6.2.3.
Modèle de changement de Coch et French
Dans une perspective de recherche, Coch et French (1948,
cité par Etsidena, 2010) ont mené leurs travaux dans une usine de
confection de pyjamas utilisant quasi exclusivement de la main-d'oeuvre
féminine. Les divers changements technologiques introduits par la
direction suscitaient de fortes résistances dont les symptômes
majeurs étaient l'accroissement de l'absentéisme et du turn-over.
Au terme de leurs recherches, ils ont fait émerger
l'idée que les gens acceptent mieux le changement lorsqu'ils participent
à la conception de celui-ci. Etant donné que la résistance
au changement semble d'abord être un problème de motivation, il
est question d'encourager les managers à utiliser des méthodes de
participation de groupes dans les processus de changement pour dépasser
la résistance dans le milieu de travail. Outre la participation des
acteurs et des groupes-cibles au processus de développement, Coch et
French préconise leur implication à la définition des
problèmes, des solutions et à leur mise en oeuvre.
Dans le cadre de l'étude sur la résistance de
commerçants de trottoirs, la théorie de changement tel que
déclinée amène à s'interroger sur les
mécanismes d'éducation au changement mis sur pied par les
pouvoirs publics. Sont-ils respectueux des procédures en matière
de recherche de solutions efficaces pour le changement ? Ces
mécanismes associent-ils les bénéficiaires à son
élaboration comme le suggère de modèle de Coch et
French ? La recherche des solutions au changement s'inscrit-elle dans une
démarche participative ? Tels sont les questionnements
soulevés par la théorie du changement.
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