Les déterminants psycho-socaux qui poussent les adolescents a la délinquance juvénilepar Hermely Bomonyo ISTM Kinshasa - Graduat 2009 |
2.2.2. Considérations théoriques2.2.2.1. Les principaux facteurs contribuant à la délinquance juvénile 2.2.2.1.1. Les facteurs psychologiques Le délinquant présente une personnalité fragile du fait soit d'une socialisation déficiente et n'ayant pas atteint son terme (immaturité socio-affective), soit d'une exclusion vécue comme une injustice qu'il se donne pour devoir de corriger. C'est ainsi pense Koudou K. cité par Tene J. (op.cit), quand il écrit, je cite : « le dénominateur commun à tous ces facteurs est le sentiment d'insécurité qu'il engendre ». L'insécurité elle-même engendre l'angoisse qui déclenche à son tour l'agressivité, introduisant ainsi au coeur de la cité la logique de la violence. 2.2.2.1.2. Les facteurs sociaux Un enfant évoluant dans un milieu familial défavorisé a plus de chance de devenir délinquant. A l'inverse une éducation trop conformiste empêche l'enfant de s'exprimer, des carences éducatives révèlent une faiblesse parentale et s'observe d'avantage dans les familles dissociées (http://sites.estvideo.net/gendarmerie/bpdj/comprendre/délinquance/delin-def.htm). De manière générale, les recherches permettent de conclure que, dans l'analyse du rôle de la famille, les facteurs relationnels sont plus déterminants que les facteurs structurels. En d'autres termes la dissociation et la mésentente conjugale sont des facteurs qui favorisent la délinquance des enfants, c'est l'existence d'un conflit entre les parents, que ces derniers cohabitent ou bien séparent. Les recherches indiquent en outre que ce climat familial est en partie dépendant des difficultés socio-économiques des parents (Laurent Mucchielli 2000). Signalons qu'à bien des égards, en matière des formes familiales, c'est bien plutôt vers les familles nombreuses qu'il faudrait se tourner pour trouver des facteurs statistiquement significatifs. Mais cette sur-représentation des familles nombreuses, est relativisée dès lors que l'on prend en considération les variables socio-économiques des familles nombreuses, voir très nombreuses (Laurent Mucchielli op. cit). Il faut citer également à propos des facteurs sociaux, ceux relatifs au système éducatif dont les fortes déperditions favorisant la délinquance. Car les jeunes déscolarisés, désoeuvrés (sans aucune occupation saine), s'orientent vers la rue. Dans le milieu Congolais, il faut incriminer la détérioration du social des parents dû aux inégalités c'est-à-dire la répartition inéquitable de richesse du pays, aux les pasteurs qui accusent à tor les enfants d'être sorciers et les exclusions (scolaire, le phénomène des enfants sorciers, causé ou pas par les marâtres) qui en sont les résultats. L'accent est surtout mis sur l'influence nocive des grandes catastrophes (guerres, crise etc ...), du chômage, et méritent d'être mis sur les conditions et l'atmosphère socio-éducative et affective familiale. En effet, il s'agit d'abord des familles brisées par la mort de l'un des parents ou de deux à la fois, le divorce, la séparation. Ces familles sont souvent moins aptes à répondre aux besoins vitaux d'affection et de socialisation de l'adolescent. Ensuite, les tensions, les conflits familiaux peuvent être des facteurs contribuant à la délinquance juvénile au sens où ils fragilisent la personnalité. Le divorce des parents déséquilibrés les membres de la famille et peut influencer leur santé, le décès d'un membre de la famille, surtout du pilier de la famille, l'analphabétisme, la promiscuité influence négativement la santé de la famille (Omanyondo 2008). Pour Tata E. (op. cit), l'absence d'un parent, le manque de solidarité et la crise multiforme expliquent en partie « les troubles » dans lesquels se trouvent certains adolescents ainsi le développement de la délinquance juvénile. Ces enfants délaissés se regroupent en bandes. 2.2.2.1.3. Les facteurs culturels Ce sont la télévision, le cinéma, la radio, le téléphone portable, MP4, PSP, l'alcool et la lecture de certains journaux à caractère pornographique. Notons également que le groupe ou la bande d'adolescents peut avoir une influence non négligeable sur la délinquance. C'est le lieu de déplorer l'inexistence des comités d'éthique et censure par rapport aux films projetés sur nos écrans et la prolifération des vidéoclubs dans nos quartiers. Tous ces facteurs que nous venons de rappeler, autant ils sont favorisant n'expliquent pas nécessairement à eux seuls le mécanisme du passage à l'acte délictueux. C'est à partir de ce niveau qu'intervient l'importance des facteurs psychologiques liés à la personnalité. 2.2.2.1.4. Les facteurs économiques Les économies africaines sont tournées vers l'extérieure. Les monnaies dévaluent continuellement dans bon nombre de pays, la mauvaise répartition du revenu national pousse les populations à l'exode rural. Les villes ne plus capables d'accueillir tous les nouveaux venus. Le manque de logement, le problème alimentaire, le manque de vêtement entrainent les enfants dans le vagabondage, la mendicité, le vol, l'extorsion et la prostitution etc ... De nos jours, les villes africaines exercent une influence nuisible sur les enfants. Ceci est dû aux conditions économiques déplorables ou les parents vivent au taux du jour pour survivre. Les parents travaillent mais le salaire ne répond pas aux besoins de la famille. L'économie ne marche pas seul, elle de paire avec la politique. Omanyondo (op.cit), stipule que la disproportion entre le revenu et le coût de la vie c'est-à-dire lorsque le revenu familial est inférieur au coût de la vie, la pauvreté, le chômage influencent négativement la santé de la famille. La montée de la délinquance des jeunes ne se réfugie pas dans une quelconque approche monocausiale qui choisirait entre la démission des familles et la conséquence de la crise économique. Son analyse est toujours, au contraire, la combinaison de facteurs variés. Pour autant, personne n'est épargnée ni la société, ni les familles, ni la police, ni les jeunes, sans qu'une catégorie ne serve ici d'émissaire (Sebatian Roché 2001). Les facteurs économiques s'avèrent bel et bien les facteurs les plus déterminants dans la fabrication de la délinquance, mais de façon indirecte. En réalité, ils contribuent fortement à ruiner les capacités de contrôle des parents. Les cas le plus flagrant semble être celui où la situation psychologique des parents (surtout du père) est tellement dégradée par la situation sociale qu'elle rend leurs modes d'intervention inadéquate (Laurent Mucchielli op. cit). 2.2.2.1.5. Les facteurs politiques La politique d'un pays influence également la santé de la famille dans ce sens que toutes les décisions gouvernementales concours soit au bon ou au mauvais fonctionnement de ménage. Si le gouvernement n'a pas une bonne politique d'emploi et de salaire, cela entraine la paupérisation dans les familles et fait intervenir tous les autres facteurs qui défavorisent ou favorisent la santé (l'économie, le social et l'environnement en général). Une bonne politique sanitaire d'un pays favorise l'accessibilité aux soins et influence positivement la santé de la famille (Omanyondo op. cit). 2.2.2.1.6. Les facteurs environnementaux Omanyondo (op. cit), il s'agit du milieu dans lequel vit la famille. Dans un foyer où les parents se querellent tous le temps, il n'y a ni l'épanouissement physique, ni mental des enfants. La plupart de délinquant dans la société provient de la famille désunie et en discorde. L'entourage malsain, insalubre, exposent les membres de la famille à un risque élevé de perte de bonne la santé. La malpropreté et les conditions précaires d'hygiène du milieu sont responsables d'un très grand pourcentage de décès et un taux de morbidité chez nous. Par contre un environnement physique sain, salubre et l'habitat hygiénique favorisent l'épanouissement de la santé familiale. Les jeunes ont tendance à être attirés par des compagnons qui ont les mêmes sentiments qu'eux. A ce moment là l'incitation joue et le passage à un acte est facile, il est indéniable que plus un jeune fréquente les délinquants, plus il a la chance de commettre aussi un délit ( HTTP://SITES.ESTVIDEO.NET/GENDARMERIE/BPDJ/COMPRENDRE/DELINQUANCE/DELIN-DEF.HTM). 2.2.2.1.7. La toxicomanie L'abus des drogues est un risque pour la santé, qui concerné tout particulièrement les jeunes et les adolescents. Si les drogues de divers types ont été consommées de temps par les adultes, depuis quelques décennies leurs usages est particulièrement associés à la contre culture des jeunes qui se rebellent contre l'ordre établi. Est donc susceptible d'expliquer en partie une toxicomanie, toute situation sociale qui provoque du stress ou l'ambiguïté liée aux exigences du rôle qu'une personne doit jouer pour répondre aux attentes associées à cette situation. Ainsi peut-on interprété comme sources des tensions par rapport aux rôles des attitudes négatives envers l'autorité ou les figures parentales, une évolution désordonnée dans l'apprentissage culturel, l'absence de rituel de passage ou d'affirmation d'identité sociale comme personnelle. Autrement dit on observe bien souvent parmi les toxicomanes les gens qui éprouvent des difficultés à identifier clairement leurs rôles ou leur sens de soi selon (Pierre Lalonde et Fréderic Grunberg 1988). En République Démocratique du Congo la drogue illicite la plus fréquemment consommée par les jeunes est le cannabis. Il semble que la consommation de drogue délivrée sur ordonnance comme amphétamines et barbituriques, courante dans le monde des adultes, augmente chez les jeunes; ceux-ci font aussi l'objet d'un usage abusif dans les nombreux pays d'Afrique où leur achat et leur consommation sont moins réglementés. Les conséquences indésirables de l'abus des drogues par les jeunes sont : L'accoutumance, le surdosage, les accidents, les lésions physiques et psychiques et parfois une mort prématurée (OMS op.cit). Il faudra enfin distinguer selon (Porot A. cité par Tene J. op.cit), entre les toxicomanies majeures et les toxicomanies mineures. 1. Les toxicomanies majeures :
