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Le contact de langues dans l'enseignement de l'espagnol au 3àƒÂ¨me cycle fondamental


par Wesner Yves Sinoïs
Université franco-haïtienne du Cap-haïtien  - Licence 2017
  

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3.1.3.3- Utilisation de l'espagnole dans la 9e année fondamentale 

Pour la classe de 9e année, le professeur travaille des textes pouvant suscités la curiosité des élèves. Le professeur parle plus que les élèves. Et les élèves répètent souvent. Mais quand le professeur travaille le texte, il pose des questions sur le texte pour voir si les élèves ont compris ou arrivent à comprendre les idées qui se dégagent dans le texte.

3.1.4- Comportement linguistique dans l'enseignement de l'espagnol en classe

Les professeurs parlaient dans un langage claire, mais contraster entre trois codes : l'espagnole qui est la langue étrangère enseignée ; le français qui est la langue seconde / étrangère et langue d'enseignement ; et le créole qui est la langue maternelle servant comme langue intermédiaire à l'enseignement. Dans l'exercice de l'enseignement de l'espagnol, les professeurs se trouvaient eux-mêmes confronté à une situation de contact de langues. Le langage des professeurs était un mélange de langues créole, français et espagnol. Ne fait pas que les professeurs prononcent un discours plurilingue pour autant. Mais de préférence, des énoncés espagnols expliqués dans un discours bilingue créole-français.

3.2- Remarques et commentaires

L'enfant ne choisie pas sa langue. Il est conditionné. C'est peut être pour cela que beaucoup de spécialistes pensent que l'enfant peut parler plusieurs langues à la fois en les écoutant continuellement à la maison. Ainsi, l'enfant haïtien s'il était contraint de parler français depuis à la maison tout comme c'est le cas pour le créole, il parlera deux langues et serait un vrai enfant bilingue.

Mais le bilinguisme haïtien reste au niveau d'une classe, d'une élite qui impose au reste du peuple leur prétendu langue. Les statistiques montrent que seulement une très faible minorité d'haïtien qui parlent français. Il est probable pour que ce soit ceux qui viennent en pays francophones ou qui a été scolarisé en ces pays, et cette petite partie de bougeoirs qui parlent couramment en français avec ses enfants. Pour le reste, le français l'ont été imposé par l'école qui les apprend un français livresque. Ce qui favorise à ceux qui nous observent de caricaturer le français haïtien comme étant livresque. Parce qu'en Haïti, le français est une langue écrite et non une langue orale. Et, le créole est une langue orale et non une langue écrite.

Bien que le ministère de l'éducation nationale veut finir avec cette discrimination linguistique déguisée en bilinguisme. Les élèves continuent de parler leur langue, le créole. Dans toues les situations de la vie, ils parlent en créole. Mais quand ils doivent écrire une lettre ils le font en français.

Si l'apprentissage des langues étrangères doit se faire tantôt sur la base du français comme langue d'enseignement qui est en réalité une langue seconde pour certains, et pour d'autres une langue étrangère, alors que pour se faire comprendre et être compris, on utilise le créole, cela prendrait deux fois plus de temps. En fait pour apprendre une langue étrangère à l'école en Haïti, on a besoin deux fois plus de temps que si l'apprentissage se faisait en langue créole. Le professeur se sent dans l'obligation d'enseigner en français qui est une langue étrangère pour la majeure partie des élèves pour ne pas dire tous. Alors qu'elle est une langue seconde en Haïti, et devrait l'être pour les élèves. Le français n'est pas une langue maternelle pour aucun de ces élèves. Leur langue maternelle et native est le créole. Alors que les traductions sont en français, les professeurs expliquent en créole. Or la sémantique créole est différente de la sémantique française. Ce qui rend l'enseignement des langues vivantes étrangères en Haïti un peu problématique.

J'ai pu remarquer que les professeurs utilisent beaucoup le français pour enseigner l'espagnol. Et que cette langue n'était pas comprise de tous. Ou que la classe ne se sentait pas confortable avec les traductions françaises. Pour cela les professeurs étaient obligés d'expliquer et traduire en créole de manière orale, bien qu'à l'écrit la traduction était en français. C'est comme si, cette langue vernaculaire n'était pas une langue qui a un standard orthographique connu. Ou bien que les professeurs ne savaient pas écrit le créole, leur propre langue maternelle, ce qui est une évidence.

