WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Style autoritaire en education extrascolaire et resistance au changement: cas des commerçants de trottoirs du marché Melen


par Cyrille Armel SAPE KOUAHOU
Université de Yaoundé 1 - Master 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.2. DE L'EDUCATION A L'EDUCATION EXTRASCOLAIRE

Avant de s'appesantir sur l'éducation extrascolaire, il convient de traiter d'abord des notions qui l'on précédées et préparées la voie de son émergence. Il s'agit de la notion d'« éducation » et des notions connexes que sont l' « éducation formelle », « non formelle » et « informelle ».

5.2.1. Clarification du concept éducation

Emile Durkheim (1922) définit l'éducation comme étant «l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ». Cette définition révèle la visée socialisatrice de l'éducation mais réduit le champ de l'éducation à l'enfance, ignorant le fait que les adultes sont eux aussi clientèle de l'éducation.

Baba-Moussa, Moussa et Rakotozafy (2014) élargissent la perspective de l'éducation. Ils pensent que si l'on met souvent en avant le caractère socialisant de l'éducation, c'est-à-dire son importance d'assurer l'intégration de l'individu dans son groupe social, il faut relever que là n'est pas le seul but de l`éducation. Ces auteurs conçoivent l'éducation comme le processus de structuration de tous les membres d'une communauté donnée, afin de leur permettred'acquérir les savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaires à leur vie sociale.Les savoirs correspondent aux informations utiles pour survivre dans l'environnement physique: s'y adapter, le maîtriser voire le transformer. Les savoir-faire renvoient aux compétences techniques nécessaires à la production, et les savoirs-être se réfèrent aux valeurs sociales et culturelles de la société, c'est-à-dire la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, désirable ou réprouvé. Baba-Moussa et al.secondent dans cette option définitionnelle d'autres auteurs qui voient dans l'approche éducationnelle de toutes les sociétés humaines, les objectifs fondamentaux de former tous ceux à qui elle s'adresse, de façon à les préparer à s'adapter à la vie sociale, à y jouer le mieux possible le rôle qui leur est dévolu, à développer chez eux toutes qualités, potentialités et capacités individuelles dont a besoin la société (Moumouni, 1998, p. 213, cité par Baba-Moussa et al.,2014).

Le processus éducatif ainsi défini est donc complexe, multidimensionnel et protéiforme. L'éducation revêt un caractère transversal. Elle concerne aussi bien les enfants que les adultes, et peut se dérouler dans différents cadres. Coombs (1989) propose les trois formes qu'elle peut prendre en fonction de la cible et des objectifs. Il distingue alors l'éducation formelle, l'éducation non formelle et l'éducation informelle.

v Education formelle

L'éducation formelle est la forme d'éducation dispensée au sein du système scolaire. Elle se déroule dans des établissements d'enseignement et de formation étatique (école, université, institutions de formation professionnelle), et débouche sur l'obtention de diplômes et de qualifications reconnus. Elle est une formation continue, institutionnalisée,structurée, hiérarchisée et caractérisé par des objectifs éducatifs clairs, des plans d'étude et des configurations d'enseignement (Mlékuz, 2003).

PourAli Hamadache (1993), ce type d'éducation est caractérisé par l'unicité et une certaine rigidité, avec des structures horizontales et verticales (classes d'âge homogènes et cycles hiérarchisés), avec des conditions d'admission définis pour tous. Cet enseignement se veut universel et séquentiel, normalisé et institutionnalisé avec une certaine permanence.

v Education non formelle

A côté ou autour de l'éducation formelle, beaucoup plus théorique, intervient l'éducation non formelle dont la visée est d'offrir à sa clientèle des savoirs pratique et opératoire. Il alieu en dehors des institutions classiques. Mais diffère de l'éducation informelle parce qu'il répond néanmoins à une intention, à des objectifs et à une orientation définie par les personnes concernées. L'éducation non formelle peut avoir divers degrés de formalisation. Elle se caractérise par une démarche volontaire et comporte des offres d'apprentissage plus ou moins organisées. L'accès aux situations et aux contenus éducatifs est libre et les approches possibles sont multiples. L'échange entre apprenants et enseignants se fonde sur une logique volontaire et n'exige pas nécessairement de vérification par rapport aux objectifs donnés. L'évaluation et l'attestation des résultats peuvent prendre différentes formes, allant de la pure auto-évaluation des apprenants à la remise de certificats formels (Ministère?de?la?Famille?et?de?l'Intégration de Luxembourg, 2012).

