III.2.1.4. Hypothèse C4 : Le coaching, une
discipline exigeante
Pour Paul, « l'instrument premier, c'est le
professionnel lui-même » nécessitant «
d'accorder, réaccorder » en mobilisant des « outils
d'entraînement » notamment au niveau du « corps »
et de la « relation ». Julie parle, quant à
elle, d'« hygiène de vie » où elle fait
« souvent le sous-marin. ». Astrid est «
continuellement en processus de formation, d'apprentissages, d'introspection.
Pour Marc, il est question de « presque d'auto-coaching que tu
mènes automatiquement, même quand tu n'as pas envie de le mener
» et où à certains moments on peut réprouver le
« besoin d'aller dans sa caverne ». Il mentionne
également l'importance de « s'attribuer parfois les
bénéfices de son travail » afin de pouvoir se «
régénérer par la satisfaction que l'on a, par
l'évolution et le sourire de l'autre (...) »
Le besoin de supervision a été cité par
tous les coachs, Paul parlant de « supervision serrée (...)
d'autant plus profitable » en début de pratique. La
supervision permet de travailler sur les « moments d'inconfort
» (Paul), « de montrer du doigt des choses que l'on a mis de
côté et que l'on n'est pas forcément apte à voir
» (Astrid), « de revoir les choses avec une grille de
lecture externe » (Marc).
Un autre point intéressant et qui n'avait pas
été mentionné lors de la revue de la littérature
est le besoin de co-vision ou de co-développement entre pairs afin
d'avoir des moments de « partage de comment les transformations, les
cheminements s'opèrent en nous » (Claire). Selon elle, il est
question de « phénomènes de résonnances »
qui « créent comme une étincelle qui va alimenter
le processus. ». Pour Didier il s'agit de faire du
co-développement avec un autre coach travaillant comme lui dans «
la recherche » et de travailler sur la création d'«
un groupe d'échanges » dans ce secteur. Pour Julie, le
co-développement l'a « interrogée sur son image social
». Néanmoins, elle ressent également le besoin de
continuer une « psychothérapie » car pour elle,
« l''être humain est tellement complexe que l'on n'arrive jamais
au bout ». Paul, quant à lui, « met en commun les
difficultés rencontrées » dans le groupe de co-vision
qu'il fréquente et a un rapport privilégié avec un de ses
confrères avec qui il a comme « entente, comme contrat de faire
appel à l'un ou l'autre » quand le besoin s'en fait
ressentir.
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