II.2. Système éducatif, croissance et
efficacité
Ce point analyse en détail l'expansion de la
scolarisation et la structure des flux d'élèves ; tout en prenant
en considération les questions relatives à l'efficacité
interne du système. Il identifie les problèmes prioritaires
concernant l'accès et la progression des élèves dans les
différents niveaux d'enseignement.
Les indicateurs examinés se rapportent seulement aux
aspects quantitatifs du système, et ce pour le pays dans son ensemble ;
certaines inégalités sont néanmoins abordées :
entre garçons et filles, entre provinces, entre riches et pauvres.
Malgré les bouleversements politiques et de violents
conflits, l'effondrement des recettes de l'Etat et la récession
économique des 15 dernières années, le système
éducatif de la RDC continue de se développer graduellement
à tous les niveaux. Ce fait remarquable mérite
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d'être souligné alors que la plupart des services
sociaux sont généralement jugés non fonctionnels.
L'expansion continue du système éducatif est d'autant plus
impressionnante que les autres secteurs sociaux ont stagné ou
régressé et que le déclin économique a
été profond et durable. En outre, pendant plus d'une
décennie, la RDC a reçu une aide au développement
très faible ; le système éducatif a été
soutenu entièrement par des efforts domestiques. « Les chiffres
officiels indiquent que le nombre d'établissements et les effectifs
totaux se sont accrus dans le primaire, le secondaire et le
supérieur.
De façon surprenante, une enquête récente
sur les ménages indique même que les taux de scolarisation dans le
primaire pourraient être plus élevés que ne le
suggèrent les données officielles63 » ; bien que
la qualité des données de cette enquête puisse être
mise en doute, elle confirme nettement une forte demande d'éducation et
un engagement des parents à scolariser leurs enfants à
l'école primaire. Les effectifs universitaires ont doublé dans
les années quatre-vingt-dix et le nombre d'étudiants par rapport
à la population est l'un des plus élevés d'Afrique
francophone.
Reconnaître ces succès, obtenus dans des
circonstances extraordinairement difficiles, ne revient pas à nier ou
à minimiser les défis considérables qu'il reste à
relever, ou le retard que compte la RDC par rapport à d'autres pays.
Calculé sur la base des statistiques scolaires officielles et des
projections de population, « le taux de scolarisation de la population en
âge de fréquenter l'école primaire reste faible environ 64
pourcent et semble avoir stagné depuis un certain temps, voire
décliné depuis 15 ans ; le taux d'achèvement primaire est
seulement de 24 pourcent ; le taux de survie dans le primaire est d'environ 44
pourcent ; et le taux d'efficacité interne est inférieur à
50 pourcent dans le primaire et le supérieur, ce qui traduit des taux
élevés d'échec, de redoublement et d'abandon64
».
63 Banque mondiale, (2005), « Le système
éducatif de la république démocratique du Congo :
Priorités et alternatives », P.45.
64 Banque Mondiale, (2005) ; op.cit. P.46.
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