Chapitre I
sur ce marché est immédiatement
intégré dans le prix de cet actif. Sur un marché
efficient, dès qu'une information concernant un actif existe, le prix de
cet actif est instantanément modifié ».
En (1978), la définition de l'efficience
proposée par Jensen (1978) est plus précise : « Dans un
marché efficient, toute prévision dégage un profit nul
». Donc selon Jensen, sur un marché efficient, si les
différents frais associés à l'activité de
prévision tels que collecte d'informations, construction de
modèles, maintien d'une présence sur le marché ; sont
prises en compte sur ce marché, le profit sera nul. Cette
définition reconnaît le rôle social attaché à
l'activité de prévision. De ce fait, l'information ne s'obtient
pas sans coût, les prix ne reflètent donc l'information que
jusqu'au point où le coût, d'une nouvelle information
n'excède pas le bénéfice attendu.
En résumé, les imperfections de marchés
ont conduit à une reformulation de la théorie, qui se transforme
alors pour devenir celle-ci : « Sont réputés efficients, les
marchés sur lesquels les prix des actifs cotés intègrent
les informations les concernant, de telle manière qu'un investisseur ne
puisse, en achetant ou en vendant cet actif, en tirer un profit
supérieur aux coûts de transaction engendrés par cette
action ». Philippe Gillet1 (1999)
Donc, même si un investisseur bénéficie
d'une information privilégiée, il est incapable d'influencer le
marché, et de s'enrichir anormalement en se basant sur sa
stratégie d'information disponible. Cette stratégie sera à
tout moment reflétée dans le prix et l'investisseur n'aura pas
assez de temps pour en profiter. Ceci n'empêche qu'il existe des
investisseurs et analystes rationnels qui cherchent toujours des titres, dont
la valeur marchande s'écarte de la valeur intrinsèque et
dès qu'ils en trouvent, le prix est rapidement ajusté à
l'information grâce à des transactions effectuées sur le
titre.
1(Philippe Gillet (1999), « l'efficience des
marchés financiers », Economica, Paris, (1999), P35)
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Chapitre I
1.4. Les conditions nécessaires à
l'efficience des marchés financiers :
L'hypothèse d'efficience des marchés financiers
implique la vérification de quatre conditions essentielles :
0 La libre circulation de l'information et la réaction
instantanée des investisseurs :
Pour que les prix intègrent instantanément
l'ensemble des informations disponibles, il est nécessaire que :
- l'information soit diffusée simultanément
auprès de tous les agents économiques.
- les agents économiques puissent traiter l'information
en temps réel et agir simultanément sur le marché en
fonction de cette information
En pratique il existe toujours un décalage entre la
diffusion et le traitement de l'information. Par conséquent, ce
décalage ne permet pas l'intégration instantanée de
l'information. Ce sont les petits porteurs qui sont les plus
lésés car ils reçoivent l'information en retard,
d'où ils sont considérés comme irrationnels et ceci rend
le marché inefficient.
0 La gratuité de l'information :
Les agents doivent avoir accès à toutes sortes
d'information sans que ceci engendre des coûts supérieurs de
gestion.
0 L'absence des coûts de transaction et d'impôt :
Les agents économiques peuvent hésiter à
investir et à désinvestir si les coûts de transaction ou
les taxes annulent le gain potentiel réalisable. Donc, et en
présence de coût de transaction, les agents n'agissent sur le
marché que lorsque le gain espéré couvre les frais de
transaction. Dans ce cas, seules les informations susceptibles d'avoir un effet
important sur les prix seront prises en compte par les investisseurs.
0 L'atomicité des investisseurs et la liquidité
:
Les agents économiques ne vont pas réaliser des
transactions sur les titres, si ces transactions elles mêmes, sont
susceptibles pour des raisons de liquidité de faire varier le prix des
titres.
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