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étude de l'efficience des marchés financiers. Cas de DZAIR index.


par Mohamed Anis TATA
Ecole Supérieure du Commerce Alger Algérie - Master 2 2018
  

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Chapitre II

montré sur le même échantillon que les classements des performances des fonds ne présentent aucune stabilité au cours du temps, autrement dit, que les performances passées n'ont aucune valeur prédictive.

Peu de temps après, Jensen (1968 et 1969)1 a étudié un échantillon de 115 fonds sur la période 1955 à 1964. Il a montré, en appliquant le modèle d'équilibre des actifs financiers (MEDAF) avec l'indice S & P 500 comme représentatif du marché, que 39 fonds seulement possédaient un alpha (ou indice de Jensen) positif, un seul étant statistiquement différent de zéro, alors que 76 fonds avaient 1m alpha négatif dont 14 étaient significativement différents de zéro. Cet auteur en a conclu que dans l'ensemble la: gestionnaires de fonds ne possèdent pas la capacité de choisir opportunément les actions dans lesquelles ils investissent (donc de battre le marché par sélection ou stockpicking). Cependant, l'étude de Jensen reste muette quant à la capacité des gestionnaires à battre le marché en effectuant du « market timing », c'est-à-dire en modifiant opportunément les bêtas de leurs portefeuilles.

Depuis que Sharpe et Jensen, les pionniers du domaine, ont publié leurs travaux, de nombreuses autres études sont venues en général confirmer et parfois infirmer leurs conclusions. Ces études ont, en particulier, étendu les mesures de performance à d'autres marchés comme le marché français, introduit des méthodologies nouvelles affinant les techniques mises en oeuvre dans les années 1960 ou soulevé des problèmes qui n'avaient pas

été identifiés comme tels par Sharpe ou Jensen.

D'après les travaux les plus récents, il semblerait qu'au moins certains gestionnaires de mutualfunds soient capables de faire du stock picking profitable. D'après Chen, Jegadeesh et Wermers (2000), les actions achetées par les fonds de leur échantillon surperforment ceux qui sont vendus. Cependant, compte tenu de divers coûts, ces opérations ne se traduisent pas par des avantages du côté des investisseurs. Elles mettent seulement en évidence une faible et de

ce fait inexploitable inefficience des marchés boursiers.

Depuis les travaux de Treynor et Mazuy (1966)2 puis de Henriksson et Merton (1981), il était

1 Jensen M.C 1968 « The performance of Mutual Funds in the periode 1954-1964 « Journal of business 42, 167_247 2Treynor et Mazuy 1966 « Can Mutual Funds Outgess the Market ? »,Harvard Business Review 43 63-75

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acquis que les gestionnaires de fonds sont incapables de pratiquer systématiquement des opérations de market timing gagnantes. Cuthbertson, Nitzsche et OSullivan confirment ce résultat en appliquant une méthode non paramétrique. D'après ces auteurs, au Royaume-Uni, seuls 1,5 % des fonds pratiquent un market timing positif alors que 10 à 20 % en obtiennent des résultats négatifs (c'est-à-dire des pertes) !

2.1.1. Le biais du survivant

Vers la fin des années 1980, des chercheurs ont remarqué que les mesures de performances publiées jusque-là souffraient d'une grave distorsion. Elle fut signalée pour la première fois par Grinblatt et Titman (1989)1. Ces auteurs ont montré que le fait de travailler sur des ensembles de fonds ayant survécu pendant toute une période de référence éliminait des calculs les fonds ayant disparu pendant la période considérée, probablement à la suite de médiocres résultats provoquant le retrait des investisseurs. Il est donc permis de penser que les fonds disparus avaient des performances inférieures à celles des fonds survivants, d'où l'existence possible d'un biais du survivant

Il s'ensuit que si l'hypothèse de la disparition au cours du temps des fonds les moins performants s'avère exacte, l'estimation de la performance des fonds_ survivants doit être corrigée de celle des fonds disparus. Plusieurs auteurs ont procédé à ce type de correction. En termes de rentabilité, elle est sur 1e marché américain de 1,4 % par an pour Malkiel (1995), de 0,9 % pour Elton, Gruber et Black (1993), tandis qu'en France, elle serait de O,51-0,56 % selon Bergeruc (1999) et de 1,52 % selon Aftalion (2001). Les surperformances des fonds survivants par rapport aux fonds disparus apparaissent également lorsque d'autres mesures telles que le ratio de Sharpe sont prises en considération.

Compte tenu des corrections du biais du survivant, les très nombreuses études portant sur les performances de gestionnaires et couvrant différèrentes époques et différents marchés sont quasiment unanimes: en moyenne, la gestion collective ne produit pas de meilleures performances que les marchés dans leur ensemble (un portefeuille constitué de tous les fonds d'lm marché ne « bat » pas les indices de ce marché) ; en tenant compte des frais de

1Grinblatt et Titman 1989 « mutual Fund Performance :AN analysis Quarterly Portfolio Holding « , Journal of Business ,62, 393-416

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon