WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Style autoritaire en education extrascolaire et resistance au changement: cas des commerçants de trottoirs du marché Melen


par Cyrille Armel SAPE KOUAHOU
Université de Yaoundé 1 - Master 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.8.3. Résistance au changement

La résistance au changement est un concept issu du milieu des entreprises et très utilisé en psychologie des organisations. D'après Dolan, Lamoureux et Gosselin (1996), elle est une « attitude individuelle ou collective, consciente ou inconsciente, qui se manifeste dès lors que l'idée d'une transformation est évoquée. Elle représente donc une attitude négative adoptée par les employés lorsque des modifications sont introduites dans le cycle normal de travail ». Il s'agit donc d'une réaction foncièrement négative à l'égard du changement c'est-à-dire le refus d'un changement entretenu par un ou plusieurs acteurs.

Pour leur part, Collerette, Delisle et Perron (1997; p. 94), définissent la résistance au changement comme étant « l'expression implicite ou explicite de réactions de défense à l'endroit de l'intention de changement ». Quant à Edgard Morin (1996; p. 205), il s'agit « des forces qui s'opposent à la réorganisation des conduites et à l'acquisition des nouvelles compétences ou, en d'autres mots, à des forces restrictives ».

La résistance au changement est perceptible chez les commerçants de trottoirs dans la mesure où ils sont réfractaires à l'idée du changement de comportements vis-à-vis des trottoirs en les libérant.

4.8.4. Espace urbain

Définir l'espace urbain revient à définir la ville, en ce sens que l'urbain renvoie à ce qui appartient à la ville. D'une manière générale, la ville est un espace géographique qui se caractérise principalement par son cosmopolitisme, le volume de sa population6(*), mais surtout par sa fortedensité matérielle7(*) et morale8(*). C'est aussi un site d'expression qui permet la diffusion des idées et un vecteur du développement économique et social. Elle est le produit du temps, de processus historiques, dans lesquels sont imbriqués de multiples acteurs, issus de la société civile, du marché et de l'Etat (Sidi Salah, 2010).

C'est « le lieu d'une vie intense d'intérêts multiples et contradictoires. Elle joue le rôle de catalyseur social, de pôle d'attraction et de diffusion culturelle; elle est agglomération de populations, et lieu par excellence d'entrecroisement des faits de civilisation: le religieux, le culturel et l'art, le politique, le militaire tout autant que l'économique » (Vasseur, 1997).

Au-delà des multiples clivages et fragmentations qui traversent les sociétés, la ville est le lieu de l'expression de la citoyenneté. « C'est un territoire étrange où l'homme, pour se réaliser, accepte de perdre un peu de son identité pour vivre avec des gens qui ne sont pas de sa tribu. Le caractère communautaire se réduit au profit de la citoyenneté... » (Idem).Ainsi, la ville est un espace géographique et social, qui offre la meilleure possibilité à la rencontre et à l'échange entre les hommes.

Cependant, ces hommes forment des catégories de populations très différentes, aux intérêts de plus en plus diversifiés et contradictoires. Toutes choses qui fait de l'espace urbain un lieu d'attraction mais aussi d'influences, de luttes, d'affrontements des intérêts divergents et couve à divers titres les révolutions du fait de la densité des interactions sociales qui s'y opèrent.

On comprend donc que gérer la ville soit une tâche aussi difficile que délicate, dans la mesure où l'espace urbain donne naissance aux inégalités et aux conflits qui sont autant de facteurs d'aliénation et de fracture sociale. Le développement de l'exclusion, de la marginalisation se manifestent ici de façon prégnante. La plupart des villes dans le monde vivent des crises urbaines qui se traduisent par, les émeutes, les violences urbaines et le développement des incivilités de toutes sortes, qui sont autant d'indices qui témoignent de sa difficile gouvernabilité.

Les dynamiques urbaines africaines en particulier sont aujourd'hui caractérisées par la fragmentation des espaces urbains avec des impacts majeurs sur le cadre de vie des populations et l'environnement. De nombreux auteurs, tels que le rappelle Djouda (2010), qualifient les villes d'Afrique noire de « villes éparpillées », « villes anarchiques », «villes rurales», «villes poubelles», «villes insalubres ou poussiéreuses », « villes fragmentées», «villes cruelles», « bidonvillisées», «disloquées», etc. D'autres encore (Étongue Mayer et Soumahoro, 2010 ; Jean-Marc Ela, 1983) parlent de la « ruralisation » ou encore de la « villagisation » des villes d'Afrique subsaharienne.

Pour Jean-Marc Ela(1983), « la ville est d'abord un signe, un langage qu'il faut apprendre à comprendre et à interpréter ». En ce qui concerne les villes africaines particulièrement, il pense qu' « il faut varier les prises de vue et multiplier les voies d'approches pour saisir le langage de la ville africaine à travers le système des signes et des objets qui lui sont propres » (p.44).Selon lui, « il n'est pas évident que les outils d'analyse et les concepts élaborés pour définir la ville dans les pays industrialisés correspondent à la réalité africaine ». D'ailleurs, « l'aspect insolite de ces villes frappe l'observateur étranger. Tout se passe comme si les agglomérations urbaines étaient, en réalité, une succession de gros villages qui entourent la cité européenne». En effet, poursuit le sociologue et théologien africain en boubou9(*), les villes africaines portent la marque de l'époque coloniale. Elles ont surgi de terre sans grande originalité pour répondre aux nécessités de l'occupation occidentale et constitue le lieu par excellence de cristallisation des inégalités sociales; jadis entre les Blancs et les Noirs, aujourd'hui entre les Noirs eux-mêmes. « La ville africaine est faite de ces contrastes odieux entre les quartiers riches et verdoyants et le surpeuplement des quartiers misérables ». Contrairement à la ville occidentale, elle est également marquée par une forte tribalisation de l'espace, alimentée par la dominance de l'intérêt de la communauté sur l'intérêt commun. (Ela, 1983)

C'est ce caractère ségrégationniste, fragmentaire, chaotique,inédit et exceptionnel de la ville africaine, fait d'appropriations et de détournements des trottoirs à des finalités privées, marqueurs par excellence de la ville de Yaoundé, qui est révélateur de la «crise de gouvernabilité». La manifestation visible de cette crise de gouvernabilité est le désordre urbain.

* 6 Nombre des individus qui appartiennent à une collectivité donnée (Durkheim, 1893)

* 7 Nombre d'individus sur une surface donnée du sol (Durkheim, 1893)

* 8 L'intensité des communications et des échanges entre les individus (Durkheim, 1893)

* 9 De Yao Assogba pour désigner Jean-Marc Ela.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon