Audit interne et redressement d'entreprises en difficulté : cas du cabinet CARISpar Kodjovi Foligan APELETE Institut de Formation en Administration et Création d'Entreprise (IFACE) UCAD - Dakar - Audit et Contrôle de Gestion 2018 |
3 CHAPITRE 2 -ENTREPRISES EN DIFFICULTE - PROCEDURES ET STRATEGIES DE REDRESSEMENTD'après le rapport issu du recensement général des entreprises (RGE) réalisé en 2016 par l'ANSD7(*), on dénombre au Sénégal 407 882 unités économiques dont un très grand nombre (99,8%) de petites et moyennes entreprises. Cette forte concentration de PME est sans doute la même pour les autres pays de l'UEMOA. Mais paradoxalement, selon le Bureau de Mise à Niveau des PME-PMI, une majorité des unités créées ne parviennent pas à franchir le cap du premier exercice. La plupart de ces structures connaissent des difficultés de tous genres et ne disposent pas d'un plan de relance. Quelles en sont les causes ? Comment redresser une entreprise en difficulté ? Avant de répondre à ces questions, nous tenterons de cerner ce que recouvre la notion d'entreprise en difficulté (section 1) à travers les principales défaillances qui la caractérisent. Nous explorerons ensuite les voies de redressement envisageables en termes de procédures (section 2) et de stratégies (section 3). 3.1 Notion d'entreprise en difficultéLa notion d'entreprise en difficulté, un concept relativement récent apparu au milieu du XXèmesiècle, traduit une évolution à la fois économique et psychologique des difficultés des entreprises. Elle est utilisée pour désigner des entreprises dont le fonctionnement harmonieux et la survie sont compromis, en raison surtout d'une situation financière très délicate. 3.1.1 DéfinitionsPour BRILMAN (1978), l'entreprise en difficulté n'est pas seulement une entreprise qui a des problèmes financiers, mais aussi une entreprise qui, rencontrant ou prévoyant les difficultés, prend des mesures immédiates afin de ne pas connaître des ennuis financiers. Une entreprise en difficulté, pourDJAMA (2000), est celle qui ne peut pas faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Cette conception, basée sur l'analyse du bilan de l'entreprise, ne s'écarte pas du clignotant laissé par le législateur OHADA qui signale la relation délicate entre le capital social et la moitié des capitaux propres d'une entreprise et dont le déséquilibre constitue un indicateur de difficultés de l'entreprise auxquelles il faudra réagir rapidement. DAIGNE (1991, p.25) quant à lui, retient trois concepts d'entreprise en difficulté : v entreprises non rentables en état de cessation de paiement, qui de ce fait, risquent de ne plus pouvoir continuer leur exploitation ; v entreprises très saines ou performantes qui risquent en cas d'évolution dans le mauvais sens, de se retrouver en situation de cessation des paiements ; v entreprises présentant un déséquilibre industriel, humain, social ou financier. On peut donc retenir, en combinant ces différentes approches, que l'entreprise en difficulté est « celle qui, en raison de certains déséquilibres économiques, financiers ou humains, ne pourrait être en mesure, dans un avenir prévisible, à court ou à moyen terme, de poursuivre son activité de manière normale, ou ne le pourrait qu'en procédant à des opérations de transformation économique, d'apport de capitaux permanents extérieurs ou de licenciement d'une partie du personnel ». Il convient de relever que cette définition ne se limite pas au seul critère de cessation des paiements sur lequel s'appuie principalement le droit OHADA qui organise le cadre juridique de ces entreprises en difficulté dans son espace. * 7 ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. Le RGE a été réalisé dans le cadre du Projet de Rénovation des Comptes Nationaux (PRCN). |
|