Ainsi, l'éducation non formelle correspond, à toute activité d'apprentissage organisée et systématiquement menée en dehors du système scolaire, des principales structures d'enseignement et de formation de certificats officiels. Elle peut s'acquérir sur le lieu du travail ou dans le cadre des activités d'organisations ou de groupes de la société civile (associations de jeunes, syndicats ou partis politiques). Elle peut aussi être fournie par des organisations ou services établis en complément des systèmes formels : classes d'enseignement artistique, musical ou sportif, ou cours privés pour préparer des examens, etc. (Baba-Moussa et al, 2014; Mlékuz, 2003).

Pour Hamadache (1993),

L'éducation non formelle est toute éducation qui englobe toute forme d'instruction que la source et l'élève favorisent délibérément, la rencontre étant voulue par les deux (émetteur et récepteur). Pour l'éducation non formelle, Coombs et ses collaborateurs ont posé une définition qui a reçu une acception générale: « ...Toute activité éducative organisée en dehors du système d'éducation formel établi et destinée à servir des clientèles et à atteindre des objectifs d'instruction identifiables » (Coombs et al, 1973). Cette définition a l'avantage de mettre en évidence les caractéristiques principales de l'éducation non formelle. Il s'agit d'activités:

- Organisées, structurées (sinon elles relèvent de l'informel);

- Destinées à un public-cible identifiable;

- Visant un ensemble spécifique d'objectifs d'éducation;

- Non institutionnalisées, se déroulant hors du système éducatif établi et s'adressant à des élèves non régulièrement inscrits (même si, dans certains cas, le lieu d'enseignement peut être l'école).

A côté de l'éducation formelle et non formelle, très formalisée et structurée pour la première et semi-formalisée pour la seconde, il existe une troisième forme d'éducation non formalisée et peu structurée.

v Education informelle

Elle est le processus permanent au cours duquel chacun acquiert et accumule des connaissances, des aptitudes et des opinions, par l'expérience et par les contacts avec autrui. Tout le monde est soumis d'une manière ou d'une autre à cette forme d'éducation. Elle est le corollaire naturel de la vie quotidienne et fait référence aux processus d'auto-apprentissage qui se déroulent dans toute sorte de situations de la vie (« learning by doing »), en dehors des institutions chargées d'éducation et sans intentions explicites. L'acquisition de « soft skills », en particulier, a souvent lieu dans le cadre de l'éducation informelle. (Baba-Moussa et al., 2014; Mlékuz, 2003).

Selon Hamadache (1993), l'éducation informelle est l'éducation dite parallèle(ou encore accessoire, occasionnelle, diffuse, spontanée, ...) qui concerne des activités d'instruction non structurées. Dans l'éducation informelle, le processus d'apprentissage est un processus d'osmose entre l'apprenant et son environnement. C'est un fait que la plus grande partie des connaissances et des savoir-faire qu'acquiert un individu au cours de son existence se fait, dans un environnement non structuré, au moyen de ce mode d'éducation. Il en est ainsi de l'acquisition de la langue, des valeurs culturelles, des attitudes et des croyances générales, des comportements de la vie quotidienne propre à un milieu donné et auxquels contribuent la famille, les églises, le secteur associatif, certains membres privilégiés de la société, les moyens de communication sociale, les médias de masse, les musées, les maisons d'édition, les jeux, et toutes autres institutions culturelles présentes dans l'environnement. Cette éducation se fait dans une large mesure, par une association de l'observation, de l'imitation, de l'émulation sélective de certains membres de la société par d'autres. Par exemple, des messages radios ou télévisés destinés au grand public peuvent avoir un but plus ou moins pédagogique. Mais ils vont atteindre des auditeurs ou téléspectateurs disposés ou non, aptes ou non à les recevoir et à en tirer parti.

Il en est de même d'un jeune qui regarde travailler un artisan dans l'intention précise d'apprendre quelque chose (il y a intention de la part du récepteur, pas de l'émetteur). De nombreux aspects de l'école parallèle sont à prendre en considération dans la formation des enseignants: l'utilisation des langues nationales et/ou maternelles qui véhiculent cette éducation parallèle ainsi que des modèles et des valeurs souvent différents de ceux qu'inculque l'école, l'articulation de l'enseignement et du travail productif ou socialement utile, la complémentaritéde l'enseignement avec les possibilités éducatives et les infrastructures socio-éducatives et culturelles existant dans l'environnement de l'école, la maîtrise des influences exercées par les médias, etc. (Hamadache, 1993).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore