I.3. La période postcoloniale
Au courant de cette période, l'école congolaise
reçut une nouvelle mission, celle de former des cadres susceptibles de
conduire le pays indépendant vers le développement. D'où
la nécessité de réformer l'enseignement. Cette
réforme se situait à deux niveaux : juridique et
pédagogique.
I.3.1. La réforme juridique
C'est la Constitution de Luluabourg (1964), en remplacement de
la Loi fondamentale de 1960, qui initia la réforme de l'enseignement
congolais au niveau juridique en instituant l'enseignement national. « Les
pouvoirs publics ont l'obligation de mettre à la disposition de tous les
congolais un enseignement national. Celui-ci comprend les établissements
d'enseignement organisés par les pouvoirs publics et les
établissements d'enseignements agréés, organisés
par des particuliers » (Constitution 1964, art.35). Donc, «
l'enseignement devait être conçu et organisé comme un
service national où les initiatives privées seraient
utilisées et où les autorités éducatives naturelles
coopéreraient à un plan d'ensemble61 ». Depuis
lors, la conception de l'enseignement comme service national, dont l'Etat est
responsable, est restée maintenue dans les différentes
Constitutions qui ont régi la RDC.
I.3.2. La réforme pédagogique
La réforme pédagogique s'inscrit dans le souci
de l'africanisation de l'enseignement. L'objectif était d'adapter
l'enseignement aux besoins et aux réalités africaines. Il fut
donc décidé un enseignement en deux cycles : un cycle
d'orientation et quatre années de formation à sections
spécialisées. « En vingt ans, le Congo parvint à
former une élite intellectuelle suffisante pour son
développement. (...) Le Congo était parvenu à prendre
en
60 EKWA. B.I, 2004, « l'école trahi », Kinshasa,
édition Cadicec P.30.
61 Ekwa 2004 : op.cit., p.32-38
38
mains tout son système éducatif, de
l'école primaire à l'université » Malheureusement,
tous ces efforts et progrès accomplis furent démolis par le vent
de la zaïrianisation. Ce qui plongea le système éducatif
congolais dans une crise aiguë et généralisée dont il
a du mal à se remettre jusqu'aujourd'hui malgré les tentatives
menées pour le sauver du désastre.
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