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Financement de l'investissement en capital humain face à  la théorie de cycle de vie de l'épargne .


par David SEFU DAUDA
Université de Lubumbashi - Licence en gestion financière 2018
  

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A. Le modèle de Lucas : La théorie d'accumulation du capital humain

Le modèle de Lucas (1988), propose un cadre d'analyse dans lequel « l'accumulation du capital humain et le savoir sont des facteurs déterminants pour la productivité et la croissance. Elles sont même les facteurs de référence pour expliquer la différence dans les taux et niveaux de croissance et développement entre pays47. Le savoir est considéré comme un bien rival et à exclusivité d'usagé Il est le produit de l'éducation et à ce titre incorporé aux individus en tant que capital humain48 ». Ce modèle s'intéresse à étudier l'impact de l'accumulation du capital humain sur la croissance. Son objectif principal est d'expliquer le caractère continu de la croissance d'une part, et la diversité des niveaux de revenus d'autre part. Il analyse les fondements économiques de la formation du capital humain, en affirmant que chaque individu répartit son temps entre les activités de production et de formation. Chaque unité supplémentaire investie en éducation permet d'accroître la productivité du travailleur et de la firme. La croissance, alors, de long terme est un arbitrage réalisé par les agents entre sacrifier leur utilité présente, tout en sachant que le plus ils se consacrent à la formation, le plus leurs productivités et revenus seront élevés. Dans ce modèle on distingue entre deux secteurs. Premièrement, celui de la production. Et deuxièmement, celui de la formation. Dans le premier sont produits les biens à partir du capital physique et une partie du capital humain qui est accumulable avec une productivité non décroissante. Alors que dans le second secteur, on trouve la formation du capital humain.

47 Peter Howitt, (2004), op. Cit, p. 4.

48 Marielle Monteil, op.cit., p. 2.

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B. Le modèle de Romer : Le savoir comme produit des activités de recherche

Dans la vision de Romer (1990), « le savoir ne peut être incorporé aux individus. Il est synonyme de l'innovation et produit de la recherche et développement. À l'encontre du modèle de Lucas, le savoir est considéré comme un bien non rival49 ».Dans la mesure où l'utilisation d'une connaissance par un agent n'empêche pas l'usage simultané par un autre. C'est également un bien à usage partiellement exclusif, c'est-à-dire que s'il est possible d'interdire l'usage d'une connaissance pour la production d'un bien, cela parfois est difficile lorsque cette connaissance est utilisée pour produire une autre connaissance. Le droit de propriété n'est que partiel. La croissance est envisagée comme la conséquence principale de l'accumulation des connaissances. Un pays consacrant une forte part de son capital humain à la recherche aura tendance à croître plus rapidement qu'un autre. Le progrès technologique est envisagé comme le résultat des activités d'un secteur de la recherche qui a pour objectif la production de nouvelles « idées » ou nouvelles connaissances.

C. La théorie néo-schumpétérienne de la croissance endogène : Le modèle Aghion et Howitt

Aghion et Howitt (1992), intègrent dans leur modèle une idée qui remonte à J. Schumpeter, en vertu de laquelle les innovations industrielles, tout en améliorant la qualité des biens produits sont des facteurs de croissance. L'idée centrale est que le progrès technologique rend obsolète les biens produits dans le passé.

Dans le cadre de cette approche, qu'on appelle également « l'approche basée sur l'innovation. La croissance est liée au stock du capital humain. Ce dernier affecte la capacité d'un pays d'innover et de se rattraper par rapport aux autres pays développés50 ». Pour P. Howitt (1992) un de ses fondateurs, elle consiste à faire :

« Ressortir la distinction entre le savoir technologique et le capital et elle analyse le processus de J'innovation technologique comme une activité distincte de l'épargne. Cette nouvelle théorie précise de façon explicite qui profite du progrès technologique, qui perd, comment les gains et les pertes dépendent d'arrangements

49 Marielle Monteil, op.cit. P.10.

50 Hans-Jürgen Engelbrecht, (May 2001), "The Role of human capital in economic growth: Some empirical

evidence on the "Lucas vs. Nelson-Phelps" Controversy", Massey University, Department of Applied and International Economies, Discussion Paper No. 01.02, p. 2.

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sociaux, et comment de tels arrangements se répercutent sur la volonté et la capacité de la société de créer et d'affronter le changement technologique51 ».

Le transfert technologique, la recherche et développement et les politiques d'importation et d'homologation des techniques étrangères occupent une place primordiale dans l'analyse de la théorie néo-schumpétérienne de croissance endogène. Elle considère que « ces activités expliquent dans une large mesure les taux de croissance convergents enregistrés dans les pays développés. Alors que dans le cas des pays en développement, il serait très facile d'accélérer leurs croissances, en adoptant les technologies produites dans d'autres parties du monde. Dans cette optique, l'incitation à la recherche et développement dans un pays en développement déterminera non pas son taux de croissance à long terme, mais son niveau de productivité totale des facteurs à long terme52 ». Toutefois, au fur et à mesure que le pays en question se rapproche de la frontière technologique, cet avantage appelé dans la théorie « avantage d'état arriéré » se diminue et entraîne également une diminution du taux de croissance. En vertu également de cette théorie, les pays où les investissements en recherche et développement sont insignifiants et de moindre importance ne présenteront pas des taux de croissance convergents, mais une croissance plutôt plus lente que les leaders technologiques.

Le niveau de scolarité de la population active est à son tour considéré comme un facteur déterminant en matière de recherche et développement et de transfert technologique. À cet effet, Griffith Redding et Van Reenen (200 l), arguent que le niveau d'éducation est déterminant pour le taux auquel une industrie dans un pays de l'OCDE, soit capable de rattraper les leaders mondiaux dans son domaine. Pour P. Howitt (2004), cette situation s'explique par le fait que :

« La scolarité influe sur la rapidité du transfert technologique et, partant, sur la PTF (productivité totale des facteurs) relative à long terme du pays, en partie parce que la main-d'oeuvre qualifiée est utilisée de façon intensive dans le processus de R-D (recherche et développement) qui est nécessaire au transfert technologique, et en partie parce que les avantages qui découlent du transfert technologique sont plus élevés dans un pays où les travailleurs qualifiés sont en mesure de travailler de façon productive avec les nouvelles technologies53 ».

51 Peter Howitt, (2004), OP. Cit., p. 4.

52 Marielle Monteil, op.cit. P. 5

53 Peter Howitt, (2004), op.cit. P.6.

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Ce modèle de « création destructrice , c'est-à-dire de remplacement d'un bien incorporant une certaine technologie par une version plus moderne et développée de celui-ci fait que l'entrepreneur ou l'innovateur qui réussit prend le marché et remplace l'ancien monopoleur, et en touche donc les rentes, d'où un puissant incitant à se consacrer à la recherche54. D'où« Ce dernier est à son tour lui-même dans une « position contestable », et dans ses calculs il tiendra compte de la période de temps durant laquelle il anticipe pouvoir maintenir son monopole avant de se faire battre par de nouveaux entrepreneurs innovants55 ». Aghion et Howitt (1992), donnent à l'innovation un rôle clé dans la croissance, et celle-ci est liée à la part de la main-d'oeuvre affectée à des activités de recherche.

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