II.4.4. Pourquoi débute-t-on un coaching ?
A présent, il me paraît pertinent de se demander
pourquoi le coaché décide-t-il de débuter un coaching ?
Même si certains coachings en entreprise sont prescrits à la
demande du management ou des ressources humaines, le fait que le coaché
décide de s'investir pleinement dans ce coaching notamment au travers de
son contrat moral avec le coach, témoigne nécessairement d'une
envie et/ou d'un besoin. Débuter un coaching, c'est décider de
s'accorder un temps pour soi, se mettre en retrait du monde et du tumulte
quotidien. Un déclic peut être nécessaire, une «
intuition profonde que c'est le moment de partir vers un ailleurs », un
« appel » pour se mettre en route (F. Cottret, 2020). Pour F. Sapaly
(2015), au-delà des objectifs professionnels affichés, il y a
pour le coaché un « désir et un appel à faire
naître un nouvel aspect » de sa personne. Dans l'esprit commun,
notamment en France, il demeure plus facilement « acceptable » de
débuter un coaching que de consulter un thérapeute, le coaching
s'adressant aux « personnes qui vont bien ». Néanmoins, le
coaching peut leur ouvrir une porte leur permettant, sous couvert de ce cadre,
de se questionner sur Soi, de débuter ou poursuivre leur chemin.
Ainsi, l'hypothèse H1 : Le coaching peut agir comme
révélateur pour le coaché et lui permettre de
débuter ce chemin vers Soi ou, selon les cas, poursuivre un chemin vers
Soi déjà entamé a été
considérée.
II. 5. Les obstacles au cheminement vers Soi
II.5.1. Les obstacles pour le coach
Le cheminement vers Soi est un parcours juché
d'obstacles et ce cheminement vers Soi au travers du coaching n'y fait pas
exception. En premier lieu, qu'en est-il pour le coach ? P. Blanc-Sahnoun
(2020, p179) mentionne que le coach peut devenir un agent de l'histoire
dominante, un dealer agréé de conformité culturelle et
sociale. D. Louis (2015) parle, quant à elle, de la gestion du pouvoir
dont le coach est investi, ce qui peut le conduire à devenir le sauveur
de son coaché, s'il cherche à le servir trop loin ou, au
contraire, la « marionnette » de l'entreprise. M. Vial (2007) fait
également référence à une des dérives du
coaching qui peut consister à en faire une « relation
orthopédique », en voulant que le coaché marche droit et
corrige ses pratiques afin de l'amener à cette idée d'être
sain et normal. Un autre aspect est le fait que le coach,
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comme dans toute relation d'accompagnement peut «
s'oublier » au profit de ses coachés et tomber en burn-out comme en
témoigne T. Chavel (2016) dans son livre « Je peux guérir
».
De ces lectures, l'hypothèse C5 : Certaines
conditions ou zones d'ombre chez le coach peuvent être des obstacles sur
le chemin vers Soi a été déduite.
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