II.4.2. Place de la formation
Après avoir répondu à cet « appel
», les futurs coachs se mettent en chemin pour se former et se
découvrir toujours plus. Dans le Journal d'une Transformation
Intérieure des coachs ICN (2017), certains témoignages permettent
de mieux comprendre le chemin parcouru durant la formation et ce que celle-ci
leur a apportés. Pour A.-C. Kiener, la formation a permis de laisser
tomber « l'armure » et laisser « place à l'être
», la reconnaissance de ses pairs lui ayant permis notamment de s'accepter
pleinement. Selon L. Cousteur, la formation a changé sa vie, le chemin
se faisant à travers « une introspection longue, pas
forcément évidente, et surtout très profonde ». F.
Ball lui considère que sa transformation intérieure « ne
fait que commencer... ». Pour M. Machouart, la formation lui permet
d'amorcer « une transformation silencieuse intérieure » en
rapport avec son « être le plus profond ». N. Pelvillain
(2011, p.4) témoigne de cette expérience comme
une « mise au monde de l'identité professionnelle du coach »,
où le questionnement sur le sens est omniprésent, le coach
étant en constante réflexivité, dans un va-et-vient entre
son intériorité et son extériorité.
Tous ces témoignages de coachs m'ont ainsi permis de
déduire l'hypothèse : La formation au coaching participe au
cheminement vers Soi.
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II.4.3. Un travail permanent sur Soi
Devenir coach nécessite également pour le coach
au-delà de la formation, d'avoir effectué un travail
considérable sur lui-même et de le poursuivre en permanence, afin
d'offrir un accompagnement totalement centré sur ses coachés et
non sur ses propres questionnements et problématiques. L. Buratti et V.
Lenhardt (2018, p.10) appuient ce propos en parlant d'« expérience
de processus de déconstruction/construction » que le coach aurait
déjà effectué lui-même pour lui-même. Pour P.
Blanc-Sahnoun (2020, p.255), le coaching permet au coach de pratiquer cette
« peinture sur soi », ce travail continu sur lui-même, en le
confrontant au travers de sa relation avec le coaché à ses
propres croyances, espoirs et limites. Il parle même de « peaufiner
son ouvrage identitaire ». T. Chavel (2010, p.2-3) lui, conseille de se
mettre en retrait du monde afin de « faire un retour à soi, dompter
sa ménagerie intérieure » afin de commencer à «
s'aimer inconditionnellement ». Seul « un long travail personnel
d'élucidation » de ses propres modes d'existences peut permettre au
coach d'acquérir cette qualité d'être nécessaire au
coaching (L. Lemaire, 2007). Dans le coaching, la supervision est bien entendu
un élément clé pour le coach afin de lui permettre de
poursuivre son travail sur lui-même. Pour R.-M. Halbout (2015), la
supervision est en relation avec la question de l'Ombre du coach, permettant au
coach avec son superviseur d'investiguer ce que cette Ombre dissimule de
lui-même.
Tous ces écrits de même que ceux relatifs
à l'« appel du coach » m'ont permis de considérer les
hypothèses suivantes pour le coach:
- C1 : On vient au coaching pour poursuivre son chemin vers
Soi
- C4 : Le coaching est une discipline exigeante qui
nécessite un travail permanent sur Soi
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