4.2.3 Facteurs de contingence comportementale (l'âge,
type de formation, expérience de l'auditeur) et comportement
dysfonctionnel de l'auditeur
Dans les recherches sur les comportements
dysfonctionnels des auditeurs, certains auteurs comme flint (1988) ; Libby
et Frederick (1990) et Gaddour (2013) ont expliqué l'influence des
facteurs de contingences comportementales sur les attitudes au travail des
auditeurs. En effet selon Gaddour (2013), le comportement au travail des
auditeurs séniors en France serait négativement
corrélé avec l'âge de l'auditeur. C'est ainsi que l'auteur
démontre que les auditeurs dont l'âge est inférieur
à 27.85 ans seraient plus enclins à s'engager dans des
comportements non professionnel (CNP) que ceux ayant un âge plus
élevé. Ces conclusions été également
confirmées par Herrbach (2000). Selon Prat dit Hauret (2003) ces
résultats s'expliquent par le fait que les collaborateurs moins jeunes
sont dotés d'une expérience terrain insuffisante et de ce fait,
ils prendront plus de temps au travail que ceux ayant une plus grande
expérience. Libby et Frederick (1990) renchérissent en concluant
que les auditeurs dont l'expérience de vérification est
supérieure à quatre ans seront moins enclins aux comportements
dysfonctionnels que ceux ayant une expérience plus faible. Chapellier
(1993) quant à lui va démontrer que le type de formation et le
niveau d'étude influencent significativement la qualité du
travail des variateurs. Selon cet auteur, les gens ont une tendance naturelle
à mieux faire le travail qu'ils maitrisent le plus. Un collaborateur
disposant d'une formation élevé en comptabilité-audit
serait moins susceptible de s'engager dans des comportements dysfonctionnels
que ceux ayant reçus d'autres types de formations. Pour aller plus loin,
Herrbach (2000) constate que les femmes en contexte français ont plus
d'intention à se livrer aux comportements de sous déclaration de
temps (URT) que les hommes. Au vu donc de tout ceci, nous avons abouti à
l'hypothèse suivante :
H3 : Il existe une relation
significative entre les facteurs de contingences comportementales (l'âge,
type de formation, l'expérience de l'auditeur) et comportement
dysfonctionnel des auditeurs.
4.2.4. Niveau d'engagement organisationnel et comportement
dysfonctionnel de l'auditeur
Selon Ortley et Pierce (1996b), l'engagement
organisationnel de l'auditeur serait négativement corrélé
avec les comportements de réduction de la qualité (QTB) d'une
part et d'autre part positivement lié à la sous
déclaration de temps passé à la mission d'audit (URT).
Alors que Malone et Robbert (1996) quant à eux ne trouvent dans leur
étude, aucune influence significative de l'engagement organisationnel
sur les comportements dysfonctionnels des collaborateurs d'audit. Si Herrbach
(2001) ont seulement intégré la dimension affective de
l'engagement organisationnel dans leur étude, il en ressort que, cette
dimension est négativement liée au comportement dysfonctionnel de
l'auditeur en France ce qui va en droite ligne avec les résultats de
Gaddour (2013) dans le même contexte. Pour Halil et al. (2011),
l'engagement organisationnel des auditeurs dans le contexte malaisien serait
significativement corrélé avec les comportements dysfonctionnels
des auditeurs. Dans le même sens, Kalleberg (1990) affirme qu'un auditeur
plus engagé déploiera des efforts considérables au nom de
son organisation. De ce fait, un niveau d'engagement organisationnel faible
serait lié à un niveau élevé du comportement
dysfonctionnel des auditeurs.
En allant dans le même sens que Herrbach (2001) et
Kalleberg (1990), nous envisageons l'hypothèse suivante :
H4 : Le comportement dysfonctionnel
des auditeurs augmente avec leur niveau d'engagement
organisationnel.
Cette deuxième section de notre travail a
été consacrée d'une part à la présentation
des travaux antérieurs traitant des comportements dysfonctionnels et
d'autre part, le développement des hypothèses et construction de
notre modèle conceptuel de recherche sur la base du modèle de
comportement dysfonctionnel inspiré de l'étude de Gaddour (2013).
Cette démarche nous permis de définir quatre variables
susceptibles de mesurer les comportements dysfonctionnels des de notre
étude à savoir : la relation
supérieur-subordonné, les facteurs contextuels (pression du
budget et pression du budget temps), les facteurs de contingences
comportementales (âge, genre, niveau d'étude, type de formation,
expérience) et le niveau d'engagement organisationnel.
Tout au long de ce deuxième chapitre de notre travail,
nous avons passé en revue les facteurs explicatifs du comportement
dysfonctionnel des auditeurs. Pour se faire nous l'avons subdivisé en
deux grandes sections.
La première section a été
dédiéeà la présentation des théories,
susceptibles de donner une explication aux attitudes des collaborateurs d'audit
dans le cadre de leurs missions. A cet égard, nous
avonsprésenté d'abord la théorie d'agence de Jensen et
Meckling (1976), ensuite la théorie des échangessociaux de Kelley
et Thibaut (1959), Homans (1958) et Rusbult (1983), et enfin la théorie
du LMX de Graen et Cashman (1975). L'ensemble de ces théories nous ont
permis d'expliquer sur différents angles, les comportements
dysfonctionnels des auditeurs.
La deuxième section quant à elle a
été réservée à la présentation de
l'état de l'art des Eudes antérieure sur les comportements
dysfonctionnels des professionnels d'audit. En première lieur, sans
être exhaustif, nous avons mis en évidence les analyses
descriptives ou univariées appréciant le comportement des
auditeurs en prenant en considération l'effet d'un seul facteur, et puis
les analyses explicatives ou multivariées qui à partir d'une
régression linéaire ont tenté d'expliquer ces
comportements. En deuxième lieu, nous avons développé nos
hypothèses de recherche et terminer ensuite par la présentation
de notre modèleconceptuel d'étude.
Cette première partie de ce travail s'est
préoccupée dans un premier chapitre, de la présentation du
cadre d'analyse conceptuelle et théorique de la qualité d'audit
et des comportements dysfonctionnels de l'auditeur.
A cet effet, nous nous sommes attelé à analyser
d'abord la notion d'audit comptable et financier et ensuite, le comportement
dysfonctionnel de l'auditeur comme critère d'appréciation de la
qualité d'audit. Cette démarche nous a permis de mettre en
exergue la généralité sur l'audit comptable et financier
ainsi que les caractéristiques organisationnels des cabinetsd'audit, les
déterminants de la qualité d'audit, le rôle de l'auditeur
et les typologies de comportements dysfonctionnels de notre étude
à savoir : les comportements de réduction de la
qualité (QTB), la sous-déclaration du temps passé à
la mission d'audit (URT), les comportements non professionnels (CNP) et la
mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE).
Le deuxièmechapitre quant à lui
été consacré d'une part au développement des
théories explicatives du comportement dysfonctionnel des auditeurs
à savoir la théorie d'agence, la théorie des
échanges sociaux et la théorie du LMX et d'autre part,
l'élaboration de l'état de l'art sur les Eudes antérieure
réalisées sur ces types de comportements sans prétendre
à l'exhaustivité. Pour terminer, nous avons
développé nos hypothèses de recherche ainsi que le model
conceptuel de notre étude. La deuxième partie consistera à
mettre en évidence le cadre d'analyse empirique des comportements
dysfonctionnels de l'auteur.
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