3.3- Contact de langues dans
l'enseignement de l'espagnol
Pour environ 200 pays il y a 2 000 langues, ce qui fait
théoriquement 10 langues par pays, il n'en demeure pas moins que le
monde est plurilingue fait que les langues sont constamment soit en contact
soit au niveau de l'individu ou de la communauté. (Calvet 2011 :
17). Dans cette section je vais aborder la question de contact de langues dans
l'enseignement de l'espagnol.
3.3.1- Le contact de langue
dans la classe de 7e et 8e année fondamentale
Je viens de démontrer l'utilisation des langues
créole, français et espagnol dans les classes de 3e
cycle. La façon dont les langues sont utilisées conduit au
plurilinguisme. Le professeur explique en français et fait usage
quelques fois du créole pour expliquer le fonctionnement de l'espagnol.
« Classe le verbe avoir se traduit en espagnole par deux
verbes : tener et Hacer. Le premier est utilisé pour parler de la
possession. Exemple : J'ai quatre enfants. (Yo tengo cuatros
niños.) Et le deuxième est employé pour les autres cas.
Exemple : J'ai mangé. (Yo he comido.) Pendant que les
élèves parlent, il sort quelques expressions
créoles suivi d'espagnols « an nou swiv timoun silencio
por favor! » Cette construction de mélange de langue est
très fréquente chez les professeurs. Il y a le fameux
« écoutez, les enfants silencio! » qui est
plutôt un mélange codique. Il y a aussi des constructions
créole-français « eske nou la? Vous suivez avec
moi? » Et en suite « classe! » Ou peut-être
« klas !» ce cas m'empêche de voir s'il s'agit
d'interférence ou tout simplement une interjection en français
qui ressemble a du créole. Pour le fait que les deux langues sont
utilisées dans le même espace temps, il devient difficile de
connaitre si le mot qui a la même prononciation dans les deux langues,
est français ou créole. C'est aussi le cas pour le mot
« silence » qui a la même prononciation en
français et en créole. Le fait même que ce mot est
utilisé dans un contexte bilinguisme dans une classe transforme la
compréhension du mot. Mais, dans ce contexte, il est bien le même
mot dans les deux langues autant qu'il reste au niveau oral.
Au niveau des élèves, j'ai pu remarquer quelques
mélanges dans leur construction orale comme :
« Mèt je ne comprends pas ! »
« Mèt, devwa à la maison! »
« Mèt, pèmetemwa! » et tant d'autres
constructions qui deviennent une sorte de routine. Dans la classe de
8e un élève demande à son professeur :
« Mèt reprend pour moi s'il vous plait, yo no comprendo le
numéro cinco ».
Lorsqu'un individu est confronté à deux langues
qu'il utilise tour à tour, il arrive que ces langues se mélangent
dans son discours et qu'il produise des énoncés
« bilingues » (Calvet, 2011). Il s'agit ici de collage, de
passage en un point du discours du français au créole. Ils
voulaient que ce soit compréhensif aux élèves. Cette forme
de changement de code s'appelle mélange de langue ou alternance de
langue selon l'usage et/ou la forme dont les langues sont collées dans
l'énoncé. Le professeur de 7e et 8e
année fondamentale dit souvent « Vous allez
répéter après moi. An n ale ! », Qui peut
être écrit sous cette forme : « Vous allez
répéter après moi, an n ale ! » Cette forme
devient très fréquente chez les professeurs. Une première
partie qui annonce quelque chose, une deuxième qui reprend une
discipline ou d'autres expressions telles que : « an nou swiv.
Nou pale tròp tinoun. Ki moun ki pa konprann ? » On peut
observer cette même forme après une énoncé
espagnole. Et le fameux « silencio ! » après
quelques énoncés créole ou français.
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