d'accoucheur et se positionnant comme Socrate, dans une position de
non-sachant convaincu du plein potentiel du coaché. Socrate disait
« Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » percevant ainsi ses
propres limites et ainsi considérant ses perceptions et ses
pensées comme propres à lui-même et non-universelles.
Pour P. Le Coz (2015), la maïeutique du coaching
s'inscrit dans une visée ontologique pouvant être assimilée
à un cheminement intérieur vers ce que l'on est au plus profond
de soi-même. Selon T. Chavel (2016), un leadership inspirant ne peut
passer qu'au travers d'une acceptation inconditionnelle de soi, avec ses vertus
et ses ombres. Le coaching permettant alors de se dépouiller des
artifices de la vie professionnelle, pouvant entraîner la
possibilité d'une renaissance à soi. Pour C. Imhoff et F. Silva
(2016), la maïeutique conduit à une prise de conscience de soi et
de ses capacités en désignant la « reminiscence » de
Platon comme le souvenir d'un savoir essentiel mais enfoui en soi accessible
par un travail sur soi. T. Chavel (2016) fait également
référence à cette notion d'enfant intérieur,
celui-ci ne demandant qu'à être pleinement accepté pour
nous permettre de vivre notre vie professionnelle en adulte.
II.2.2. Le coach, un instrument
Si le coach, en tant qu'être vivant et singulier, est
l'instrument principal du coaching allant au-delà des outils et des
approches, cet instrument devient alors unique et nécessite d'être
régulièrement accordé. Selon P. Blanc Sahnoun, (2020,
p.257), les meilleurs outils du coach sont ses yeux, ses oreilles, son coeur et
son intelligence conduisant le coach à devoir apprendre à les
utiliser correctement, à s'entraîner à affiner et relier
ses perceptions. P. Boury-Giroud (2013) considère le coach comme une
instrument privilégié permettant au coaché d'être
à l'écoute de sa vibration intérieure. Pour P.F. Schmid
(2009) en parlant de la thérapie, le seul « moyen » ou «
instrument » c'est la personne du thérapeute lui-même, en
partant du principe que pour que cela fonctionne, celui-ci doit renoncer
à toute technique et stratégie préétablie. Pour L.
Lemaire (2017), le coach doit devenir ce miroir intelligence proposant au
coaché une autre image, décalée, plus précise.
Selon lui (2007), la capacité de contenance est clé pour
provoquer et conduire le changement chez le coaché, en accueillant
l'autre dans toutes les dimensions de sa réalité.
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