1.3.2.1.2. Les
viséesde l'actionnariat des salariés.
L'actionnariat
salarié s'inscrit en même temps dans un faisceau de motivations
pour les sociétés au regard de l'impact qu'il a sur la
productivité et sur la stabilité du capital social contre les
« prédateurs » des marchés financiers.
1.3.2.1.2.1. La productivité de
la société
LUBOMIRA (2000, p. 18) cité par NSHINGU KAZADI (op.
cit, p. 53) déclare qu'un grand nombre d'études tant empiriques
que théoriques montrent qu'il existe un impact réel de
l'actionnariat salarié sur la productivité. En liant une partie de sa rémunération au
résultat de son travail, l'employeur accroît la motivation du
salarié.
D'un point de vue général, il existe un effet
propre des systèmes complémentaires de rémunération
sur la productivité des salariés. Cette pratique est ancienne,
puisque dès les débuts du capitalisme industriel, le salaire aux
pièces s'est imposé comme un des meilleurs moyens de motiver et
d'impliquer le salarié dans son travail. Une des solutions retenues a
consisté à lier tout ou partie du salaire du travailleur au
résultat de son travail, c'est-à-dire aux résultats de
l'entreprise. Cette pratique du salaire incitatif s'est incarnée
historiquement dans différents systèmes de
rémunération recueillis dans la plupart des législations
sociales des pays de l'espace OHADA.
Si l'on se place plus spécifiquement dans le cadre de
l'actionnariat salarié, les mécanismes incitatifs sont plus
complexes. En effet, une partie de la motivation et de la productivité
proviennent là encore du fait qu'une partie de la
rémunération du salarié provient des résultats de
son entreprise. Seulement, cette liaison est désormais indirecte puisque
dans le cas de l'actionnariat salarié, la rémunération
complémentaire dépend des résultats financiers
réels de la société.
Penser en termes de rémunération globale, telle
est la nouvelle donne à laquelle sont aujourd'hui confrontées les
entreprises. Comme dit PARIS (s.d.), le développement de l'actionnariat
salarié s'inscrit dans cette logique : associer les salariés
à la performance de l'entreprise, les motiver, retenir les meilleurs, et
surtout les faire participer à la création de valeur dans
l'entreprise. En un mot, aligner les intérêts des salariés
sur ceux des actionnaires.
Mais ce n'est pas le seul canal de la motivation. L'autre
déterminant essentiel de la productivité peut être
rapporté au changement du statut du salarié. PARIS (s.d.)
renchérit, l'objectif de l'actionnariat salarié est pour une
large part d'augmenter la productivité du salarié à
travers un sentiment de propriété qui renforce la motivation
individuelle, d'autant plus qu'il est associé à une participation
effective dans les instances de gestion ou de direction de la
société, notamment au Conseil d'Administration ou à
l'Assemblée Générale. La motivation provient donc de
l'association du salarié à son entreprise et de son sentiment
d'appartenance, voire de son identification aux objectifs de l'entreprise. En
offrant aux salariés une part de son capital, l'entreprise cherchera
avant tout à les fédérer, à créer le climat
social nécessaire pour bâtir ou préserver la culture de
l'entreprise.
Par ailleurs, il faut préciser que pour les
entreprises, l'actionnariat salarié est un outil de gestion de la paix
sociale. Elles ont beau affirmé que la détention d'actions n'a
aucune incidence sur la politique salariale, celle-ci s'impose de plus en plus
comme un outil de rémunération différée et flexible, moins coûteux qu'une augmentation de
salaire.
On conclut que l'actionnariat salarié rapproche les
intérêts des actionnaires et de ceux des salariés. En
contribuant à ce dépassement de l'antagonisme capital-travail, il
augmente la productivité ainsi que la protection de la stabilité
du capital des sociétés contre les velléités et les
aléas du marché financier.
|