Conclusion
Delta est de loin la lettre grecque la plus importante. Elle
joue un rôle clé dans la gestion des portefeuilles d'options. Les
traders d'options prennent des mesures pour s'assurer qu'ils sont proches du
delta-neutre au moins une fois par jour. Ce document a étudié
empiriquement la différence entre le delta de Black-Scholes et le
Minimum Variance delta. John Hull et Alan White (2017) [15]
ont fait l'étude sur les options sur indices, dans ce travail nous
avons essayé d'appliquer leur étude sur les options sur
l'EURUSD.
La principale contribution du travail de John Hull et Alan
White (2017) est de montrer qu'une bonne estimation du Minimum
Variance delta peut être obtenue à partir du delta de
Black-Scholes et d'une estimation empirique de la relation historique entre les
volatilités implicites et les prix des actifs. Ils ont montré que
l'espérance de la volatilité implicite peut être
approximé sous la forme d'une fonction quadratique sur le delta de
Black-Scholes, divisé par la racine carrée du temps. Cela conduit
à une formule pour convertir le delta de Black-Scholes en Minimum
Variance delta.
74
Chapitre 6
Modélisation du taux de change Marocain
6.1 Introduction
Auparavant, le Maroc adoptait un régime de change fixe,
ce dernier n'a pas pu escompter tous les objectifs principaux des
autorités monétaires, qui ne sont autres que d'améliorer
la compétitivité du pays, d'assurer la stabilité de la
monnaie nationale tout en réduisant le risque de change. Le Maroc est
resté sur le choix d'un ancrage à un panier constitué
essentiellement de deux devises : euro et dollar. Un tel régime de
change a permis au pays de lutter contre l'inflation et d'éviter
l'inflation emportée.
En janvier 2018, le ministère de l'économie et
des finances après avis de Bank Al-Maghrib, a décidé
d'adopter, un nouveau régime de change où la parité du
dirham est déterminée à l'intérieur d'une bande de
fluctuations de #177;2,5% contre #177;0,3% précédemment, par
rapport à un court centrale fixé par Bank Al-Maghrib sur la base
d'un panier de devises composé de l'Euro et du Dollar Américain
à hauteur respectivement de 60% et 40%. Depuis le 9 mars 2020, le Maroc
est passé à la deuxième phase de sa réforme du
régime de change. Le ministère de l'Économie et des
Finances a ordonné, après avis de Bank Al-Maghrib, un
élargissement de la bande de fluctuation du dirham qui passe d'une marge
de manoeuvre de #177;2,5% à #177;5% par rapport à un cours
central.
Il est essentiel de noter que le passage à un
régime flottant requiert une bonne préparation de
l'économie ainsi que des intervenants. En effet, une transition brusque
ne permet pas aux acteurs sur le marché de s'adapter aux risques du
flottement et de développer les instruments nécessaires pour
faire face à ceux-ci. Cette transition peut s'étaler sur
plusieurs années et ce pour garantir un bon fonctionnement des
marchés internes et une préparation de la politique
monétaire. Et c'est bien la démarche suivie dans le cas du Maroc,
selon Mr Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib.
Évolution du régime de change au
Maroc
Le Dirham Marocain a passé par plusieurs étapes
depuis sa création en 1959 :
-- 1959 : C'est la date de création du Dirham, avec un
rattachement au Franc français, ce dernier a connu une forte
volatilité au début de 1970 provoquant des
déséquilibres dans la valeur du dirham.
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-- 1973 : Les autorités marocaines ont
choisi de déterminer la valeur du Dirham à partir d'un panier de
devises des principaux partenaires du pays. Le panier du de devises
était constitué de la manière suivante 38% du Franc
Français, 15% du Dollar Américain, 15% de la Peseta Espagnole, 8%
de la Lire Italienne, 8% du Livre Sterling, 7% du Deutsch Mark, 4% du Franc
Suisse, 3% du Franc Belge et 2% du Florin Hollandais.
-- 1980 : Les autorités marocaines on
gardé le même panier de devises mais avec des pondérations
différentes 25% du Franc Français, 32% du Dollar
Américain, 15% de la Peseta Espagnole, 5% de la Lire Italienne, 8% du
Livre Sterling, 7% du Deutsch Mark, 2% du Franc Suisse, 4% du Franc Belge et 2%
du Florin Hollandais.
