1.1.1 État des lieux
1.1.1.1 Vers une société de robots ?
La crainte d'aujourd'hui pour la plupart des personnes
nourrissant un intérêt dans l'IA consiste en l'inversion des
rapports de force et des puissances intellectuelles entre les robots et les
humains. D'après Pan (Yunhe Pan, 2016), l'intelligence artificielle ne
devrait pas dépasser l'intelligence humaine mais seulement la
compléter et l'enrichir mécaniquement21. Il pense que
la menace n'est pas réelle et demeure inconcevable pour l'heure.
À l'image de la transformation des modes de circulation
véhiculés par Ford et ses voitures modernes qui ont
supplantés les calèches à la fin du XIXème
siècle, il suffirait « d'un demi-siècle pour obtenir une
transformation aussi importante » (Bruno Bonnell, 2018)22 au
sein de notre société, tout comme ce changement qui n'a
été vraiment démocratisé qu'au début du
XXème siècle.
1.1.1.2 Une guerre mondiale des acquisitions
En ce qui concerne l'intelligence générale
(appelée aussi Superintelligence) celle-ci ne devrait pas être au
point avant les 60 prochaines années23. C'est
également l'avis de
21 Yunhe Pan, Heading toward Artificial
Intelligence 2.0, Engineering, Volume 2, Issue 4, 2016, Pages 409-413,
ISSN 2095-8099
22 Bruno Bonnell, Pierre Marquis, Jean Gabriel
Ganascia, Albane Gaillot (Mars 2018) ; Intelligence Artificielle : la data
levier de compétitivité, conférence, Maison de la
Chimie, Paris, Matinales du Numérique.
23 Yunhe Pan, Heading toward Artificial
Intelligence 2.0, Engineering, Volume 2, Issue 4, 2016, Pages 409-413,
ISSN 2095-8099
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L'intelligence artificielle au sein des services
Marketing
l'optimiste Yann LeCun (Facebook) et ce malgré
l'opposition d'opinion avec un de ses contemporain Elon Musk (Dirigeant de
Tesla et Space X), où ce dernier pense que l'IA va conduire à une
troisième guerre mondiale (dans sa récente intervention lors du
festival SXSW en 2017), et qualifie même l'IA comme étant «
plus dangereuse que les armes nucléaires ».
Cette déclaration fait écho à la course
aux avancées technologiques menées par la Russie, la Chine et la
plupart des puissances étatiques ayant fait de la recherche sur ce sujet
une de leur priorité tant au niveau intellectuel que budgétaire.
La France n'est d'ailleurs pas en reste mais concède un léger
retard.
Figure 1 : LES DOMAINES DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE,
GOUVERNEMENT FRANÇAIS, 2018
Ce retard est souvent dû à une législation
encore trop peu garante et une population parfois fébrile quant aux
expérimentations, indépendamment des budgets alloués et de
leurs caractères encore incomparables face aux pays émergents en
matière de recherche en IA.
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L'intelligence artificielle au sein des services
Marketing
Il est pour lui fondamental de stopper cette course et
prévient d'un risque à la fois humain mais surtout d'un
problème de gouvernance à l'échelle mondiale où
l'éclosion d'une dominance d'un pays en marge aurait le même effet
que l'obtention d'un avantage nucléaire et redistribuerait
nécessairement les cartes du modèle de la gouvernance mondial.
Il préconise par ailleurs un durcissement rapide des
législations mondiales en matière de technologies
numériques et intelligentes. Cette guerre mentionnée ne peut
être attribuée uniquement aux États puisque cette
dernière en est d'ailleurs déjà à ses
prémices d'un point de vue économique si l'on se fie à la
« guerre des acquisitions » menée par les GAFA au-jourd'hui et
la course à l'équipement en intelligence artificielle qu'ils
opèrent (Makridakis, 2017)24, à l'instar des
Microsoft, IBM ou encore les chinois BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiami) en
tête de liste.
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