2. Les toxicomanies mineures :
Chez les toxicomanies enceintes, les risques être d'accouchement prématuré, de mort in utero et d'insuffisance pondérale à la naissance sont accru. Les toxicomanies chroniques ont tendance à abandonner leurs familles, à ne plus fréquenter l'alcool, à quitter leur foyer ; ils ont souvent des problèmes familiaux et un cercle d'amis où l'usage de la drogue est très rependu. Comme pour l'abus de l'alcool, la toxicomanie peut être à l'origine de nombreux échecs : à l'école, dans ses relations du fait que la consommation de drogue est le plus souvent illégale, des usagers et les fournisseurs sont directement ou indirectement impliqués dans un réseau de délinquant. Les nombreux jeunes tournés vers des crimes et la prostitution pour financer l'achat de drogue (OMS op.cit). 2.2.2.2. La prévention de la délinquance juvénile I. L'organisation des nations unis (ONU) Les gouvernements devraient accorder la priorité aux questions et problèmes touchant à la délinquance et à la criminalité juvéniles en mettant particulièrement l'accent sur les politiques et programmes de prévention. Les zones rurales devraient être dotées de structures et de services administratifs et socio-économiques appropriés qui pourraient découragé les jeunes d'aller s'installer en ville. Des programmes d'éducation, d'emploi et de loisirs devraient être élaborés à l'intention des jeunes des milieux urbains défavorisés, notamment pendant les grandes vacances scolaires. Les jeunes qui abandonnent l'école ou qui sont issus de familles désunies devraient bénéficier de programmes sociaux particuliers qui les aident à avoir une image positive d'eux et à prendre de l'assurance pour devenir des adultes responsables. Les gouvernements et les organisations intéressées, en particulier les organisations de jeunes, devraient envisager d'organiser des campagnes d'information et de mettre au point des programmes d'éducation et de formation afin de sensibiliser les jeunes aux conséquences désastreuses, sur les plans personnel et social, de la violence au sein de la famille, de la communauté et de la société et de leur apprendre à communiquer sans recourir à la violence et à faire preuve de retenue de manière à se protéger et à protéger les autres contre la violence. Les gouvernements devraient également mettre au point des programmes pour encourager la tolérance et une meilleure compréhension chez les jeunes afin d'éliminer les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance et ainsi d'éviter la violence. Afin d'éviter la violence et la criminalité, il est impératif de développer l'organisation sociale, par l'intermédiaire des organisations de jeunes et par la participation communautaire, grâce à une politique sociale et favorable dans un cadre législatif. L'aide des pouvoirs publics devrait avoir pour but d'aider les associations communautaires et les organisations de jeunes à exprimer et évaluer leurs besoins en ce qui concerne la prévention de la violence et de la criminalité, et élaborer et d'appliquer leurs propres mesures dans le cadre d'une coopération mutuelle. Le dénuement, les mauvaises conditions de vie, le faible niveau d'instruction, la malnutrition, l'analphabétisme, le chômage et l'absence de loisirs sont des facteurs qui marginalisent les jeunes et exposent certains d'entre eux à l'exploitation et les poussent à commettre des infractions et à adopter un comportement déviant. S'il est vrai que les mesures préventives s'attaquent aux causes profondes de la criminalité, des programmes et services de réinsertion devraient être offerts à ceux qui ont déjà des antécédents judiciaires. En général, les jeunes délinquants commencent par commettre des infractions mineures, telles que des vols, ou ont un comportement violent qui est facile à repérer et à corriger dans des institutions ou au sein de la communauté et de la famille. En fait, l'application de la loi devrait faire partie des mesures de réinsertion. Enfin, il faudrait protéger les droits fondamentaux des jeunes détenus et accorder une plus grande attention aux principes de la majorité pénale énoncés dans la législation pénale ( HTTP://WWW.UN.ORG/ESA/SOCDEV/UNYIN/FRENCH/WPAYJUVENILE.HTM). II. Seumbote N. (op.cit) Pensent qu'on peut diminuer la fréquence de la délinquance juvénile en utilisant les services de toutes sortes (la famille, l'école, l'église, la société et l'Etat). La famille et l'école son les principaux moyens de l'éducation des enfants : les enseignements apprennent aux élèves les règles du savoir vivre et encouragent chez eux les moyens d'avoir un bon comportement dans le groupe. III. Haut-commissariat des nations unies aux droits de l'homme |
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