Institutions, changement structurel et croissance économiquepar Steeve Amvame-Ekomie Université Omar Bongo - Master Recherche Économie 2021 |
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMESAR : Auto-regressive CEMAC : Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale CS : Changement structurel EXP : Exportations GMM : Méthode des moments généralisée IDE : Investissement direct à l'étranger INF : Inflation INST : Qualité des institutions INST*CS : Interaction entre qualité des institutions et changement structurel OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques PED : Pays en développement PIB : Produit intérieur brut PIBH : Produit intérieur brut par habitant R-D : Recherche et développement UMAC :Union monétaire d'Afrique centrale UNECA : Commission économique pour l'Afrique VAR : Vecteur autorégressif XCE : Croissance économique CGGI : Chandler Good Government Index LISTE DES TABLEAUXTableau 1 : Signes attendus...............................................................26 Tableau 2 : Test de multicolinéarité....................................................28 Tableau 3 : Test de racine unitaire ....................................................30 Tableau 4 : Test de cointégration de Pedroni.......................................32 Tableau 5 : Résultats de l'estimation du GMM en système...................34 SOMMAIRESECTION I : INTRODUCTION GENERALE 1 SECTION II : Revue de littérature 4 2.1. Analyse théorique de l'effet accélérateur de la qualité institutionnelle et du changement structurel et la croissance 4 2.2. Analyse empirique : l'importance de l'amélioration de la qualité des institutions et du changement structurel pour la croissance économique 16 SECTION III : Vérification empirique de l'effet de l'interaction entre qualité institutionnelle et transformation structurelle sur la croissance dans la zone CEMAC 19 3.1. Présentation du modèle de base 19 3.2. Spécification du modèle 20 3.3. Données et méthode d'estimation 26 3.4. Présentation et interprétation des résultats de l'estimation 34 SECTION I : INTRODUCTION GENERALELa prise en compte de l'échec des politiques économiques de relance austères dans les pays en développement d'une part, et le constat d'une véritable résilience des pays institutionnellement mieux organisés face aux crises, d'autre part, ont donné un regain d'intérêt à la relation entre qualité des institutions, changement structurel et croissance. La littérature relative à la croissance économique s'est enrichie avec les théories de la croissance endogène qui expliquent les écarts de taux de croissance entre pays par de nouveaux facteurs tels que la qualité des institutions (North, 1990) et le changement structurel (McMillan, Rodrik, 2011). Pour les institutions, il s'agit des contraintes humainement conçues pour structurer les interactions politiques, économiques et sociales (North, 1990). Selon de nombreux auteurs, les écarts de taux de croissance économique entre pays s'expliquent par les différences de niveau d'institutions économiques (Acemoglu, Johnson et Robinson, 2004). En garantissant les droits de propriété (Pigou, 1920 ; Coase, 1937) ou en réglementant les marchés pour réduire leurs imperfections, les institutions permettent d'améliorer la dynamique de la croissance économique (Rodrik et al, 2002). Toutefois, Sachs (2003) souligne que les institutions ne sont pas le seul facteur de développement économique, notamment dans les PED. Un autre pan de la littérature établit une relation positive entre le changement structurel et la croissance économique. Selon Syrquin (1988), le changement structurel suppose la migration des ressources d'un secteur moins productif à un secteur plus productif. Pour l'auteur, ce facteur occupe une place centrale dans l'explication des processus de croissance, surtout en ce qui concerne les pays en développement. Cette idée découle de la réalité d'un impact réel des changements structurels sur l'économie, à travers l'urbanisation, l'industrialisation ou la transformation agricole, qui représentent les principaux processus de transformation structurelle accompagnant la croissance économique moderne (Kuznets, 1966). Cependant, les travaux de Rodrik (2013) soulignent qu'une croissance soutenue et durable ne peut s'obtenir qu'en associant le changement structurel et les institutions de bonne qualité. De bonnes institutions permettent de mettre en place de bonnes politiques d'investissement dans le capital humain et l'amélioration du régime juridique pour accroitre la productivité globale et contribuer à la promotion de la compétitivité industrielle. Par ailleurs, le rôle de l'Etat, en ce qu'il est garant de la solidité et la performance des mécanismes institutionnels, apparait comme primordial dans la poursuite de l'objectif de transformation structurelle. (Syrquin, 1988 ; McMillan, Rodrik, 2011). En effet, en décortiquant le cas de la Colombie, Syrquin (1988) montre comment l'Etat facilite la transformation structurelle en opérant des changements drastiques au niveau des institutions. De plus, McMillan et Rodrik (2011) vont montrer qu'à travers le maintien d'une monnaie compétitive ou encore la flexibilité du marché du travail, la qualité des institutions assurée par l'Etat constitue une condition importante à la transformation structurelle. L'influence de la qualité des institutions et du changement structurel des pays de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) pourrait constituer un point important dans la compréhension du retard économique de ces pays pour deux raisons : 1) La faible diversité économique de ces pays à forts potentiels agricole et industriel notamment, tendent à apporter un possible élément d'explication à leurs timides rythmes de croissance ; 2) Selon les indices appliqués à la zone, la corruption et la mauvaise gouvernance y sont fortement présentes, occasionnant une certaine instabilité politique et une fragilité institutionnelle Dès lors, il apparait intéressant d'analyser comment la mise en place d'institutions de bonne qualité pourrait accélérer la transformation structurelle et par conséquent la croissance économique. Le but de notre étude ici est de réaliser une analyse économétrique permettant de décelerles effets de l'interaction entre qualité des institutions et changement structurel sur la richesse des pays de la CEMAC. Il existe peu d'études sur la question, surtout en ce qui concerne les pays de la zone. Ce travail s'ajoute donc aux travaux empiriques relatifs à la question en s'attardant sur le cas des pays de la CEMAC. Pour cela, nous prenons comme outil la modélisation VAR en panel dynamique avec des données couvrant la période 1980 à 2019. Les résultats de notre travail montrent que la combinaison entre ces deux variables impacte significativement le changement structurel et la croissance économique dans la zone CEMAC. Dans la suite de notre travail, nous présentons la revue de littérature de l'effet du changement structurel et de la qualité des institutions sur la croissance dans la section II. Dans la section III, nous effectuons la vérification empirique de l'effet accélérateur de l'amélioration de la qualité des institutions combinée au changement structurel sur la croissance économique. Enfin, dans la section IV nous concluons. |
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