CHAPITRE TROISIEME. LE FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT
EN CAPITAL HUMAIN FACE A LA THEORIE DE CYCLE DE VIE DE L'EPARGNE EN AFRIQUE
Le capital humain possède un impact positif sur la
croissance économique. L'observation met en évidence le principe
que le bénéfice de l'éducation obtenu au niveau de la
société est nettement supérieur à la somme des
bénéfices individuels. Ce résultat tient au fait que
l'éducation affecte non seulement la productivité de l'individu
mais également celle de son entourage. Les économistes
désignent ce phénomène par les « externalités
» associées au capital humain.
A cet effet, ce chapitre a pour objectif de trouver l'impact
qu'a le capital humain dans la vie de l'individu et pour celle des parents qui
financent cet investissement avec comme but de le confronter à la
célèbre théorie du cycle de vie de l'épargne pour
voir si, elle est applicable en R.D. Congo.
En effet, ce chapitre sera subdivisé en trois grandes
sections dont la première sera consacrée à l'analyse de la
théorie de cycle de vie, la seconde sera liée à l'analyse
de la détermination du coût de financement en capital humain et la
troisième section sera basée sur l'analyse
économétrique avec le souci de voir l'impact de
l'éducation sur le revenu.
SECTION I. ANALYSE DE LA THEORIE DU CYCLE DE VIE
III.1. Théorie de la consommation
inter-temporelle
Cette théorie a été
développée par l'économiste Irving Fisher en 1930 dans son
ouvrage the theory of interest dans le but de donner
un fondement microéconomique à la fonction de consommation
macroéconomique d'inspiration néoclassique. Cette théorie
suppose des agents rationnels qui agissent dans un environnement de concurrence
parfaite. Ces agents raisonnent en terme réel et adoptent un
comportement calculateur de maximisation de la fonction de consommation sous
contrainte.
L'hypothèse de base de cette théorie est que la
finalité de la consommation des ménages est la maximisation de
l'utilité. Mais il ne s'agit pas de maximiser l'utilité pour une
période donnée, mais plutôt pour toute la durée de
vie d'un individu. Autrement dit, un ménage
C1+
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(1 + r) = Y1 +
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(1 + r)
|
D'où par l'équation précédente la
consommation future (C2) devient :
= Y2 + (1+ r)Y1- (1+ r)C1
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serait prêt à sacrifier une certaine
quantité de consommation présente en vue d'avoir une
quantité plus élevée au futur et vice versa. Si
l'espérance de vie d'un ménage représentatif est de n
années, ses revenus disponibles réels annuels anticipés
sont : Y1, Y2, Y3, ..., Yn, et ses
consommations réelles annuelles sont : C1, C2, C3, ,
Cn, alors son plan de consommation inter-temporel est celui qui
maximise son utilité sous contrainte de richesse.
1. Le plan de consommation inter-temporel
Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un
ménage représentatif : dont l'espérance de vie est de deux
périodes : le présent (période 1) et le futur
(période 2), qui n'a pas de richesse initiale et qui ne lègue
rien à ses héritiers. Supposons que ce ménage a une
préférence pour le présent (ñ1) c'est-à-dire
qu'entre une unité de consommation au présent et la même
unité de consommation au futur, il préfère consommer au
présent. Le taux d'intérêt réel (r) est le cout
d'opportunité qui exprime la récompense de la renonciation au
présent, c'est-à-dire la récompense de l'abstinence.
Autrement dit, ce ménage obtiendrait dans le jour avenir (1 + r)
unités de consommation au futur s'il accepte de renoncer à une
unité de consommation au présent. Ce ménage peut donc,
à chaque période, avoir une consommation inférieure
à son revenu courant et épargner le reste ou avoir une
consommation supérieure à son revenu courant et emprunter la
différence. Sous ces hypothèses, l'objet de ce point est
d'expliquer les mécanismes d'élaboration du plan de consommation
inter-temporel.
2. La notion de richesse
Nous désignons par richesse d'un ménage (W), la
somme de ses revenus disponibles réels actualisés. Dans ce cas
l'équation de la richesse sera :
Y2
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??= Y1+
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3. La contrainte budgétaire
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1.
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Par contrainte budgétaire d'un ménage, nous
désignons l'égalité entre ses ressources et leur emploi.
Il s'agit, ici, de l'égalité entre la somme de ses revenus
disponibles réels actualisés et la somme de ses consommations
annuelles réelles actualisées.
Y2
Pour ces auteurs, le premier groupe des jeunes (groupe des
personnes qui n'ont pas encore atteint l'Age de travailler) et troisième
groupe des retraités sont caractérisés par un
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Cette dernière relation est l'équation de la
contrainte budgétaire ou de richesse. Nous remarquons que c'est une
droite décroissante de pente - (1+r).
4. L'optimum Maximiser
La fonction d'utilité sous la contrainte de richesse
revient à maximiser l'équation de Lagrange suivante :
3= U(C1,) + 2.(W- C1- (1+ r))
C'est ainsi que, (le taux marginal de substitution
inter-temporel) mesure la quantité de consommation future que le
ménage serait prêt de céder pour avoir une unité
supplémentaire de consommation présente et garder le niveau
d'utilité constant. Par cette fonction d'optimisation le Taux marginale
de substitution inter-temporel sera de :
TMSI=1+r.
En effet, cette théorie trouve sa place dans nos
analyses par le fait qu'elle nivelle le comportement des ménages
à travers des anticipations dans l'investissement en capital humain de
leurs enfants. Nous notons que, cette approche a été
complétée par celle de Modigliani qui à son tour l'analyse
en termes de cycle de vie de l'épargne.
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