3.1.2 Processus de
défaillance des entreprises
Une entreprise en difficulté du jour au lendemain, cela
n'apparaît que dans de très rares cas. La dégradation de la
situation mettant en péril l'entreprise est en général la
résultante de plusieurs facteurs qui ont pris naissance des semaines,
des mois voire des années plus tôt. Elle commence sur le plan
commercial, se manifeste dans les indicateurs économiques puis
financiers avant de voir sa traduction sur le plan juridique
matérialisée par les procédures de redressement voire de
liquidation des biens.
3.1.2.1 Sur le plan commercial ou de l'exploitation
La défaillance sur le plan commercial peut être
lente ou brutale. Plusieurs signaux sont susceptibles d'alerter le management
quant à la trajectoire que prend l'activité de l'entreprise. On
peut noter, en fonction de la nature de l'activité :
v la perte d'un gros client, ou une diminution du carnet de
commande : cette situation est révélatrice de possibles
tensions sur le marché dont il faut rapidement analyser les causes
internes ou externes ;
v une diminution du chiffre d'affaires de l'entreprise
d'année en année ;
v une augmentation du nombre de litiges ou de contentieux avec
les clients, révélatrice de la qualité des produits ou des
services fournis ;
v les difficultés d'approvisionnement liées par
exemple à la rareté des matières premières ou
à la défaillance d'un fournisseur important ;
v etc.
Ces évènements, lorsqu'ils se produisent et
persistent, ont inévitablement un impact économique sur
l'entreprise à court ou à moyen termes.
3.1.2.2 Sur le plan économique
L'entreprise connait une régression économique
lorsqu'elle enregistre des pertes substantielles et structurelles. Un
déséquilibre s'installe entre les produits et les charges,
marqué notamment par une augmentation des frais généraux
au détriment du chiffre d'affaires. Cette situation peut être
appréhendée à travers deux indicateurs du compte de
résultat : la valeur ajoutée et l'excédent brut
d'exploitation (EBE).
v La valeur ajoutée, comme nous l'avons
précédemment mentionné, mesure la richesse
créée par l'entreprise et rend compte de son poids
économique réel. Elle est influencée par de nombreux
facteurs tels que le degré d'intégration de l'entreprise (recours
à la sous-traitance), le degré d'élaboration et
d'innovation des produits ou encore la formation et la productivité du
personnel de l'entreprise. Elle se détermine comme suit :Valeur
Ajoutée = Production de l'exercice - Consommations
intermédiaires.
Une valeur ajoutée négative est un indicateur de
la défaillance de l'entreprise puisque qu'elle indique que l'entreprise
détruit de la valeur au lieu d'en créer.
v L'EBE mesure la rentabilité économique de
l'exploitation sans tenir compte de la politique d'investissement (dotation aux
amortissements) et de financement. Il est calculé à partir de la
valeur ajoutée en y ajoutant éventuellement les subventions
d'exploitation et en y retranchant les charges du personnel (SYSCOHADA
révisé).
Un EBE dégradé d'année en année
indique que l'entreprise est non seulement non rentable du pont de vue de son
activité principale mais aussiéconomiquement en
difficulté.
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