Dans la première observation dans la classe de 7e année fondamentale, le professeur travaillait sur les pronoms personnels espagnols. Il fait une traduction de ces deniers sur la base des pronoms personnels français. Exercice qui aurait été plus efficace s'il s'appliquait à la traduction des pronoms personnels créoles. Pour savoir si les élèves maitrisent bien les pronoms personnels espagnols, le professeur fait des exercices oraux. Pour cela, il les faisait traduire une phrase. Le professeur donne une phrase française que l'élève doit traduire en espagnol.

Dans la deuxième observation dans la classe de 7e année fondamentale, le professeur travaillait sur la traduction du verbe avoir en espagnol. Les traductions se font sur la base française. Et le créole pour approfondir la traduction française. Le verbe avoir se traduit en espagnol par « tener » et « hacer ». Pour faire comprendre aux élèves, le professeur doit faire comprendre aux élèves comment fonctionne le verbe avoir en français. En suite comment les deux verbes qui traduisent le verbe avoir en espagnol fonctionnent eux aussi dans la langue espagnole. Mais, comment ces verbes se traduisent-ils en créole ? Loin de là. Même le verbe avoir n'a jamais été traduit en créole dans le cours. Peut être que les élèves ont déjà compris comment cela fonctionne. Ou peut-être que l'on ignore l'importance du créole, langue maternelle qui a ses particularités à l'écrit comme c'est le cas pour les autres langues.

Pour l'observation dans la classe de 8e année, l'approche était toujours la même, et aussi le même professeur. La majeur partie du cours était écoulée a prendre des notes. Les élèves devraient transcrire les exercices au tableau au cahier. Cette pratique paralyse le cours et peut être, même l'apprentissage de la classe. Si les élèves avaient des matériels appropriés au préalable, la classe pourrait faire plus d'exercice, et donc les pratiques seraient plus. Et, aussi, ils auront le temps de faire des questions et engagent des discussions qui faciliteraient l'apprentissage de la langue. En matière de méthode d'enseignement et de gestion de classe, c'est quasiment la même. Le tableau est rempli de notes espagnoles traduites en français. Cependant pour faire comprendre certains mots et expressions, le professeur recourt au créole qui est utilisé comme un sauvetage, une sorte d'intermédiaire entre la langue étrangère enseignée et la langue seconde et étrangère qui est la langue d'enseignement. Ce qui exige plus de temps à faire comprendre une notion. Le professeur doit traduire en français tous les mots et expressions espagnols à l'écrit. En suite, il traduit ces mêmes mots et expressions en créole, mais à l'oral. Les élèves posent des questions dans les deux langues. Cependant en majeur partie créole. Les élèves parlent souvent entre eux en créole.

Pour l'observation dans la classe de 9e année, c'est une autre réalité. D'abord c'est un autre professeur, mais aussi une autre classe qui exige probablement une autre approche. Le professeur fait la lecture et traduit en même tant. Il traduit à l'oral et en créole. Tous les élèves n'ont pas le livre du cours, ce qui explique pourquoi le professeur était obligé de faire une lecture magistrale. Et aussi, le manque de motivation des élèves pour le cours. On pourrait même penser que les élèves n'ont pas de motivation pour l'apprentissage de l'espagnol. Selon eux, l'espagnol n'est pas une langue facile.

Si la langue d'enseignement est le français, l'apprentissage des langues étrangères ne serait pas si compréhensif. Et, cela n'est peut-être pas même considère comme norme. Car, la langue des élèves n'est pas le français mais le créole. En créole, les élèves se sont adresser, interagir à la recréation et en classe, et font des blagues. Même, les meilleures questions qui ont été posées ont été posées dans leurs langues, le créole. En fait, si Haïti est un pays bilingue, ce n'est peut-être pas à l'école. Nous parlons créole, mais les contraintes sociales nous efforces à parler une langue étrangère que nous nous approprierons peut-être.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille