I.3. QUESTION DE DEPART
Au vue de l'observation faite au sein de la
société, concernant les attentes des parents après la
prise en charge de toutes les séries des formations possibles, et qu'il
s'avère que le chômage retient l'enfant sur lequel
l'investissement a été fait, c'est ainsi que nous nous demandons
:
? Que devient la vie de ces ménages retraités ayant
fait leurs placements dans l'investissement en capital humain ?
I.4. REVUE DE LITTERATURE
Du point de vue économique, l'éducation profite
à la collectivité à travers la croissance, mais elle
bénéficie de manière plus directe aux individus. Il est
établi que l'investissement en capital humain est non seulement une
source de revenus, mais il contribue à mettre à l'abri contre le
chômage et la précarité. Par ailleurs, de meilleures
qualifications sont associées à des salaires plus
élevés. De surcroît, la probabilité pour un
demandeur de trouver et de ne pas perdre un emploi est d'autant plus forte que
son niveau d'éducation est élevé.
Mais les gains tirés de l'éducation ne se
limitent pas aux effets économiques (Austin, 1966). Plusieurs
sociologues (Guillaume, 1995) conçoivent l'école comme un lieu
d'ascension sociale, de développement personnel et d'affranchissement
culturel. L'éducation est perçue comme un moyen de former des
citoyens autonomes et accomplis, capables de faire face aux problèmes
d'ordre économique, social et environnemental. Elle participe à
l'épanouissement des personnes en leur offrant les moyens de s'exprimer
et la faculté d'exercer
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leurs droits civils et politiques. Elle ouvre la voie à
la construction d'une société plus intégrée et plus
cohésive.
D'autres institutions complémentaires favorisent le
rôle de l'école (Baudelot et Leclercq, 2005). Le cadre familial
(niveau d'éducation des parents, nombre d'enfants, niveau
socio-économique, etc.) et l'expérience professionnelle sont
autant de lieux d'acquisition de savoir et de compétences. De
même, le lien entre le diplôme et l'emploi est fonction de
l'organisation du marché du travail (Les intervenants sur le
marché du travail peuvent tantôt être
préoccupés par la qualification, tantôt par la
sous-qualification de l'offre de travail. La formation initiale et la formation
en cours d'emploi reçoivent une pondération différente
selon le cas (Hartog, 2000).
Dans la présente étude, il s'agit d'estimer les
contributions, directes et indirectes, de la scolarisation dans l'acquisition
du savoir et des compétences, à l'exclusion de l'apport en termes
d'éducation qui peut provenir de milieux autres que l'école.
L'école est considérée comme la principale source de
compétence, contribuant pour une large part à l'accumulation des
capacités. La place particulière accordée à
l'école tient également au fait que celle-ci se trouve
directement affectée par les politiques publiques et par les choix des
parents déterminant le parcours scolaire des enfants. Les travaux
portant sur l'impact de l'éducation sont assez avancés, mais
plusieurs difficultés demeurent qui Sont relatives aux relations de
causalité et de séparabilité, à
l'endogénéité du processus et à la qualité
de la formation.
Premièrement, dans le processus éducatif, il
n'est pas aisé de distinguer les causes des effets. Or estimer l'impact
de l'éducation suppose que soit résolue la question de la
causalité (Card, 1999). L'analyse causale et la question de la
séparabilité ne sont pas que théoriques. Comment, en
effet, séparer l'impact exercé par l'école sur un individu
des capacités intrinsèques de ce dernier ? Que nous pouvons
nommer « biais de capacité », cette distorsion peut conduire
à une surestimation de l'effet causal de l'éducation
évaluée par Griliches (1977) à 10% environ.
Deuxièmement, l'observation indique une
corrélation entre la qualité de l'école et la croissance
économique. La question est de savoir si ce rapport n'indique pas, en
fait, une relation inverse allant de la croissance vers l'éducation.
Pour Bils et Klenow (2000), l'anticipation d'une forte croissance
économique peut constituer une incitation pour les
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individus d'investir dans l'éducation. Dans ce cas,
c'est bien la croissance économique qui engendre une demande en
éducation de qualité.
Et enfin troisièmement, l'intérêt
accordé à la question de la qualité de l'enseignement est
relativement récent. L'aspect qualitatif de l'éducation a
été relégué au second plan par rapport à
l'objectif d'offrir une place à l'école pour tous. La question
est dès lors d'identifier le facteur « qualité de
l'école », d'isoler les aptitudes individuelles et d'en mesurer
l'impact. Les chercheurs (Matz, 2003) ne s'accordent guère quant aux
critères définissant la qualité. De surcroît,
l'endogénéité de l'éducation (Heckman et Vytlacil,
2001) rend impossible toute séparation entre la qualité de
l'école et les capacités intellectuelles de l'individu.
L'hypothèse sous-jacente est que plus les aptitudes de
l'élève sont élevées, plus importantes seront ses
chances d'échapper à l'abandon scolaire et de prolonger les
études.
En termes de coût d'opportunité, le capital
humain désigne l'ensemble des qualités (connaissances, aptitudes,
qualifications, compétences, etc.) qui sont pertinentes du point de vue
du marché du travail (Hartog, 1999). Le principe théorique est
que les individus considèrent le nombre d'années passées
à l'école comme un investissement. Le choix se fait de la
même manière qu'un industriel décidant d'un achat d'un
nouvel équipement. De même que l'achat d'un capital physique
génère un profit, l'investissement en capital humain procure un
bénéfice futur. La seule différence entre le capital
humain et le capital physique ou financier réside dans le fait que le
premier est incorporé dans les individus : on ne peut, en effet,
séparer une personne des connaissances dont elle est pourvue comme on
peut le faire s'agissant du portefeuille qu'elle détient (Schultz, 1961,
1962 ; Becker, 1967).
Du point de vue de la théorie économique, le
coût d'opportunité de l'emploi d'une ressource dans une
activité donnée correspond au gain tiré de l'utilisation
de cette ressource dans l'activité de substitution la plus rentable.
De ce point de vue, l'occupation la plus avantageuse pour un
enfant en âge de scolarité est son implication dans
l'activité scolaire. Un tel résultat est d'autant plus
significatif que sont pris en compte non seulement les bénéfices
directs que procure la scolarité à l'enfant, mais aussi les gains
générés pour la famille et pour la
société.
Malgré leurs divergences, les idées et
réflexions développées par ces différents auteurs
demeurent d'actualité et valables pour la situation qui est la
nôtre. Mais contrairement à eux, nous abordons l'impact de cette
formation qu'elle soit faite par les établissements privés
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ou publics dans l'amélioration des conditions de vies
futures des ménages Congolais en général et lushois en
particuliers se portant garant de financer les études de leurs enfants
tout en planifiant sur bon retour sur investissement à leur retraite.
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