4-3- Contact de langues dans
l'enseignement de l'espagnol en Haïti
4-3-1- Explication du
contact de langues dans le cours d'espagnol
Dans l'enseignement de l'espagnol, comme c'est le cas de
l'enseignement des langues vivantes étrangères, la classe fait
face au tri-linguiste espagnol-créole-français. L'espagnol comme
langue enseignée a besoin d'une langue intermédiaire pour faire
comprendre aux élèves. Alors que cela devrait-être fait
dans la langue que l'élève comprend le mieux qui est le
créole. L'enseignant se trouve confronter au défit d'une
troisième langue, le français. Etant donné que le
français soit la langue d'enseignement en Haïti, cela porte quelque
incompréhension dans l'inconscient collectif des professeurs de langues
étrangères. Alors que le créole est aussi langue
d'enseignement égale au français. Cependant, cette discrimination
linguistique qui dirige l'inconscience du peuple lui a rendu aveugle au point
même de remplacer le français au créole.
Mais si le professeur veut se faire comprendre, il utilisera
le créole à la fin. Ce qui fait que les cours d'espagnols sont
souvent une gymnastique entre trois langues consistant à traduire en
français et finalement expliquer le tout en créole.
4-3-2- Le gymnastique
compréhensif de l'explication/traduction de l'espagnol
En 1638, Jean Amos Comenius préconisait
déjà que l'enseignement d'une nouvelle langue soit adapté
à la langue déjà connue en n'insistant que sur les
différences (Robert Chaudenson, Vers une pédagogie
réellement convergente du français en milieu
créolophone, in CRENEL, 2007). Dans l'enseignement des langues
étrangères en Haïti, les professeurs rencontrent beaucoup de
difficultés dans la transmission des compétences linguistiques.
En Haïti, il y a deux langues officielles, le créole et le
français qui est en situation diglossique. Le français
étant la langue dominante, est la langue d'enseignement. Ainsi, le
professeur d'espagnole se sent obliger d'enseigner dans cette langue. Alors que
les élèves n'arrivent pas encore à comprendre les
consignent, le professeur se trouve dans l'obligation d'expliquer en
créole. Dans un premier temps, il traduit en français, et dans un
autre temps il explique en créole.
4-3-3- Alternance et
traduction des mots/phrases
Lorsqu'un individu est confronté a deux langues qu'il
utilise tour à tour, il arrive quelles se mélangent dans son
discours et qu'il produise des énoncés
« bilingues » (Calvet, 2011). Dans l'explication du
professeur, il n'y a pas vraiment un discours bilingue espagnol créole
ou espagnole français, mais souvent le bilinguisme français
créole. S'il aurait existé quelques soit forme de bilinguisme
espagnole français ou espagnoles créole dans le cours, on aurait
dans ce cas là, parlé d'un « discours
trilinguisme » espagnol créole français. Cependant, il
y a une exception. Le professeur de 9e année fondamentale
contrairement au professeur de 7e et 8e année
fondamentale donne un discours souvent bilingue, espagnol créole et
créole français, et non pas espagnol français.
Il y a aussi l'aspect traduction. Les professeurs traduisent
tout au long du cours. Tantôt, ils traduisent des mots, tantôt des
phrases. C'est souvent le cas du professeur de 7e et 8e
année fondamentale qui traduit tout ce qu'il fait dans la langue
étrangère. Et, il le fait en français. De la traduction du
français, il traduit quelques fois, pour fait comprendre mieux aux
élèves, en créole. La traduction du créole qu'il
fait est une sorte d'explication de la traduction du français qu'il est
déjà écrit au tableau. En sorte que le créole qu'il
utilise ne se voit pas comme s'il enseigne dans cette langue. Il
préfère enseigner en français. Et traduit tous les mots en
français. Contrairement au professeur de 9e qui enseigne en
créole et en espagnol mais qui traduit les mots à l'écrit
dans la langue française. Alors qu'il enseigne et traduit les mots
à l'oral en créole.
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