4.2.1. Facteurs contextuels (pression budgétaire,
pression du budget temps) et comportement dysfonctionnel de l'auditeur
Face aux nombreux scandales survenus ces
dernières années, les recherches en sciences de gestion sur les
comportements dysfonctionnels des auditeurs ont mis en évidence l'impact
significatif de la pression budgétaire sur les comportements des
collaborateurs d'audit réducteurs de la qualité de leur travail.
Pour Pierce et Sweeney (2004) la contrainte budgétaire est un facteur
important qui pousse les collaborateurs d'audits à s'engager dans des
comportements de sous déclaration de temps passé à la
mission (URT). En effet, dans le souci de réaliser les budgets, les
auditeurs travaillent d'avantage sur leur temps personnel sans pour autant
déclarer les heures supplémentaires effectuées pour
terminer leur travail. Pour aller dans le même sens, Ortley et Pierce
(1996b) ont démontré qu'il existerait une relation
significativement négative entre le comportement dysfonctionnel des
auditeurs et la faisabilité du budget dédié à la
mission. Ces conclusions réconfortent celles de Herrbach (2001) qui
selon lui, la pression du budget serait négativement associé aux
comportements dysfonctionnels liées à la dimension technique et
sociale de l'auditeur.
Par ailleurs, Pierce et Sweeney (2004) ont montré que
confronter à une pression intense de délais temps, les
collaborateurs, seront tentés de réduire la quantité de
vérification sur certaines étapes afin d'achever la mission dans
les délais définis. A cet effet, il existerait donc une relation
positive entre le budget temps et les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur. En s'inspirant de ces analyses et en allant dans le même sens
que Herrbach(2001), nous supposons l'hypothèse suivant :
H1 : Il existe une relation positive
entre les facteurs contextuels (pression budgétaire, pression du
délai temps) et les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur.
4.2.2. LMX et comportement dysfonctionnel de l'auditeur
Dans la littérature, plusieurs
études se sont intéressées à l'impact de la
relation supérieur-subordonné sur la performance des
salariés au travail (Wagne et al. 1997 ; Camerman et Jost, 2005).
Selon la théorie du LMX étudié dans le
précédent chapitre, le rôle de chaque salarié au
sein de l'organisation sera influencé par le système social dans
lequel il évolue. Ramenant cette théorie dans le contexte de
notre étude, Gaddour (2013) pense que le comportement au travail de
l'auditeur serait influencé par la nature de la relation qu'il
entretient avec le supérieur en l'occurrence le CAC ou
l'expert-comptable. Dans le même ordre d'idée, certaines
recherches ont mis en évidence une liaison significativement positive
entre le LMX et l'engagement organisationnel des employés, leur
attachement affectif à l'organisation, leurs performances
générales au travail ou encore leur comportements au travail.
Dès lors, il est envisageable que la perception d'une relation de bonne
qualité avec le manager par les collaborateurs induise moins de
comportements dysfonctionnels mais en revanche plus de comportements de sous
déclaration du temps (URT) car les collaborateurs en réponse
à cette bonne relation avec le supérieur, seront enclin à
travailler d'avantage sur leur temps personnel sans déclarer pour
atteindre les objectifs.
Dès lors à la lumière de cette lecture et
tout comme Gaddour (2013), nous envisageons l'hypothèse
suivent :
H2 : La perception par les auditeurs d'une bonne
relation avec le supérieur influence significativement leurs
comportements dysfonctionnels.
|