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Style autoritaire en education extrascolaire et resistance au changement: cas des commerçants de trottoirs du marché Melen


par Cyrille Armel SAPE KOUAHOU
Université de Yaoundé 1 - Master 2017
  

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9.3. SUGGESTIONSAUX AUTORITÉS EN CHARGE DE L'ORDRE URBAIN

Les pouvoirs publics, notamment la Communauté Urbain de Yaoundé, pour s'attaquer efficacement au phénomène d'occupation marchande des trottoirs, doivent pouvoir se poser une question qui nous semble essentielle, suggérée par GillesPinson (2003, p.50) dans un article intitulé « Le chantier de recherche de la gouvernance urbaine et la question de la production des savoirs dans et pour l'action ».

Il s'agit de se demander « dans quelle mesure l'expertise publique renégocie sa coexistence, dans les processus d'action publique, avec des formes de connaissances produites par des agents économiques ou des acteurs de la société civile, et comment ces combinaisons de logiques de production des savoirs permettent d'intégrer des systèmes d'acteurs et d'assurer les conditions de l'action collective ? ».

En effet, dans un contexte de démocratisation, certains désordres urbains renvoient moins à une désintégration des sociétés contemporaines qu'à une situation dans laquelle l'autonomisation des groupes sociaux, leur réticence croissante à se laisser dicter leurs préférences et leurs actions, l'hétérogénéisation des demandes sociales et des systèmes de valeurs rendraient de plus en plus difficile le recours exclusif à des formes de gouvernement basées sur l'imposition réglementaire de valeurs, de représentations du monde et du commandement hiérarchique par un tiers institutionnel jouant un rôle de tuteur du social.

Dès lors, les processus de construction des projets urbains ne sont plus nécessairement prédéterminés par la vision de l'intérêt public portée par les seuls experts appointés fût-il étatique et élus mandatés. Ils peuvent et doivent aussi devenir des arènes de médiation, de négociation, d'explicitation des enjeux, d'apprentissage, de compréhension mutuelle des différents intérêts en présence, de construction et d'appropriation collectives des problèmes et des solutions. Tout ceci dans un jeu dialectique entre les différentes parties prenantes.

L'efficacité de la gouvernance urbaine doit être évaluée à l'aune de sa capacité à générer le consensus au fil d'interactions et d'itérations multiples qu'à celle de leur conformité à une quelconque rationalité politique prédéfinie. D'où l'urgence de la mise en place des plateformes de concertation entre l'autorité régulatrice et les commerçants de trottoir à l'effet d'implémenter une politique éducative participative, telle qu'encouragée par les paradigmes d'éducation extrascolaire.

La bonne gouvernance urbaine résulte davantage de la production progressive de normes de comportement, de règles de réciprocité, de routines de coopération au fil de la densification des réseaux d'interaction qui maille les systèmes d'acteurs urbains (Pinson, 2003, p.40). La coopération, la coordination, et la convergence des interventions ne sont plus obtenues par l'inscription des acteurs dans des dispositifs réglementaires et des cadres organisationnels formels à grand renfort de la répression institutionnelle mais résultent de la sécrétion par et dans les réseaux d'interactions de normes de comportement, d'identités d'action, etc.

In fine, l'activité de gouvernance urbaine doit consister de plus en plus en des activités d'implication, de négociation, de mobilisation et d'accompagnement de la « formation incrémentale des choix collectifs ». La logique de la gouvernance urbaine doit donc se faire « pour » et « avec » les bénéficiaires.

Comme le suggère également Ela Jean Marc (2001), pour le développement de l'Afrique, il faut passer de la recherche « pour » les populations à la recherche « avec » les populations.

« (...) il faut éviter de plaquer sur les gens des catégories qui leur sont extérieures. La démarche de recherche qu'il faut tenter aujourd'hui consiste à marcher avec les gens et à découvrir avec eux leur savoir et le sens que celui-ci véhicule. (...) Au lieu de refouler ce que les gens savent, il s'agit de redonner toute sa valeur à la mémoire collective afin de permettre à une société de retrouver son potentiel de connaissance et d'action. » (Ela, 2001, p.40).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault