SECTION II : LE SYSTEME D'ADMINISTRATION DE
L'EDUCATION
PRIMAIRE ET SECONDAIRE
Quatre acteurs sont impliqués dans l'administration de
l'éducation primaire et secondaire : le gouvernement central et le
ministère de l'Education ; l'administration provinciale ; les
représentants des quatre congrégations religieuses principales ;
et les parents.
II.1. le gouvernement central et le ministère de
l'Education
Entre 1997 et 2003, au niveau central, il y avait un seul
ministère de l'Education, comprenant trois sous-secteurs, chacun
doté d'une administration dirigée par un secrétaire
général : l'Enseignement Primaire et Secondaire (EPS),
l'Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) et la Recherche
Scientifique et Technologique (RST). En 2003, le ministère a
été scindé en un ministère pour l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel, et un ministère pour
l'enseignement supérieur et la recherche (Ministère de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire en sigle ESU).
II.2. L'administration provinciale
Au niveau provincial, le gouverneur est en charge du
contrôle administratif général de tous les secteurs,
éducation comprise. Au niveau provincial, le secrétaire
général est représenté par le Chef de Division
Provinciale (Proved), qui est sous le contrôle administratif du
gouverneur, mais qui, pour les questions techniques, relève du MEPSP.
En dessous du niveau provincial, le Proved est
représenté par les chefs de sous-division (sous-Proved). Le
sous-Proved dispose de trois services concernant le personnel et les finances,
la pédagogie, et la planification. En pratique, ces services manquent de
personnel et de moyens et ne sont pas en mesure de jouer un rôle
significatif dans l'administration de l'éducation.
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II.3. Les représentants des quatre
congrégations religieuses principales et
les parents.
Les deux autres entités concernées par
l'administration de l'éducation les Eglises et les associations de
parents d'élèves sont de nature non gouvernementale. La division
des responsabilités entre l'Etat et les Eglises est restée
obscure depuis la nationalisation des écoles privées en 1974 et
leur rétrocession en 1977.
Il en est résulté une multiplication des
structures administratives, dont le financement représente une charge
supplémentaire pour les parents. En 1977, l'Etat a passé une
convention avec les quatre principales Eglises (Catholique romaine,
Protestante, Kimbanguiste et Islamique), selon laquelle les Eglises doivent
fournir un enseignement conforme aux directives du gouvernement. Ces directives
concernent les programmes scolaires, les normes en matière de taille des
classes, les qualifications et les salaires des enseignants, et le
système d'évaluation. Une disposition importante de la convention
est que les Eglises gèrent les écoles, bien que celles-ci
appartiennent à l'Etat qui en est le pouvoir organisateur.
Cependant, en 1986, la loi-cadre donna au ministère de
l'Education le pouvoir général de coordonner toutes les
autorités éducatives et aucune référence ne fut
faite aux réseaux des Eglises. Un Conseil National de l'Education, dans
lequel à la fois le gouvernement et les réseaux étaient
représentés, fut créé pour mettre en place une
coordination au niveau national. Néanmoins, la structure mise en place
pour administrer les institutions éducatives religieuses se
perpétua : chaque réseau a sa hiérarchie propre,
nationale, provinciale et locale, modelée plus ou moins sur la structure
équivalente de l'Etat, avec des différences tenant à
l'organisation spécifique de chaque
Eglise. Par exemple, les écoles conventionnées
protestantes sont dirigées au niveau national par un Bureau de
Coordination National qui a un rôle général de direction et
gère les relations avec l'Etat.
Les bureaux provinciaux dirigent toutes les écoles
protestantes dans la province. Au-dessous du niveau provincial, un bureau de
coordination dirige les écoles relevant de sa confession. L'Eglise
protestante dispose ainsi de 66 bureaux de coordination dans le pays.
Lorsqu'une congrégation a 40 écoles dans une province, elle a le
droit d'y créer un bureau de coordination et, si elle en a 15, d'y
nommer un conseiller résident représenté au niveau
provincial. Les bureaux sont responsables de la gestion du personnel
(recrutements, mutations,
40
promotions), de la gestion financière, ainsi que des
questions pédagogiques. Par conséquent, il peut n'y avoir pas
moins de six à dix niveaux d'administration de l'éducation dans
la même unité territoriale, qui tous, en principe, sont sous
l'autorité générale du MEPSP. Les
coordinateurs, au niveau provincial et aux niveaux inférieurs, sont
proposés par les Eglises, nommés par le ministère, et
financés grâce aux contributions payées par les
élèves, contributions dont une proportion est en effet
prélevée au profit des bureaux administratifs selon des normes
établies par une circulaire ministérielle. Au plus haut niveau,
les coordinateurs nationaux de chaque groupe religieux traitent avec le
ministère.
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