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Style autoritaire en education extrascolaire et resistance au changement: cas des commerçants de trottoirs du marché Melen


par Cyrille Armel SAPE KOUAHOU
Université de Yaoundé 1 - Master 2017
  

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5.3. AUTOUR DE LARESISTANCE AU CHANGAMENT

5.3.1. Clarification du concept de résistance au changement

Comme l'observe Bareil (2004), la résistance est un concept polysémique qui peut s'appliquer à des domaines différents, à des choses aussi diverses qu'éparses, avec dans la plupart des cas une connotation positive de fermeté, de force, de solidité, de ténacité et de dureté. Mais lorsqu'on se tourne vers l'action humaine ou vers les sciences humaines, le terme résistance devient davantage coloré négativement. Quand il s'agit d'influence, la résistance à un ordre signifie le refus d'obéir, l'opposition, la rébellion, le regimbement. Elle signifie l'action par laquelle on essaie de rendre sans effet une action dirigée contre soi. C'est ainsi qu'en contexte organisationnel, la résistance est également synonyme de blocage, de frein, d'obstacle, d'obstruction et d'opposition, d'où vient sa signification traditionnelle.

L'importance du phénomène et du concept de résistance au changement se traduit par le nombre impressionnant de travaux, recherches, études et publications qui y sont consacrés. Le concept de résistance fait très souvent l'unanimité et est encore trop peu critiqué dans la documentation(Bareil, 2004).Son apparition remonte « aux auteurs Coch et French, qui en 1947, publiaient un article dans la revue Human Relations, devenu un classique en la matière. Il s'intitulait «Overcoming resistance to change ». Deux questions étaient adressées : pourquoi les gens résistent-ils si fortement au changement et qu'est-ce qui peut être fait pour surmonter cette résistance? » (Idem).

Quant au changement, il traduit implicitement des synonymes de nouveauté, d'inconnu et donc de craintes, de peurs, d'appréhensions, d'hostilité, d'intrigue, de polarisation, de conflits ou d'impatience, comme le dépeignent Collerette, Delisle et Perron (1997). En fait, chaque fois qu'il est question des réactions du destinataire, il est question surtout, sinon exclusivement de résistance au changement.

La résistance des personnes au changement organisationnel est définie plus spécifiquement selon Collerette et al. (1997; p. 94), comme étant « l'expression implicite ou explicite de réactions de défense à l'endroit de l'intention de changement ». Selon Dolan, Lamoureux et Gosselin (1996; p.486), la résistance au changement est « l'attitude individuelle ou collective, consciente ou inconsciente, qui se manifeste dès lors que l'idée d'une transformation est évoquée. Elle représente donc une attitude négative adoptée par les employés lorsque des modifications sont introduites dans le cycle normal de travail ». Morin (1996 ; p. 205) définit les résistances comme « des forces qui s'opposent à la réorganisation des conduites et à l'acquisition des nouvelles compétences ou, en d'autres mots, à des forces restrictives ».

La résistance au changement est donc une réaction foncièrement négative à l'égard du changement. Telle est la conception traditionnelle du concept de résistance auchangement. La perspective critique voit les résistances comme un phénomène inévitable dû au fait que les intérêts des employés diffèrent fondamentalement de ceux des dirigeants (Brassard, 1996). Elle est alors définie comme le refus d'un changement entretenu par un ou plusieurs acteurs (Brassard et Brunet, 1994).

D'autres auteurs par contre tels que Kets de Vries et Miller (1984, cité par Bareil, 2004) indiquent que la résistance au changement est un comportement observable issu de mécanismes de défense. Collerette et al. (1997) partagent cet avis en associant la résistance au changement à des réactions de défense. En général, observe Bareil (2004), la résistance est un concept culpabilisant et destructeur au niveau des individus. Le destinataire serait résistant malgré lui, dans la perception de celui qui le regarde et qui le juge, car peu de personne avoue être résistant au changement.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand