1.1.2.1- Les ressources humaines
De toute évidence, les cabinets disposant d'un
personnel compétent et qualifié sont réputés
fournir un audit de meilleurequalité. En effet, les selon Wooten (2003),
les structures d'audit qui mettentrégulièrement à jours
leurs collaborateurs sur le plan technique et professionnel sont
disposées à offrir un audit de qualité
supérieure.
1.1.2.2- Le processus de control qualité
En désignant un associé
indépendant,responsable du contrôle qualité au sein du
cabinet, ce dernier minimise ainsi le risque de certifier les états
financier frauduleux (Prat dit Hauret, 2000). Ainsi, les cabinets qui font
participer dans le processus de contrôle qualité un autre cabinet
indépendant pour la revue des dossiers d'audit sont habilités
à produire une certification de bonne qualité. En effet, cette
démarcheincitera plus les collaborateurs à adopter moins de
comportements réducteurs de la qualité au cours de leurs missions
pour peur que leurs manoeuvres soient mises à nu au moment de la
revue.
1.1.2.3- L'expérience en audit
Pour Aldessier (1995), les entités d'audit dont
l'essentiel de leur chiffre d'affaires est issue de l'activité d'audit
seraient présuméesfourni un service de qualité. Toujours
sur les indicateurs de la qualité liés au cabinet d'audit, la
littérature évoqueégalement l'influence des facteurs tels
que l'expérience dans l'industrie, la rotation des auditeurs, la
réalisation au sein d'une même entité les missions de
conseils surtout lorsqu'elles représentent une valeur important que
celles d'audit.
1.1.3- Les indicateurs liés auxcaractéristiques
de l'équipe d'audit.
Selon l'étude de Wooten (2003), réalisée
auprès des professionnels d'audit, il y a quatre indicateurs de la
qualité d'audit liés aux caractéristiques de
l'équipe d'audit. Il s'agit en effet, du niveau d'attention des
associés et des managers, les activités d'audit,
l'expérience avec le client dans l'industrie, le professionnalisme des
vérificateurs et leur scepticisme professionnel. Cependant, certains
auteurs à l'instar de Malone et Robert (1996), Kelley et Morgheim
(1987), Sangué-Fotso (2015), se sont intéressésaux
comportements de négligences professionnelles des collaborateurs,
réducteur de la qualité de l'audit.
1.1.4 Les attributs
multicritères de la qualité d'audit
Au regard de la difficulté à déterminer
les indicateurs concrètes d'appréciation de la
qualitéd'audit,Mocck et Somet (1982), Sutton et Lamp (1990) ont
tenté demettre en évidence les attributs multicritères
d'appréciations de cette qualité. Selon ces auteurs les facteurs
identifiés sont le plus souvent liés à la composition de
l'équipe d'audit, à certaines caractéristiques du cabinet,
au contrôle des travaux d'audit et au processus d'audit. Par ailleurs,
selon l'étude de Manita et Chemangui (2007), menées après
des préparateurs de comptes, les déterminants les plus importants
de la qualité d'audit sont l'expérience de l'auditeur avec le
client, l'expertise dans l'industrie, la réponse aux besoins du client
et la cohérence avec les normes d'audit. Alors qu'aux yeux des lecteurs
d'étatsfinanciers, la qualité d'audit est fonction de
l'indépendance et de la compétence de l'auditeur.
1.1.5 Les études
identifiants les comportements réducteurs de la qualité
d'audit
Dans le cadre de leurs vérifications, les
collaborateurs d'audit sont enclins à l'adoption des comportements dont
la nature peut nuire à la qualité du service rendu par le
cabinet. Il s'agit selon Sangué-Fotso (2015), des comportements de
négligence professionnelle réducteurs de la qualité
d'audit. Certains facteurs ont donc été identifiés dans la
littérature parmi lesquels le manque d'indépendance (De Angelo,
1981), le manque d'expérience (Goverman, 1995) et la pression sur les
budgets (Gaddour, 2013). Dans le même ordre, certaines recherches ont
associés ces comportements de réduction avec les
caractéristiques de la personnalité de l'auditeur (Herrbach,
2000 ; Kelley et Margheim, 1990), au contrôle de la qualité,
à l'entité d'audit et à la pression des budgets temps et
budgets en raison de la baisse de honoraire d'audit (Gaddour, 2013). Pour aller
plus loinOtley et Pierce (1995), Malone et Robert (1996) ont tenté de
construire un modèlemulti-varié explicatif en mettant en exergue
les relations entre les comportements de réductions de la qualité
et l'ensemble de ces facteurs.
Tableau 2: Synthèse des critères
d'appréciation de la qualité d'audit
Les déterminants de la qualité
d'audit
|
Critères
|
Auteurs
|
Perçus par le marché
|
Taille du cabinet
|
Clarkson et simunic (1994) ; De Angelo (1981a),
|
Les honoraires d'audit
|
DeAngelo (1981a) ; Foka et al. (2017; Palmrose (1988) ;
Malone et Robert (1996) ;
|
Liés aux caractéristiques du cabinet
d'audit
|
L'expérience dans l'industrie
|
Hugan et Jeter (1999) ; Deis et Girtoux (1992)
|
Rotation des associés signataires
|
Loi SOX (2002) ; Siegel (1999) ;SanguéFotso
(2015)
|
L'expérience en audit
|
Aldesier (1995)
|
Les ressources humaines
|
Woottenen (2003)
|
Le processus de contrôle qualité
|
Prat dit Hauret (2000) ; Malone et Robert (1996)
|
La réalisation des missions de conseil
|
Wines (1994) ; Elstein (2001)
|
Liés aux caractéristiques de
l'équipe d'audit
|
L'attention des associés et des managers
|
Schroender (1986)
|
Scepticismes et professionnalisme de l'auditeur
|
Prat dit Hauret (2003) ;
|
L'expérience avec le client
|
Deis et Giroux (1992) ; Wooten (2003) ;
|
Les déterminants
multicritères
|
L'expérience relative à l'entreprise ;
L'expertise de l'industrie ;
|
Mocck et Samet (1982) ; Carcello et al., (1992) ;
|
Liés comportements de l'auditeur
|
Pression du budget temps ;
Pression budgétaire.
|
Otley et pierce (1995), kelley et Margheim (1990) ;
Gaddour (2013) ; Herrbach (2000)
|
Source : conçu par
l'auteur à partir de la littérature
1.2. Limites des critères d'appréciation de la
qualité d'audit par l'approche indirecte
Les récentes scandales financiers ont mis à nus
l'insuffisance voir l'inadéquation des critères
d'appréciation de la qualité d'audit les plus utilisés
selon l'approche indirect.
En effet, la détermination de la compétence de
l'auditeur peut êtreinfluencée par le risque de sélection
adverse. Ceci s'explique tout simplement par le fait que les dirigeants
chargés de faire des propositions aux actionnaires sur la nomination du
CAC peuvent les induire en erreur en manipulant certaines informations
liées à la compétence de l'auditeur dans le but de
prioriser leur seul intérêts. Pour Watts et Zimmerman (1986), lors
de la nomination d'un CAC, il peut augmenter de façon
exagérée le niveau de qualité de ses services et induire
le client en erreur au moment du renouvellement de son mandat. De ce fait, il
est clair que ce risque de sélection adverse vient ainsi
dévaloriser le critère de compétence comme indicateur
d'appréciation de la qualité d'audit.
En outre, le critère d'indécence de l'auditeur a
fait l'objet de plusieurs critiques dans la littérature. L'auditeur est
en fait nommé par le CAC sur proposition du dirigeant qu'il doit
contrôler. Pour minimiser leur management opportuniste et assurer aux
investisseurs une qualité de traitement de l'information comptable et
financière. Selon Goldman et Barlev (1974), un rapport d'audit
mentionnant une réserve ou un refus de certification des comptes peut
remettre en cause l'action des dirigeants sociaux qui peuvent voir leur poste
et avantages êtreretirés. Pour faire face à ce risque, ces
derniers chercherons à influencer les auditeurs afin qu'ils ne mettent
pas en relief dans leurs rapport, certaines irrégularités
relevées au cours de leurs missions (Manité et chemangui, 2007).
Cet état de chose est monnaie courante dans notre environnement
marqué par la concurrence et la corruption. Ainsi la crainte par
l'auditeur de perdre son mandat auprès du client peut amener ce dernier
perdre son indépendance. C'est pour cette raison que nous nous sommes
focalisés sur le comportement dysfonctionnel des professions d'audit.
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