Chapitre II
Selon ces théoriciens, les investisseurs peuvent avoir
un comportement différent face aux mêmes informations selon leur
besoin de liquidité, et leurs propres interprétations
personnelles.
En effet, les hypothèses qui assurent le bon
fonctionnement du marché financiers, sont généralement
difficiles à vérifier en pratique, et ce suite aux comportements
des agents et au processus lié à l'information.
Mécanismes remettant en cause la
théorie
a. La remise en cause de l'hypothèse de la
gratuité et de la disponibilité de l'information :
L'hypothèse de la gratuité de
l'information1 signifie que les prix reflètent toute
l'information. Or en réalité, cette hypothèse n'est pas
vérifiée suite aux coûts de collecte et de traitement de
l'information.
Grossman et Stiglitz (1980)2, supposent que dans un
marché financier il existe deux catégories d'agents :
Des agents informés qui achètent une information
à un certain coût, et d'autres non informés qui observent
seulement les prix. Ainsi les informations vont être
transférées aux agents non informés à travers les
prix, puisque le prix reflète toutes les informations disponibles.
Ceci implique que chaque agent informé jugera inutile
de perdre de l'argent dans l'acquisition de l'information que d'autres agents
qui ne font qu'observer auront de toute façon, et donc si tous les
agents informés font de même ils risquent de prendre des
décisions à travers des prix qui ne contiendront aucune
information.
b. L'hypothèse d'anticipations rationnelles : les
différentes insuffisances
1Ibid
2Grossman et Stiglitz 1980 « On the Impossibility
of Informationally Efficient Market «,American Economic Review
,70,393-408.
37
Chapitre II
Selon la définition de la théorie d'efficience,
les agents doivent être rationnels dans leurs comportements et leurs
anticipations, c'est-à-dire ils prennent leurs décisions et
forment leurs anticipations en se basant sur l'ensemble des informations
disponibles.
Or, en réalité, le comportement des
investisseurs n'est souvent pas rationnel et ce pour plusieurs raisons comme le
besoin de liquidité et la non compréhension du fonctionnement du
marché.
L'existence des investisseurs irrationnels a été
mise en évidence aux Etats Unis par Black (1986) et les
conséquences de leur présence ont été plu
particulièrement étudiées par Delong, scleifer, Summers et
Waldman (1990). En France, Alamagny (1993), qui définit ce type
d'investisseurs comme « des agents non informés ou pressés
dont la demande de titres est aléatoires » montre que les
investisseurs irrationnels sont responsables d'environ 20% de la
volatilité excessive des rentabilités.
Les anomalies des rendements des cours
boursiers
À partir du début des années 1980
1se sont accumulées sur les marchés d'actions des
études décrivant des cours inefficients (ou des
opportunités d'arbitrage inexploitées). S'agit-il d'exceptions
circonscrites à des phénomènes particuliers, restés
certes sans explication satisfaisante, mais ne pouvant être
généralisées elles ont été qualifiées
d'anomalies. Si elles ont troublé quelques esprits, ces anomalies n'ont
pas véritablement mis en cause l'hypothèse de l'efficience.
Plusieurs auteurs ont soulevé un certain nombre
d'aspects du comportement des prix des actions en bourse qui semblent, à
prime abord être incompatibles avec l'hypothèse d'efficience. En
effet, plusieurs anomalies sont à l'origine du phénomène
des variations excessives ou subites des rendements boursiers. Nous en citons
quelques unes :
* L'effet janvier : L'effet changement de
mois est attribué au fait que les titres enregistrent des rendements
plus élevés lors des changements de mois,
généralement le dernier jour du mois et les trois premiers jours
du mois suivant. Plusieurs études ont mis en évidence cet effet,
telles que celles de ARIEL2 (1987), PENMAN 21987).
1 FLORIN AFTALION La nouvelle Finance et la gestion
des portefeuille
2R.Ariel (1987), « A monthly effect in stock
returns », journal of Financial economics, vol 18, n°1
38
|