28
3.2.2 Méthode de Vanna-Volga
La méthode de Vanna-Volga est une méthode
populaire d'interpolation/extrapolation des smiles de
volatilité. Cette technique est largement utilisée dans le
contexte des marchés des changes, en raison de sa capacité
à construire de manière cohérente tout le smile
de volatilité en utilisant seulement trois cotations de
marché.
Cette méthode consiste à ajouter une correction
au modèle de Black-Scholes, pour ce faire, la méthode utilise les
cotations les plus liquides sur le marché, généralement
des options à la monnaie, des stratégies Risk Reversal
et Butterfly (un chapitre sera consacré à ces
stratégies de couverture). Elle consiste ensuite à construire un
portefeuille de couverture qui annule le Vega, Vanna et Volga de l'option du
modèle de Black-Scholes. Le choix de ces lettres grecques est lié
au fait qu'ils offrent tous une mesure de la sensibilité de l'option par
rapport à la volatilité, et donc le portefeuille de couverture
construit vise à prendre l'effet du smile en compte.
Le smile de volatilité est fonction du
strike K. Sur les marchés de change, les stratégies les
plus liquides sont:
-- Straddle : C'est une stratégie
consistant à acheter ou à vendre un put et un call sur le
même sous-jacent, avec les mêmes dates d'échéance et
prix d'exercice.
-- Strangle : Il s'agit en effet d'une
variation du straddle, et qui correspond à acheter et un call et un put
sur le même sous-jacent, même échéance, et ayant des
prix d'exercice
différents, traditionnellement, le strike du call est au
dessus du strike du put.
29
Butterfly : C'est une stratégie qui
combine l'achat et la vente de 3 options de mêmes types (calls ou puts)
et qui portent sur le même sous-jacent, ayant les mêmes
échéances, mais 3 prix d'exercice différents K1,
K2 et K3 tels que : K1 < K2 <
K3. Le butterfly se compose donc de l'achat d'une option de strike
K1, la vente de 2 options de strike K2 et l'achat d'une option de
strike K3.
Normalement, les brokers cotent les
volatilités au lieu des prix direct des instrument financiers. Elles
sont exprimées en fonction de 0, par exemple, une volatilité
à 250-call ou put fait référence à la
volatilité aux strikes Kc, Kp
qui satisfait 0call(Kc, U(Kc)) =
0, 25 et 0put(Kp, U(Kp)) = -0,
25 respectivement. Les cotations les plus liquides de la volatilité sont
:
La volatilité à la monnaie : UATM
La volatilité 250-Risk Reversal (RR) : URR
La volatilité 250-Butterfly (BF) : UBF
La volatilité óATM
Elle est cotée sur le marché pour un Straddle
à la monnaie de delta 0%. Le delta de ce Straddle est la somme des
deltas du call et du put qui le composent : 0(c) + 0(p) =
0%
La volatilité óRR
Elle est estimée comme étant la
différence entre la volatilité d'un call et celle d'un put. Il
est convenu d'utiliser un call et un put de delta égal à 25% en
valeur absolue pour calculer cette volatilité :
URR = U250c -
U250p
La volatilité óBF
Elle est égale à la différence entre la
volatilité d'un Strangle, qui est la moyenne des volatilités du
put et du call de deltas respectivement -25% et 25%, et la volatilité
à la monnaie :
UBF
2
UBF
2
Calcul de la volatilité implicite On peut
déduire que :
U250c = UATM +
UBF + U250p = UATM +
UBF
Notons KATM, K250c
et K250p les strikes correspondant
aux volatilités UATM, U250c et
U250p respectivement. On peut monter que :
KATM = S0 e(rd-rf
+U2
AZM)T
(rd-r c
M)T-N-1(0,25erf
T)az50c\T
K250c = S0 e f +
30
K254 = S0 e(rd
--rf+°ZAZM)T-N-1(-0,25e'fT+1)vz5op\T
Nous avons ainsi 3 couples
:(ó25Äp, K25Äp),
(óATM, KATM) et
(ó25Äc, K25Äc). Pour des
raisons de simplification on les notes : (ó1, K1),
(ó2, K2) et (ó3, K3)
respectivement.
Le modèle de Black-Scholes permet de donner le prix
d'une option. Sous les hypothèses du modèle, l'utilisation d'une
stratégie delta-neutre pour cette option permet de se couvrir contre le
risque lié à la variation du prix du sous-jacent, ceci supposons
que la volatilité est une donnée constante durant la vie de
l'option.
Dans la réalité du marché, afin de
contourner l'imperfection du modèle Black-Scholes au niveau de la
volatilité, les traders couvrent ce risque en construisant un nouveau
portefeuille.
Soit Ð un portefeuille constitué de :
La vente d'un call cK de strike K.
L'achat d'une quantité Ä du sous-jacent.
L'achat de 3 calls cKi de strikes
Ki, en proportions ùi, avec i = {1, 2,
3}.
On a donc:
|
|
3
|
|
|
Ð = cK - ÄS -
|
?
i=1
|
ùicKi
|
|
On choisit Ä et ùi de telle sorte que notre
portefeuille vérifie le système suivant :
Vega-neutre : ?Ð?ó =
0
Vanna-neutre : ?2Ð ?ó?S
= 0
Volga-neutre : ?2Ð
?2ó = 0
La solution de ce système est :
ù1 =
|
V(cK)
V(cK1)
|
ln(K2 K
)ln(K3 K )
ù2 =
ln(K2 K1
)ln(K3 K1 )
|
V(cK)
V(cK2)
|
ln(K1 K
)ln(K3 K )
ù3 =
ln(K2 K1
)ln(K3 K2 )
|
V(cK)
V(cK3)
|
ln( K1K)ln(K2
K )
|
|
ln(K3
K1 )ln(K3
K2 )
(3.1)
|
Avec : V(cKi) =
Vega(cKi)
Une volatilité notée í,
déduite à partir de la méthode de Vanna-Volga, pour un
call de strike K est obtenue en ajoutant le prix du modèle de
Black-Scholes au coût de la mise en place de la couverture ci-dessus :
3
c(K, í) =
c(K, ó) + ?
ùi(c(Ki, ói) -
c(Ki, ó)) (3.2)
i=1
Avec c(K, ó) est le prix,
par le modèle de Black-Scholes, d'un call de strike K et de
volatilité constante ó.
Une courbe de volatilité implicite peut être
construite en inversant l'équation (3.2), pour chaque valeur de
strike K.
Approximation au 1er ordre de la
volatilité implicite On utilise l'approximation suivante :
c(Ki, ói) - c(Ki, ó)
(ói - ó)V(cKi)
On a donc:
3
c(K, í) c(K, ó) + L
ùi(ói - ó)V(cKi)
i=1
En substituant les ùi les résultats de
(3.1), et en utilisant le fait que V(cK) = a donc:
|
3
L
i=1
|
ùiV(cKi), on
|
3
c(K, í) c(K, ó) + V(cK)(
L yiói - ó) c(K, ó) + V(cK)(í -
ó) i=1
Avec :
3
í = L yiói (3.3)
i=1
Est l'approximation au 1er ordre de la
volatilité implicite í pour le strike K, et les
coefficients yi sont donnés par :
ln(K2 K )ln(K3
K )
y2 =
ln(K2 K1
)ln(K3 K1 )
ln(K2 K )ln(K3
K )
y3 =
ln(K2
K1)ln(K3 K2 )
y1 =
(3.4)
ln(K3
K1 )ln(K3
K2 )
ln(K1 K )ln(K2
K )
Cela montre que la volatilité implicite í
peut être approximée par une combinaison linéaire des
trois smiles de volatilité ói
Approximation au 2nd ordre de la
volatilité implicite
Une approximation au second ordre plus pertinente, peut
être obtenue en utilisant l'approxi-mation suivante :
c(K, í) c(K, ó) +
V(cK)(í - ó) + 2Vó(cK)(í -
ó)2
1
c(K, ó) +
|
3
L
i=1
|
ùi(V(cKi)(ói - ó) +
2Vó(cKi)(ói -
ó)2)
1
|
Avec :
V(cKi)d1(Ki)d2(Ki)
Vó(cKi) = ó
Donc :
1 V(cK)d1(K)d2(K)
V(cK)(í - ó) + (í -
ó)2
2 ó
3
- V(cK)ó + V2U)
Lyid1(Ki)d2(Ki)(ói -
ó)2
i=1 i=1
V(cK)
3
(
1d1(K)d2(K)(í -
ó)2 + (í - ó) - í - ó +
2 ó
|
3
L
i=1
|
yid1(Ki)d2(Ki)(ói -
ó)2
|
~
0
|
|
2ó
|
31
D'où :
La résolution de cette équation quadratique donne
l'approximation au second ordre de la volatilité implicite:
d1(K)d2(K)
Avec cr souvent prise égale à
cr2 et y représente l'approximation au premier ordre
de l'équa-tion (3.3).
y = cr +
s ( 3
-cr + cr2 + 2cr(y - cr)
+ ? yid1(Ki)d2(Ki)(cri - cr)2)
d1(K)d2(K) i=1
(3.5)
|