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Le marché de change marocain. évaluation et couverture des options européennes et américaines de change et modélisation du taux de change du dirham.


par Youness TOUFIK
Ecole Mohammadia d'Ingénieurs - Diplome d'ingénieur en modélisation et Informatique Scientifique 2019
  

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Conclusion

Delta est de loin la lettre grecque la plus importante. Elle joue un rôle clé dans la gestion des portefeuilles d'options. Les traders d'options prennent des mesures pour s'assurer qu'ils sont proches du delta-neutre au moins une fois par jour. Ce document a étudié empiriquement la différence entre le delta de Black-Scholes et le Minimum Variance delta. John Hull et Alan White (2017) [15] ont fait l'étude sur les options sur indices, dans ce travail nous avons essayé d'appliquer leur étude sur les options sur l'EURUSD.

La principale contribution du travail de John Hull et Alan White (2017) est de montrer qu'une bonne estimation du Minimum Variance delta peut être obtenue à partir du delta de Black-Scholes et d'une estimation empirique de la relation historique entre les volatilités implicites et les prix des actifs. Ils ont montré que l'espérance de la volatilité implicite peut être approximé sous la forme d'une fonction quadratique sur le delta de Black-Scholes, divisé par la racine carrée du temps. Cela conduit à une formule pour convertir le delta de Black-Scholes en Minimum Variance delta.

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Chapitre 6

Modélisation du taux de change Marocain

6.1 Introduction

Auparavant, le Maroc adoptait un régime de change fixe, ce dernier n'a pas pu escompter tous les objectifs principaux des autorités monétaires, qui ne sont autres que d'améliorer la compétitivité du pays, d'assurer la stabilité de la monnaie nationale tout en réduisant le risque de change. Le Maroc est resté sur le choix d'un ancrage à un panier constitué essentiellement de deux devises : euro et dollar. Un tel régime de change a permis au pays de lutter contre l'inflation et d'éviter l'inflation emportée.

En janvier 2018, le ministère de l'économie et des finances après avis de Bank Al-Maghrib, a décidé d'adopter, un nouveau régime de change où la parité du dirham est déterminée à l'intérieur d'une bande de fluctuations de #177;2,5% contre #177;0,3% précédemment, par rapport à un court centrale fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d'un panier de devises composé de l'Euro et du Dollar Américain à hauteur respectivement de 60% et 40%. Depuis le 9 mars 2020, le Maroc est passé à la deuxième phase de sa réforme du régime de change. Le ministère de l'Économie et des Finances a ordonné, après avis de Bank Al-Maghrib, un élargissement de la bande de fluctuation du dirham qui passe d'une marge de manoeuvre de #177;2,5% à #177;5% par rapport à un cours central.

Il est essentiel de noter que le passage à un régime flottant requiert une bonne préparation de l'économie ainsi que des intervenants. En effet, une transition brusque ne permet pas aux acteurs sur le marché de s'adapter aux risques du flottement et de développer les instruments nécessaires pour faire face à ceux-ci. Cette transition peut s'étaler sur plusieurs années et ce pour garantir un bon fonctionnement des marchés internes et une préparation de la politique monétaire. Et c'est bien la démarche suivie dans le cas du Maroc, selon Mr Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib.

Évolution du régime de change au Maroc

Le Dirham Marocain a passé par plusieurs étapes depuis sa création en 1959 :

-- 1959 : C'est la date de création du Dirham, avec un rattachement au Franc français, ce dernier a connu une forte volatilité au début de 1970 provoquant des déséquilibres dans la valeur du dirham.

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-- 1973 : Les autorités marocaines ont choisi de déterminer la valeur du Dirham à partir d'un panier de devises des principaux partenaires du pays. Le panier du de devises était constitué de la manière suivante 38% du Franc Français, 15% du Dollar Américain, 15% de la Peseta Espagnole, 8% de la Lire Italienne, 8% du Livre Sterling, 7% du Deutsch Mark, 4% du Franc Suisse, 3% du Franc Belge et 2% du Florin Hollandais.

-- 1980 : Les autorités marocaines on gardé le même panier de devises mais avec des pondérations différentes 25% du Franc Français, 32% du Dollar Américain, 15% de la Peseta Espagnole, 5% de la Lire Italienne, 8% du Livre Sterling, 7% du Deutsch Mark, 2% du Franc Suisse, 4% du Franc Belge et 2% du Florin Hollandais.

-- 1983 : L'adoption de la politique d'ajustement structurelle (PAS), imposée par le fonds monétaire international (FMI) en 1983, c'était le moment le plus difficile pour le Maroc, cette réforme avait comme but d'augmenter le budget de l'État, afin de régler ses dettes suite à une chute des prix de phosphate, elle a ainsi impliqué une série de réformes qui s'inscrit dans une optique d'ouverture de l'économie marocaine, et ceci par le biais d'une politique de libéralisation économique et financière progressive. Le Dirham Marocain a connu dans cette période une dépréciation de 37%.

-- 1996 : La création d'un marché monétaire qui était au départ seulement un marché de change interbancaire au Maroc en 1996 a représenté le couronnement de ces réformes. Les années 90 seront inscrites dans un processus de libéralisation.

-- 2001 : Réaménagement du panier limitant sa composition à l'Euro et au Dollar avec

des pondérations respectives de 80% et 20% impliquant une dévaluation de 5%.

-- 2015 : Révision de panier à 60% de l'Euro et 40% du Dollar.

-- 2018 : Élargissement de la bande de fluctuation de 0,3% à la hausse et à la baisse à 2.5% en janvier. Cette flexibilité vise à soutenir la compétitivité, améliorer la croissance et renforcer la résilience de l'économie nationale aux chocs exogènes (Selon MEF).

-- 2020 : Élargissement de la bande de fluctuation du Dirham de 2,5% à 5% par rapport au cous central fixé par Bank Al-Maghrib. Cet élargissement s'inscrit dans le cadre de la poursuite du processus de réforme du régime de change, qui a été initié en Janvier 2018, et intervient après l'atteinte des objectifs assignés à la première phase.

Implications du régime flottant sur l'économie marocaine

Le régime de change flottant aura plusieurs implications sur l'économie marocaine et sur le comportement des agents économiques.

Détermination de la valeur du dirham

La volonté de passer vers un régime de change flottant implique que la banque centrale ne déterminera plus la parité EURMAD et USDMAD mais c'est plus les jeux de l'offre et de la demande du marché de change qui vont déterminer la valeur du Dirham par rapport aux autres devises. En d'autres termes si des investisseurs étrangers viennent massivement au

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Maroc, ils exprimeront une demande du Dirham ce qui le fera apprécier puisqu'ils chercheront à convertir leurs capitaux en devises en Dirham mais si au contraire on assiste à une délocalisation en Europe ou une fuite de capitaux, on aura une offre abondante du Dirham ce qui le fera déprécier.

Pouvoir d'achat des consommateurs

Quant au pouvoir d'achat des consommateurs marocains, si le Dirham venait à se déprécier ce qui sera surement le cas vu l'état déficitaire de la balance commerciale, les produits importés couteront plus chers incluant les matières premières qui viendront renchérir la production nationales de produits puisqu'ils incorporent ces matières premières, par conséquent le pouvoir d'achat des marocains qui n'est déjà pas souverain sous le régime fixe le sera encore moins puisqu'une partie de cette souveraineté sera déterminé par les mouvements de marché.

Avènement des fonds spéculatifs

Un autre phénomène qu'on risque d'observer est l'avènement de fonds spéculatifs. En effet , un Dirham flottant est livré à des mouvements spéculatifs extrêmement brutaux et rapides avec des mécanismes tel que la vente à découvert qui pourront mettre à mal notre économie puisqu'elle ne dispose ni de résilience ni de masse monétaire nécessaire pour absorber ces chocs.

Assèchement des liquidités

Le seul levier qui restera pour la banque centrale pour pouvoir continuer à soutenir sa monnaie en cas d'appréciation ou dépréciation brutale du Dirham sont les réserves stratégiques de change, elle devra donc puiser à chaque fois dans ces réserves internationales pour acheter le Dirham en contrepartie de devises, ce phénomène sera accentué par les mouvements spéculatifs et conduira à long terme à un assèchement des réserves de change.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"