-- 1983 : L'adoption de la politique
d'ajustement structurelle (PAS), imposée par le fonds monétaire
international (FMI) en 1983, c'était le moment le plus difficile pour le
Maroc, cette réforme avait comme but d'augmenter le budget de
l'État, afin de régler ses dettes suite à une chute des
prix de phosphate, elle a ainsi impliqué une série de
réformes qui s'inscrit dans une optique d'ouverture de l'économie
marocaine, et ceci par le biais d'une politique de libéralisation
économique et financière progressive. Le Dirham Marocain a connu
dans cette période une dépréciation de 37%.
-- 1996 : La création d'un
marché monétaire qui était au départ seulement un
marché de change interbancaire au Maroc en 1996 a
représenté le couronnement de ces réformes. Les
années 90 seront inscrites dans un processus de
libéralisation.
-- 2001 : Réaménagement du
panier limitant sa composition à l'Euro et au Dollar avec
des pondérations respectives de 80% et 20% impliquant une
dévaluation de 5%.
-- 2015 : Révision de panier à 60%
de l'Euro et 40% du Dollar.
-- 2018 : Élargissement de la bande de
fluctuation de 0,3% à la hausse et à la baisse à 2.5% en
janvier. Cette flexibilité vise à soutenir la
compétitivité, améliorer la croissance et renforcer la
résilience de l'économie nationale aux chocs exogènes
(Selon MEF).
-- 2020 : Élargissement de la bande de
fluctuation du Dirham de 2,5% à 5% par rapport au cous central
fixé par Bank Al-Maghrib. Cet élargissement s'inscrit dans le
cadre de la poursuite du processus de réforme du régime de
change, qui a été initié en Janvier 2018, et intervient
après l'atteinte des objectifs assignés à la
première phase.
Implications du régime flottant sur
l'économie marocaine
Le régime de change flottant aura plusieurs
implications sur l'économie marocaine et sur le comportement des agents
économiques.
Détermination de la valeur du dirham
La volonté de passer vers un régime de change
flottant implique que la banque centrale ne déterminera plus la
parité EURMAD et USDMAD mais c'est plus les jeux de l'offre et de la
demande du marché de change qui vont déterminer la valeur du
Dirham par rapport aux autres devises. En d'autres termes si des investisseurs
étrangers viennent massivement au
76
Maroc, ils exprimeront une demande du Dirham ce qui le fera
apprécier puisqu'ils chercheront à convertir leurs capitaux en
devises en Dirham mais si au contraire on assiste à une
délocalisation en Europe ou une fuite de capitaux, on aura une offre
abondante du Dirham ce qui le fera déprécier.
Pouvoir d'achat des consommateurs
Quant au pouvoir d'achat des consommateurs marocains, si le
Dirham venait à se déprécier ce qui sera surement le cas
vu l'état déficitaire de la balance commerciale, les produits
importés couteront plus chers incluant les matières
premières qui viendront renchérir la production nationales de
produits puisqu'ils incorporent ces matières premières, par
conséquent le pouvoir d'achat des marocains qui n'est déjà
pas souverain sous le régime fixe le sera encore moins puisqu'une partie
de cette souveraineté sera déterminé par les mouvements de
marché.
Avènement des fonds spéculatifs
Un autre phénomène qu'on risque d'observer est
l'avènement de fonds spéculatifs. En effet , un Dirham flottant
est livré à des mouvements spéculatifs extrêmement
brutaux et rapides avec des mécanismes tel que la vente à
découvert qui pourront mettre à mal notre économie
puisqu'elle ne dispose ni de résilience ni de masse monétaire
nécessaire pour absorber ces chocs.
Assèchement des liquidités
Le seul levier qui restera pour la banque centrale pour
pouvoir continuer à soutenir sa monnaie en cas d'appréciation ou
dépréciation brutale du Dirham sont les réserves
stratégiques de change, elle devra donc puiser à chaque fois dans
ces réserves internationales pour acheter le Dirham en contrepartie de
devises, ce phénomène sera accentué par les mouvements
spéculatifs et conduira à long terme à un
assèchement des réserves de change.
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