5-2- Perspectives
Haïti est un pays en contact de langue, je voulais
comprendre ce phénomène. Et cela me conduit à la
déception du mépris de la langue maternelle. Un
phénomène que les linguistes comme Saussure expliquent comme
diglossique. Certains parlent tout simplement de conflits de langue. Dans les
deux cas, ils ont raison. En considérant la diglossie
haïtienne : on valorise le français et minimise le
créole ; on fait l'éducation en français, et parle le
créole dans la rue ; on écrit en français et le
créole est à l'orale ; on dit les bonnes choses en
français et on baratine en créole. Et considérant le
conflit linguistique haïtienne : le français est dominant, le
créole dominé ; ceux qui parlent français sont
bilingues et ont été scolarisés, ceux qui parlent
créole sont monolingues et n'ont pas été
scolarisés ; le français est au tribunal, le créole devant
la porte.
Je fais un autre constat, c'est que avec la reforme de
Bernard, le créole devrait commencer à être langue
d'enseignement. Et aussi, les recherches montrent qu'il fallait enseigner une
langue étrangère dans la langue que l'élève
comprend le mieux. En Haïti, la langue que l'élève comprend
le mieux est le créole. Cependant les professeurs continuent à
enseigner en français. Ils traduisent oralement en créole. Si
l'enseignement se fait en créole, ce n'est en réalité qu'a
l'oral. Bien que le créole soit une langue écrite, aujourd'hui
encore son usage à l'école n'est qu'en majeure partie oral.
Je remarque également que les professeurs parlent, sans
avoir réellement une situation de communication. Le cours est
destiné à enseigner quelque règle de grammaire et quelques
traductions de mots et phrases. Dans cette méthode, l'enseignant en est
le maitre, et les élèves ne font que suivre ; ils sont
passifs. Les élèves ne peuvent pas s'approprier la langue comme
outil de communication. Et, en plus ils font des images de l'espagnol qui est
une langue étrangère, dans une langue étrangère qui
est le français. Ce qui crée une situation complexe de conflits
linguistique dans l'enseignement de l'espagnol en Haïti, et
peut-être même pour l'enseignement des autres langues vivantes
étrangères.
En fin, pendant que l'on parler de la promotion du
créole haïtien. Il y a la montée le l'académie
créole. Les aménagements qui s'opèrent au sein de la
langue. On veut faire la science en créole, et pour cela, il faut avant
tout fait l'école en créole. Cependant, le français
demeure encore dans la classe même pour un cours d'espagnol. Cette
façon de comprendre le créole en classe dans l'enseignement de
l'espagnol serait un forme de dévalorisation du créole, parce
qu'il n'est pas traité comme une véritable langue.
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